Shaby,Femme Fatale.

Chapitre 3

Le bonheur, est-ce que ça existe où c'est quelque chose inventée par les romanciers pour faire rêver les gens ? En-tout-cas, je le considère comme un mensonge.

Peut-être aussi que les autres le vivent , chaque jour, je vois les gens sourire sous le regard des autres : "Ce qu'il y a d'admirable dans le bonheur des autres, c'est qu'on y croit." *

Je crois que je vais péter les plombs, à bout de nerfs, mon regard se porte sur cette montagne de dossiers devant moi. Mon Cher Patron m'en a fait cadeau l'imbécile de service. Je crois qu'il a gagné la coupe du monde de SOKHOR avec moi. Je sais qu'il ne m'apprécie pas, mais je ne m'en plains guère, il sourit avec tout le monde et tout le respect exceptée la garce de la société, moi, quand il me voit, c'est comme ay boutitame lay guiss (intestins qu'il voit)

Les filles,elles me tiennent en distance ou plutôt je les tiens à distance. Je les entends toujours parler du " beau goss", qui n'est pas autre le patron.

Bref , il est 19 heures et je n'ai pas l'intention de passer la nuit ici donc je range mes affaires , ferme mon bureau et direction à la salle de sport, je fais du Karaté, boxe et gymnastique, mais pas tout à la fois le même jour!

Je rentre à 22 h pour ne pas avoir à supporter les autres-là.

__Thiagatou nga ba ngeuw (Tu es revenus de ta séance de prostitution.) me demande mon idiot de père.

__Ouais , fis-je de ma voix la plus insolente.

__Yaw yay domé xadj deug (Tu n'es qu'une fille d chien *)

__Je sais que tu es un chien pas la peine de me dire vieux.

Pas la peine de le dire, je suis impolie , je le sais ce n'est pas de ma faute. Comme on le dit en wolof Garab dagn kay djoubanti ci bi miy toy. *On  redresse un arbre pendant qu'il est encore jeune.

C'est trop tard pour mon père de m'éduquer avec mes 21 ans d'existence. C'est sa faute, je me suis bâtie comme je veux.

__Shaby tu es folle ou quoi ? Tu parles à notre père-là !

__A ton père plutôt !

__Shaby fais attention à moi ! Fit mon satané frère en me pointant du doigt d'un air menaçant qui le rend juste ridicule.

__Guissnga Abdou le jour où tu lèveras la main sur moi, tu passeras la nuit derrière les grilles. Je ne suis plus la petite Shany à qui tu faisais peur, je connais mes droits et je n'hésiterai pas à porter plainte pour violence physique demi-frère ou pas !

__Abdou laisse la je sais ce que je vais faire d'elle. Dou ma bayi khalè bou ndaw di dok sama bopp bi (je ne vais pas laisser un enfant me perturber.)

__Je vous attend de pied ferme.Tchiipp.

__SHABY ci birr yaw (SHABY à l'intérieur, toi) me crie ma mère en pointant ma chambre du doigt.

Je capitule, car après tout, je respecte ma mère, c'est ma linguère à moi , ma raison de vivre , mon oxygène, ma drogue, mon amour, disons mon tout quoi.

Je tchipp ma tante , entre dans ma chambre pour rattraper mes prières, j'allume la télévision, mais l'éteins, blazée qu'ils ne parlent que des élections à venir : "On ne ment jamais autant qu'avant les élections, pendant la guerre et après la chasse." [Georges Clemenceau]

Donc je me couche en réfléchissant à comment faire rager ma famille demain samedi.

Chouette ma vie !

Donc gnou dague ko fi.

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