St. Kendall River

Chapter 20 • Kendall St. River's diary

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Alden

Les cours allaient recommencés malgré tout ce qui était arrivé, car la vie devait continuer, même s'il manquait quelques pièces manquante de son puzzle. J'avais lu cela la veille dans le journal de Kendall qui jonchait encore sur mon bureau. Oui, j'avais en ma possession le journal de la sainte de San Diego. Je l'avais simplement trouvé un matin, dans une grande enveloppe cartonné que Gaby avait déposé sur mon bureau en me disant qu'elle m'était destinée. Lorsque je l'avais ouverte, la surprise fut maximale en y voyant ce nom, et cette lettre qui disait que je devais impérativement gardée ce journal pour moi. Un secret parmi d'autres.

«St Kendall River»

Je me relevais du lit en allant chercher le journal sur mon bureau avant de le prendre et de me rasseoir sur mon lit. J'ouvris à nouveau la première page, celle à laquelle je m'étais arrêtée hier, et y découvrit pour la seconde fois cette grande photo de la plage de San Diego sous un magnifique couché de soleil aux multiples couleurs vives. Un mélange d'orange, de rose et de violet emplissait le ciel nord-américain. Une photo prise par Kendall. Son prénom était écrit en dessous de celle-ci, suivit une signature des plus élégantes. La page d'à côté présentait de long écrits, une écriture droite et appliquée. Du Kendall River tout craché. La perfection en elle-même.

La vie doit continuer, n'est ce pas ? C'est ce que les gens ont l'habitude de dire dans ces films qui passent sur les vielles chaînes de télé. La vie doit continuer. J'aimerais tellement qu'elle continue sans moi, mais malheureusement, un fardeau trop lourd pèse sur mes épaules, celui de la sainte. Mon existence est seulement réduite à celle d'un cadeau de bienséance. Ceux qu'on apporte chez les nouveaux voisins, tels que des tartes à la myrtille posée dans un magnifique plat en porcelaine. Lorsque votre vie se déduit à plaire à tous, à exceller dans tous les domaines, à avoir une apparence parfaite et le porte-monnaie plein dans toutes les circonstances, sans même être aimée en retour ou encore respectée par la personne qui vous oblige à nuire à votre existence sous prétexte que vous êtes sa progéniture...Vous en venez à vous demander si la vie doit réellement continuer. Vaut-elle autant la peine d'être vécue ?

Je refermais le journal en soupirant. J'avais la nette impression que je n'avais pas détruit Kendall, j'avais plutôt l'impression que je lui avais fait réaliser à quel point elle n'en pouvait plus, jusqu'au point de disparaître tel du papier brûlé. «Même la compétition ne me motive pas.» Fut une chose qu'elle m'avait dite par le passé alors que je nettoyais sa piscine. Je n'avais pas compris à l'époque, je me demandais pourquoi elle me disait cela si soudainement. Mais maintenant je savais, en voyant son entourage j'avais compris. J'ouvris encore une fois malgré moi le journal et allai à la page de Blake, celle qui suivait le premier paragraphe. Il y avait une photo d'elle collée d'une façon penchée juste entre le titre et le texte.

La perfection. Cette notion qui m'est abstraite mais si claire à la fois. Une parfaite oxymore. Je sais que je dois la représenter, que nous devons tous en réalité, en nous appliquant dans chacune de nos actions, car nous sommes observés et constamment jugés, mais je ne sais pas ce qu'elle signifie réellement. Est-ce que prétendre d'être parfait en y arrivant magnifiquement est de la perfection, ou simplement de l'hypocrisie et de la superficialité en tout point ? Je n'en sais rien. Cependant, Blake me fait souvent penser que c'est cela. Elle est tellement différente en fonction des personnes qu'elle côtoie, que ça en ait presque fascinant, cette capacité à manipuler les gens simplement avec les belles paroles qu'ils veulent entendre. Mais le regard qu'elle porte sur son frère est le plus malsain. Est-ce toujours parfait ? Même quand on est attiré par la mauvaise personne ?