" Les interactions ne m'ont jamais intéressées. Au plus loin que je me souvienne, j'ai toujours été solitaire. Le sentiment d'avoir autant confiance en quelqu'un qu'en soit même m'a toujours paru étrange et dangereux.
Sa voix qui m'appelle me sort...
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Je n'ai pas le temps d'ouvrir les yeux qu'une affreuse sensation me prend à la gorge. Je me lève rapidement et me dirige le plus vite possible vers les toilettes avant de me laisser tomber à genoux devant celle-ci et rejeter tout l'alcool que j'ai ingurgité la veille.
Je sors de la pièce après m'être brossé les dents et lavé le visage et remarque que mon oncle est dans ma chambre. Je ne dis rien et le contourne lentement afin de retourner sous ma couette que je ne vais pas quitter de la journée je pense. Je ferme les yeux mais je suis interrompue par mon oncle qui s'assoit sur le bord de mon lit :
- Je t'ai mis quelques petits trucs à grignoter et un médicament sur le plateau pour que tu ailles mieux.
A chaque fois que je rentre de soirée, je fais en sorte à ce qu'il ne me voit pas, je vais me coucher dès que je rentre et je me lève l'après-midi afin d'être mieux. Je m'en suis toujours sortie en lui disant que j'ai à peine bu et que la soirée était sympa. Aujourd'hui, je m'attendais à ce qu'il me dispute en me disant que j'avais beaucoup trop bu et que je serais punie de soirées, mais au vu de la situation en ce moment, il préfère sûrement ne rien me dire et s'excuser pour la dernière fois. Je le connais par cœur. Alors que je m'assoie pour prendre mon Doliprane, il continue :
- Écoute Eden, je voulais m'excuser au sujet de la dernière fois. Je ne voulais pas m'énerver mais tu sais bien que c'est compliqué de parler d'eux.
Je ne réponds rien, il croit vraiment que c'est avec ses excuses bidons que je vais lui pardonner ? Je n'ai qu'une envie de dormir et que personne ne vienne me parler et surtout pas de disputes de famille.
- Merci pour le médicament, je réponds simplement en ignorant ce qu'il vient de me dire.
Il ne parle pas et je me demande quand est-ce qu'il va partir. Je me rallonge, décidée à me rendormir lorsque je le sens caresser doucement mes cheveux. Ce geste me ferait presque regretter le fait de lui faire la tête, mais je me reprends vite ; il n'a pas le droit de me mentir sur mes propres parents. Je me retourne dans mon lit pour lui tourner le dos, et face à ce geste, il reprend la parole :
- Tu es ce qu'il me reste de plus précieux, je ne veux pas qu'on se dispute comme ça. Je suis désolé d'avoir haussé le ton et je comprends totalement que tu veuilles en savoir plus sur tes parents, mais je ne veux pas que tu restes toute ta vie à te concentrer sur le passé, en tout cas, moi je m'y efforce. Maintenant, tout ce que je veux c'est profiter de toi, la seule chose que ma sœur m'ait laissé. J'aimerais tout te dire, mais ça reste encore trop difficile pour moi de te parler de ce qu'il s'est passé, alors tu veux bien me laisser un peu de temps ?
