CHAPITRE 3

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Au même moment à l'autre bout de la ville.

Garette Tomskin est un homme respecté et aimé de tous, dirigeant d'une grande entreprise d'import-export il emploie des centaines de personnes. Acharné du travail, il passe une grande partie de son temps dans ses bureaux. Comme chaque soir il rentre tard. Sa femme Eleanore lui a concocté un plat dont il raffole. Elle espère retrouver son mari de bonne humeur. Elle le craint surtout lorsqu'il a passé une mauvaise journée. Elle ne tardera pas à le savoir, la porte d'entrée claque ce qui la fait sursauter. Elle sait à cet instant que sa soirée ne se passera pas comme elle l'aurait souhaité. Son mari entre dans la cuisine, il regarde à peine sa femme qui se tient droite devant la marmite fumante. Elle hésite avant de finalement lui adresser la parole.

- Bonsoir mon chéri ! Le repas est prêt si tu souhaites passer à table.

- Non ! Je vais d'abord boire un bon whisky devant les informations et seulement après je mangerais ton satané diner ! lui hurle-t-il

- Comme tu voudras...

Eleanore éteint le feu sous la casserole et replace le couvercle pour conserver la chaleur de son jambalaya. Elle aime passer du temps derrière les fourneaux.

Depuis une mauvaise chute, il y a trois ans, elle ne travaille plus. Aucun souvenir de son accident. Seuls les dire de son époux viennent combler ce manque. Elle aurait soit disant chuté dans les escaliers qu'elle venait de cirer. Sa tête avait heurté le sol avec une telle violence lui déclenchant un traumatisme crânien sévère. Plus de huit jours dans le coma, à son réveil elle n'avait aucun souvenir. Les médecins lui ont signifié qu'il était courant de déceler une amnésie post-traumatique chez les patients ayant subi un tel choc. De plus, elle garde encore des séquelles qui la handicapent au quotidien. La plus grande peine qui l'affecte c'est que depuis cet accident elle est devenue stérile. Elle sait que sa stérilité peine son mari, il ne lui pardonnera jamais d'être qu'une moitié de femme comme il le dit si bien.

Elle soupire un grand coup avant de se diriger vers le salon. Garette est confortablement installé devant la télévision. Elle s'assoit sur le fauteuil à côté de celui de son mari. Le grincement des ressorts déconcentre Garette qui la fusille du regard. Eleanore ne dit rien, elle baisse la tête sachant très bien la suite de cette soirée.

L'homme se lève, avec rage il abat sa main sur son visage. Les larmes coulent, mais aucun son ne sort. Elle prie pour qu'il s'arrête, mais d'une main, il lui attrape le col de son chemisier. Il la relève avec force avant de la plaquer au sol. Sa femme ne bouge plus recroquevillée sur le parquet elle devine le sang couler le long de son oreille.

- Lève-toi ! Tu vas tacher le sol !

Eleanore tente une première fois de se relever. Ses genoux tremblent, elle vacille et chute une nouvelle fois.

- Espèce d'empotée. Tu es vraiment bonne à rien ! il l'agrippe par le bras pour la forcer à se mettre debout.

Elle souffre, sa vision s'obscurcit. Elle baisse le regard de peur de recevoir un autre coup. Elle ne bouge pas. Ses yeux fixent un cadre accroché au mur. La photo a été prise le 15 juillet 2010, ils étaient heureux à cette époque. Elle plus jeune portait une magnifique robe blanche couverte de dentelle. Son visage illuminé par un magnifique sourire. Lui était vêtu d'un costume trois-pièces et arboré le même sourire que sa femme qu'il enlacé. La dernière fois qu'elle a vu Garette lui sourire remonte à plus de trois ans, juste avant son accident. Elle efface ses souvenirs en fermant simplement ses paupières. Aujourd'hui, elle attend la sentence qui plane au-dessus de sa tête.

- Va donc réchauffer le diner, j'ai faim ! Que m'as-tu fait ?

- Euh... un jambalaya...

- Parfait ! C'est bien la seule chose que tu saches faire ma pauvre !

Crime à New York ( terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant