CHAPITRE 1

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Helena Johnson trente et un ans, connue pour ses fonctions de PDG acquises à la mort de son père alors que celle-ci n'avait pas encore passée la trentaine attend nerveusement le retour des jurés.

Les minutes s'égrènent et les spéculations dans le tribunal vont bon train. Faisant abstraction des ont dit, Helena cherche du réconfort dans le regard de son avocat. Sans y avoir le temps d'y déchiffrer quoi que ce soit, les lourdes portes en bois s'ouvrent dans un fracas assourdissant. Son cœur tambourine comme un fou, pendue aux lèvres du premier juré.

— Pour le chef d'accusation de meurtre involontaire au premier degré, nous le jury déclarons l'accusée Helena Johnson, Non coupable.

La chape de plomb qui lui pesait depuis quelques jours vient enfin de s'envoler. Plus légère, et sans aucun risque de poursuite. Elle enfile ses lunettes hors de prix, et quitte la salle dans un tailleur chic signé Yves Saint Laurent, son avocat à ses trousses. Enfin elle peut tirer un trait sur ce petit incident de parcours qui a failli entacher sa réputation.

Cela fait déjà deux ans que la belle blonde plantureuse, profite de sa notoriété sans réfléchir aux conséquences de ses actes. N'est présente que pour signer quelques documents importants dans la firme de feu son paternel, Helena est plus du genre à dilapider l'argent amassé, en soirée, sortie en tout genre qu'à se comporter comme une vraie PDG.

Traversant le tribunal sous les crépitements des flashs. Elle sait d'avance que demain elle sera à la une de tous les journaux. Les questions de la part des quelques journalistes qui ont réussis à échapper aux bandeaux de retenues s'enchaînent, mais elle ne lâche pas un mot et pour une fois suit les conseils de son avocat

Sur le parvis du palais de justice, la luminosité du soleil est aveuglante en ce jour de juin. Positionnant sa main comme pour faire visière, elle scrute l'horizon. La horde de journaliste présente à l'extérieur est bien plus importante. Cherchant du regard une échappatoire, elle finit par sourire en voyant la magnifique limousine garée au bas de marches. Son carrosse l'attend. Sans permis pour un certain temps, son chauffeur est à sa disposition. Au moment où elle s'apprête à monter dans la voiture, elle entend une voix qui dénote dans l'attroupement des journalistes, la faisant stopper tout mouvement.

— Mademoiselle Johnson avez-vous des regrets ?

D'un mouvement brusque Helena se retourne pour faire face à cette voix rocailleuse. Elle trouve l'origine de celle-ci en la personne d'une grande brune aux yeux marrons, sombre comme la nuit. Tirée à quatre épingles, cette femme est de son envergure, de sa catégorie. Elle ne peut que lui offrir son sourire narquois pour en savoir davantage.

— A qui ai-je l'honneur ? demande Helena en se rapprochant subtilement de la jeune femme, envoûtée par ce regard déstabilisant.

— Regina Mills du New York Times. Avez-vous besoin que je vous répète la question Mademoiselle Johnson, ou celle-ci a été claire pour vous ?

— Tout à fait Limpide Miss Mills... Ne dis t'on pas qu'il vaut mieux vivre avec des regrets plutôt que des remords ? La famille n'est pas sans reste croyez moi !

— Vous pensez réellement que l'argent arrange tout ?

— S'il n'arrange pas les choses, il contribue à rendre la vie meilleure !

— A votre place, je n'en serais pas convaincue !

— Heureusement que nous sommes chacune à notre place dans ce cas.

— Il est vrai que je préfère la mienne à la vôtre. Vivre avec la mort de cette dame sur la conscience doit être pesant. Au plaisir Miss Johnson.

Crime à New York ( terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant