sᴛᴏʀɪᴀ ᴅᴇ ᴀᴍᴏʀ | LUCAS HERNANDEZ ✓

capítulo un.

Storia de amor
capítulo un
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Le flingue sur la tempe, Adèle soufflait fort. Serait-elle prête à faire ce geste ? Ce saut de l'ange ? Là, devant ses yeux, sa vie s'était effondrée. Seule, voilà ce qu'elle était. Seule, dépressive, ne possédant que quelques pensées suicidaires pour accompagner ses longs dimanches après-midi d'hiver. Et la voilà donc, un revolver dans la main droite, prête à se poudrailler la tête juste pour oublier à quel point sa vie était misérable. Il n'y avait pas un bruit dehors, pas un chat dans les rues pourtant si animées d'habitude. Madrid était tranquille, les toits recouverts d'une fine couche de neige, le froid s'installant progressivement.

La sécurité du pistolet venait de sauter, enlevée par les soins d'Adèle. Elle voulait en finir au plus vite. Mais c'était sans compter son téléphone qui se mit à vibrer. Elle ne décrocha pas. Son correspondant laisserait bien un message sur la messagerie, et c'est ce que ce dernier fit. Le répondeur se mit en route et une voix d'homme prit place coupant le silence dans l'appartement. Sa voix était légèrement paniquée, pourtant il ne devrait pas s'inquiéter, pensait Adèle.

Le téléphone sonna de nouveau, puis une troisième et enfin une quatrième fois. Se silence revînt enfin, et Adèle rebraqua l'arme sur sa tempe. Elle avait besoin de se libérer de sa vie, de ses problèmes, de ses démons enchaînés à elle depuis tant d'années. Adèle avait peur, peur de mourir sans doute mais elle était terrifiée à l'idée de vivre. Ses larmes broullaient sa vue. Elle était désespérée, elle était à bout, elle n'en pouvait juste plus. Mais elle repensa à sa vie, à tout ce qu'elle a fait avant, avant que tout je dégringole. Elle posa son arme, se leva de sa chaise pris une feuille et un stylo. Elle allait écrire ses derniers mots. Tous adressé à la même personne. Lucas.

Elle prit une seconde feuille, la première étant remplie recto et verso. Elle avait trop de choses à dire, et si cela lui permettait ne serait-ce qu'un instant de libérer sa conscience alors elle continuerait. La pression retombait et sa boule au ventre se fit bien moins présente. Elle se sentait libérée d'un poids. Elle retourna sur la chaise, repris son arme en main, souffla fort et la pointa une nouvelle fois sur sa tempe. Sa respiration était calme, ses traits de visage détendus, elle arborait un mince sourire nostalgique et triste mais au fond d'elle, elle était heureuse, elle allait enfin quitter ce qui lui faisait le plus mal. Elle allait se débarrasser de cette dépression qui lui retournait les entrailles. Elle allait enfin aller mieux.

Puis son doigt pressa la queue de détente et se ne fut plus que ténèbre et noir qui l'emportèrent  dans un bruit sourd, faisant valser son sang.

corrigé.