" Les interactions ne m'ont jamais intéressées. Au plus loin que je me souvienne, j'ai toujours été solitaire. Le sentiment d'avoir autant confiance en quelqu'un qu'en soit même m'a toujours paru étrange et dangereux.
Sa voix qui m'appelle me sort...
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Aujourd'hui, nous sommes jeudi et ça fait deux jours que Asher et moi ne nous adressons pas la paroles. En cours il s'assoit toujours du côté opposé à ma place et il n'est plus jamais venu au club depuis le jour de notre inscription. Hier, je n'y faisais pas trop attention en me disant que ça allait lui passer, mais aujourd'hui j'ai compris que nous ne nous adresserons sûrement plus la parole. Avant je ne voulais qu'une chose ; qu'il me laisse tranquille et qu'il se trouve d'autres amis, mais maintenant cette situation me rend mal. C'est drôle comme on s'habitue rapidement à la présence de quelqu'un alors qu'on ne se familiarise jamais avec la solitude. Asher en est l'exemple même ; depuis que je suis arrivée dans ce lycée, je suis totalement seule, alors même si ça ne fait qu'une semaine que nous nous fréquentons, je me suis adaptée à sa présence.
La journée de cours passe terriblement lentement. Je n'arrive pas à me concentrer sur le cours et je regarde alors par la fenêtre pendant des heures en me disant que c'est bien plus intéressant que ce dit le prof.
Lorsque la pause de midi sonne, je vais rapidement m'acheter un sandwich et décide de m'installer sur le toit. J'avale rapidement ma nourriture et décide de mettre mes écouteurs. Les jours comme celui-ci, j'aime me couper du monde et penser encore plus à tout ce qui ne va pas ; ça renforce ma déception. C'est inutile et limite masochiste, mais j'ai l'habitude de faire ça. Alors que je commence à fermer les yeux tout en écoutant ma musique, mon portable vibre. Lorsque je regarde l'écran, je tombe des nues. Ma semaine ne pouvait pas être pire ; la dispute avec Asher, mon oncle qui ne veut rien me dire sur mes parents, mes cauchemars qui reviennent, et là, l'inconnu qui recommence à m'envoyer des messages.
J'inspire puis expire lentement afin de me calmer et me décide à ouvrir le message.
|| Alors comme ça on se retrouve toute seule ? ||
Les larmes que je retenais jusque là commencent à couler. Je ne sais même pas à quoi elles sont dues ; peut être l'accumulation de tout, et le stress de ne plus me sentir en sécurité. A l'entente d'un second message, je me recroqueville sur moi-même et fond en larme. Une peur viscérale me prend et je décide d'attendre de me calmer avant d'ouvrir le message.
Au bout de quelques minutes, je prends mon portable les mains tremblantes et regarde le message.
|| Ne t'en fais pas je viendrai bientôt te tenir compagnie. ||
Bien que je tente de cesser de pleurer, je n'y arrive pas et sens que je commence à être prise de panique. Puisque c'est la deuxième fois que je reçois un message en étant sur le toit, je décide de vite partir pour aller dans un lieu un peu moins isolé. En descendant les marches, j'essuie mes larmes avec ma manche, lorsque je rentre dans quelqu'un.
