Chapitre 21

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Je n'avais rien contre le fait de partir mais j'aimerai savoir où et pourquoi ? Et qu'est-ce que je faisais de l'école ? Ce dernier point n'avait pas l'air de gêner ma meilleure amie. Et qu'est-ce que je dirais à ma mère ? Elle n'accepterait jamais que je parte à l'inconnu. C'était de la folie quand on y pensait.

- Mais qu'est-ce qu'il a ce collier ?

Je devais savoir pourquoi l'on prenait tous ces risques. On avait faillit mourir, bon sang ! Puis, à quoi bon fuir ? Le danger n'était-il pas écarté ?

- Ce n'est pas une pierre de naissance, c'est bien plus que ça... On l'appelle la pierre d'Eden.

L'évocation de ce nom fit tilt dans la tête des jeunes sorcières. Leurs visages se maquillèrent en une stupéfaction muette. Elles connaissaient l'artefact magique pendant que Thadée et moi restions dans le noir. Du moins, je m'intéressais au développement de cette pierre d'Eden. Le beau brun était, quant à lui, perdu dans ses pensées, pour ne pas changer.

- Callista, tu aurais dû m'en parler...

- Et qu'est-ce que ça aurait changé ? Répliqua t-elle. Cette femme nous aurait quand même attaqués !

- Tu aurais pu mourir ! Se fâcha Adèle.

Le ton employé ne laissait place à aucune réplique. Seule la mère pouvait fermer le caquet de sa fille de cette manière. Le rôle protecteur qu'elle tenait envers elle était très touchant. Et le pire dans tout ça, c'est que la concernée ne semblait même pas s'en rendre compte. Elle avait simplement levé les yeux au Ciel avant de détourner le regard.

Gabrielà, silencieuse jusqu'à maintenant, prit finalement la parole :

- Tu n'as pas été maligne sur ce coup, petite blonde. Tu ne sais pas à quel point il est dangereux de garder ce genre de chose sur toi, à moins que tu ne veuilles signer ton arrêt de mort maintenant ?

La réprimande était là et elle ne plaisait pas du tout à mon amie. D'ailleurs, Callie ne tarda pas à lancer l'une de ses piques dont elle seule était capable :

- C'est toi qui a fait cette explosion et tu oses me dire ça ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité, Madame l'Héritière, dit-elle en insistant bien sur ces derniers mots.

Cette provocation attisa la colère de sa cousine qui se rapprocha dangereusement de la blonde, sous le regard attentif de Adèle. Ce conflit n'avait aucun intérêt par rapport à la crise actuelle mais les conflits issus de plusieurs années de querelles sans vergogne pouvaient éclater à tout moment. Et elles avaient visiblement choisi aujourd'hui pour régler leur compte.

- Sois pas jalouse. Je savais ce que je faisais et comme tu peux le voir, personne n'est mort. Je ne suis pas « l'Héritière », comme tu dis, par hasard, Gabrielà accentua ses propos de guillemets.

- T'as seulement été choisi grâce un bout de papier, un simple tirage au sort et c'est triste que tu ne t'en rendes pas compte.

Devant l'agressivité de ses paroles, la rousse perdit son sang-froid et commença à faire d'étranges mouvements de la main, signe avant coureur d'un sort.

- STOP ! On arrête tout de suite ces enfantillages et on se concentre sur la marche à suivre. Les filles, vous allez faire vos bagages immédiatement, ou du moins, vous prenez ce qu'il vous reste. Nicole, passe-moi tes parents, je dois les mettre au courant. Et jeune homme... restez aussi calme, conclut-elle en voyant l'intérêt tout particulier que Thadée portait à ses vêtements.

Je composai le numéro de ma mère avec appréhension et donnai le téléphone à la matriarche. Je ne savais pas si elle allait répondre comme il était tard... Nous étions plus proche du matin que du soir. Les chances qu'elle dorme étaient élevées à 80%. Pourtant, contre toute attente, Adèle discuta avec la personne à l'autre bout du fil et s'éloigna quant les choses devinrent sérieuses. Les deux femmes discutèrent un long moment, probablement pour persuader ma génitrice de me laisser partir.

Les Âmes MauditesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant