Chapitre 10

607 46 3
                                    

20 h 30, Regina est confortablement installée dans son grand canapé en cuir noir. Une tasse de thé repose sur la table basse avec quelques biscuits à la cannelle. Elle aime ce petit plaisir et regrette de ne pas succomber plus souvent. Dorénavant, elle prendra le temps de faire des pauses de ce genre. Un film, qu'elle a vu plus de cent fois. Quelques sucreries et gourmandises. Un plaid doux et chaud pour passer un moment agréable rien que pour sa détente. Quand elle repense à la semaine passée, elle se dit qu'elle n'en avait jamais eu d'aussi éprouvante. Vidée de toute énergie, elle n'aspire qu'à s'endormir paisiblement. Il ne lui manque qu'une cheminée avec un bon feu de bois pour parfaire cet instant.

Détendu, son souffle se fait de plus en plus régulier. Elle sait qu'elle est seule, elle n'a plus peur, elle s'abandonne, elle s'endort.

Sans un bruit la porte s'ouvre, à pas de loup, une personne pénètre dans le couloir. À l'affut du moindre mouvement, elle scrute les lieux d'un œil attentif. Un regard dans la cuisine lui confirme la présence de la femme de ses désirs. La bouilloire posée sur l'ilot central est encore chaude, la porte du meuble où se trouvent les biscuits est ouverte.

— Hum ! Il y a du laissé aller Regina ! Toi qui d'habitude aimes l'ordre, je ne te reconnais plus. pense l'intrus, en refermant le placard.

Certain de la présence de Regina, l'individu se dirige dans le salon. Le son qui lui parvient à l'oreille le fait sourire. Il se remémore le nombre incalculable de fois où il avait subi le visionnage en boucle de cette histoire d'amour sous fond de meurtre et de fantôme qui tente de rentrer en contact avec sa bienaimée, pour la prévenir du danger. Il y a-t-il une vie après la mort ? Peu importe, il sait très bien que pour lui il n'y en aura pas, il finira brulé en enfer, car il a péché. Comme tous ceux qu'il a tués. Ils sont tous des pécheurs et Regina sera la suivante.

Il s'approche du canapé, elle dort paisiblement, allongée sur le côté un plaid recouvre son corps jusqu'aux hanches. Un fin tissu vient recouvrir la partie visible de Regina.

— Oh ! Que tu es belle ! chuchote-t-il

Il ne résiste pas à l'envie d'en voir plus, doucement il abaisse la couverture polaire, la faisant glisser jusqu'au sol. Regina ne bouge pas profondément endormie, il a tout le loisir de l'observer. Il ne pensait pas la découvrir ainsi seulement habillée d'un tee-shirt en soie blanche et d'une culotte de dentelle blanche. Elle a dû abandonner sa jupe pour plus de confort. Quel dommage, il aurait tellement eu envie de lui retirer lui-même.

— Tout en blanc ? Tu penses que cette couleur est vraiment pour toi ? Tu ne le mérites pas, tu n'es qu'une trainée... Pourtant, tu sais comme je t'aime... Oh ! Je suis désolé... Je ne le voulais pas, mais tu ne me laisses pas le choix...

Sans aucune retenue, il pose sa main sur la joue rougie par les coups qu'elle a reçus. Il appuie avec son pouce sur la partie la plus gonflée.

La douleur provoquée réveille Regina. Le cœur battant à tout rompre, elle se redresse instantanément. Ses yeux horrifiés semblent sortir de leur orbite lorsqu'elle voit la personne se tenant devant elle. Cherchant à mettre plus de distance entre eux, elle s'enfonce dans les coussins du canapé.

— Ne t'approche pas ! crie-t-elle.

— Je ne veux pas te faire de mal ma chérie !

— Sors d'ici !

— Je ne peux pas... c'est trop tard... Je dois le faire...

— Jack ! Je t'en supplie laisse-moi !

Effrayée, Regina frissonne, elle laisse échapper les larmes de ses yeux humides. Elle redoute le sort que lui réserve son compagnon. Elle prend conscience du danger qui plane au-dessus de sa tête.

Crime à New York ( terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant