St. Kendall River

Chapter 24 • She knows a lot

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Alden

Je continuais de feuilleter les pages du journal de Kendall et tombais sur certaines anecdotes qui me firent énormément rire. Cette fille était bien plus drôle qu'elle ne le prétendait, elle était bien plus sympathique aussi. Les pages de son journal comportait des photos qu'elle avait pris lors de ses voyages, des photos de ses amies, des petites révélations à son sujet que j'ignorais par le passé, comme par exemple qu'elle adorait les parcs d'attraction, mais qu'elle y était allée qu'une seule fois, car son père refusait qu'elle s'y rende à nouveau. Elle voulait aussi aller au cinéma avec des amis, organiser de grandes fêtes comme dans les vieux films américains, avoir pleins de rendez-vous.

Ça me rappela même celui qu'on avait eu et à quel point j'avais tout fait foirer.

- Je te trouve assez brave en un sens. Dis-je à Kendall en shootant dans un caillou au sol.

- Il y a une phrase que je me répètes très souvent. Ça doit sûrement être pour cela.

- Laquelle ?

- Les humains se comblent de désillusions pour aller mieux. Mais dans mon cas, je veux faire en sorte que ces désillusions deviennent réelles.

Je fronçais les sourcils en tournant la tête vers elle alors que nous continuâmes d'avancer le long de la plage.

- Elles ne seront plus des désillusions alors...

- N'est ce pas ?

Je secouais la tête pour laisser échapper l'un des souvenirs que j'avais d'elle et continuais de tourner les pages du journal. J'étais attachée une fille que j'avais partiellement appris à connaître. J'avais tout foutu en l'air. Comme d'habitude... Je ne m'attendais même pas à tomber amoureux d'elle en réalité. Son départ était le seau d'eau froide renversé sur la tête dont je n'avais pas besoin. Soudain, en allant vers les fins de pages, j'en trouvais deux qui m'interpellèrent. Je me redressais sur le canapé et m'assis afin de voir ce qui clochait.

L'une des pages était déchirée. Mais la première précédente était belle et bien noire d'encre, et comportait une chose qui me fit écarquiller les yeux.

Alden De Santos.

Il y avait une photo de moi, qu'elle devait sûrement avoir prise lors du feu de camp, car il faisait nuit, j'étais debout près des flammes, un monde fou autour de moi. Je baissais les yeux face à toutes les petits photos et graphismes qui entouraient cette page qui m'était apparemment dédiée. J'hésitais un instant, mais je me décidais tout de même à lire ce qu'elle avait à dire sur moi.

«Alden De Santos. Je me demande souvent s'il est la fin, ou le commencement de tout. Ce garçon a été ma première fois dans la plus grande partie de mes expériences. Mon premier rendez-vous, mon premier vrai baiser, le premier garçon que je côtoyais réellement, avec des réelles intentions, ma première fois, sexuellement parlant... Alden De Santos avait été mon commencement. Mais il était aussi celui qui m'avait détruite. Je me souvenais de la première fois qu'il m'avait accosté. Je le trouvais si atypique, beau, mystérieux et intéressant, je m'en suis même voulue de ne pas l'avoir remarqué plus tôt. Ses yeux verts étaient perçants, son sourire, charmeur, sa personne, originale. Il vous fait comprendre que ceux qui ont été blessés, blessent sans s'en rendre compte. Il vous donne envie de rester à ses côtés pour toujours. Même quand il vous fait du mal.»

A la fin de ce récit qui m'était destiné, je restais bouche bée. Assis dans le canapé du salon, mon regard balaya la pièce d'un air abasourdi, comme si j'essayais de trouver une réponse à ce que je venais de lire.