Crime à New York ( terminé)

Chapitre 8.2

Emma décroche le téléphone qui ne cesse de sonner.

— Allo ! crie-t-elle

— Hey ! Tu veux me percer un tympan à hurler comme ça.

— Mick, je ne suis pas d'humeur, alors crache le morceau !

— OK ! Nous avons du nouveau sur notre tueur. Je sais que je ne suis pas censé t'en parler... Le chef veut que tu te reposes, tu es hors course pour le moment...

— Il se fout de moi ! Je vais bien, je veux coffrer ce cinglé au plus vite...

— Pas si vite, je suis d'accord avec Dennis, tu dois te reposer pour être opérationnelle à cent pour-cent.

— On ne va pas palabrer sur mon état... qu'est-ce que tu as ?

— Si je te dis que nous avons peut-être tout faux depuis le début...

— C'est impossible !

— Nous venons de mettre la main sur un type aperçu aux alentours de Freshwater Meadow, le jour du meurtre de Rolling...

— Ça ne prouve rien !

— Ce mec est au courant de beaucoup de détails... Il nous a avoué avoir contacté Regina Mills pour mener sa mission à bien...

— Comment s'appelle-t-il ?

— C'est une énigme, il n'avait aucun papier, il n'est pas dans nos fichiers et refuse de donner son identité.

— Ne le lâche pas j'arrive.

—Emma...

Le bip régulier annonce la fin de la conversation. Robinson souffle, il est certain de voir débarquer sa collègue dans les quinze minutes qui suivent.

***

À l'entrée du commissariat, un policier portant une chemise noire discute avec une jeune femme. Emma les dépasse et entre, elle longe le couloir. Un gardien est posté devant la salle d'interrogatoire. Par la porte vitrée Emma voit un homme de forte corpulence assit sur une chaise, la tête baissée, il contemple ses mains avec attention. Mick lui fait face, tout semble calme. Elle aimerait croiser le regard de cet homme, déceler le moindre sentiment à travers la lueur de ses prunelles.

— Bonjour, je suis Emma Swan. dit-elle en entrant.

Le silence se fit et, après quelques instants, son collègue lui fait signe de s'assoir. L'homme ne bouge pas, observant la scène.

— Je suis venue pour vous écouter.

Emma tire la chaise et s'installe tellement près de l'homme, qu'elle peut sentir l'odeur de sa transpiration.

Il reste immobile sur sa chaise, les yeux toujours baissés sur ses mains.

— Vous prétendez être coupable du meurtre de Martin Rolling, pourquoi l'avoir assassiné ? demande Emma sur un ton neutre.

L'homme garde les yeux rivés sur ses mains, sagement croisées pendant près de deux minutes sans esquisser le moindre mouvement avant de répondre :

— Je me rends, cela ne vous suffit pas ?

— Je veux juste la vérité.

— Il a eu ce qu'il mérité, peu importe mes motivations. Je n'ai peur de rien. La solitude... la douleur ou l'ennui je ne les crains pas.

— Je cherche la vérité. dit Emma avec une naïveté toute calculée.

— Vous n'avez pas besoin de la rechercher. C'est comme les dieux ou la justice, on les choisit selon ces besoins.

— Avez-vous choisi de vous rendre de votre plein grès ?

— Comme je vous l'ai dit cela ne vous concerne pas... Vous me détenez, vous devriez vous en satisfaire.

— Dites-moi pourquoi avoir tué Martin Rolling, j'ai besoin de comprendre.

— Il le méritait tout simplement.

— Très bien je vous remercie de votre coopération.

Lorsqu'Emma quitte la salle d'interrogatoire, elle a la conviction que cet homme est innocent. Il n'a pas le comportement et la carrure d'un psychopathe. Il ne cherche pas à se montrer supérieur, au contraire il semble anéanti, et pas sûr de lui.

Emma retourne à son bureau, jette ses affaires sur la chaise et allume son ordinateur. Son petit entretien avec cet imposteur l'a passablement énervée, elle décide d'attendre le retour de Mick en étudiant une fois de plus les rapports stockés sur le serveur. Elle veut tuer le temps pour ne plus penser à la lettre qu'elle garde précieusement dans la poche de sa veste. Ou à ce texto toujours stocké sur sa messagerie. Elle hésite encore à les fournir comme pièces à convictions. Emma tente d'analyser chaque phrase. Quel lien aurait-elle avec le tueur ? Elle cherche au fond de sa mémoire le moindre détail lui permettant de mettre la main sur cet homme.

Ne tenant plus, Emma préfère s'éclipser avant le retour de son collègue. A-t-elle besoin d'un verre ? Non, elle a besoin de solitude.

***

Debout, Emma regarde les lettres dorées frappées sur la pierre tombale de son frère. Elle est fatiguée de tout cela, de toute cette souffrance, elle est usée. Elle retient les larmes qui lui brûlent les yeux. Elle respire à fond, pour ne pas se laisser aller. Emma se tourne furieusement, elle ne veut pas montrer les faiblesses qu'elle dissimule chaque jour aux yeux de tous. De l'index, elle trace un sillon dans l'herbe fraichement tondue.

— Andrew ! Aide-moi... J'ai besoin de toi... Tu dois m'aider à retrouver ce type... Nous formions une superbe équipe, nous arrivions toujours à déjouer les plans de ces tarés. Je suis perdue, tu es le seul à me connaitre aussi bien que quiconque... selon toi qui est-ce ? Qui tue ces gens ? Qui nous manipule ? Qui veut me séparer de Regina ?

Un peu plus loin, un homme observe la scène. Il se réjouit, son plan fonctionne. Emma Swan doute, elle est de plus en plus fragile. Il est prêt pour la prochaine étape. Doit-il attendre ou mettre son plan à exécution pour l'anéantir une bonne fois pour toute. Il jette un dernier coup d'œil à la femme qu'il souhaite éliminer avant de s'éclipser.