Soir orageux

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La pluie était battante et le vent tranchant. Lui était juste là, à la sortie de cette station de métro, à observer le ciel et les éclairs tomber, formidablement.
La voûte céleste semblait se déchirer un peu plus chaque secondes et hurlait sa douleur sur le monde dans un vacarme tonitruant.

La capuche du jeune garçon était, elle, déjà imbibée d'eau et lui ne bougeait pas un cil. Les images qui se mouvaient devant ses yeux lui faisait penser à un vieux magnétoscope cassé, rendant à la fois la scène nostalgique et lassante. Plus le temps passait et plus les couleurs et les formes vacillantes se mélangeaient dans son champs de vision mais il n'en avait que faire.

Le mur de brique blanche sur lequel il était adossé prenait une teinte violacée, s'imprégnant de la lumière des néons des cafés aux alentours, qui s'accordait bien avec la noirceur de cette nuit d'automne. Il faisait froid et l'air était sec et étouffant, mais lui tenait bon, semblable à une statue, il restait là.

Cela faisait bien une demi-heure qu'il attendait, sous cette averse, cette personne si spéciale. Et quand il aperçut cette silhouette élancée et si particulière il ne retint pas un sourire. Enfin, il leva la tête et lança un regard impétueux et pleins de malice à son ami. Ils se saluèrent et dieu sais qu'ils se retenaient de se jeter dans les bras de l'un de l'autre. Il fit deux trois pas vers son camarade et sortit son parapluie. Le second le regarda, abasourdi, et avança à ses côtés.

- T'avais un parapluie? Pourquoi tu l'as pas sortit avant?
- Bah... j'avais la flemme de le tenir et puis j'ai ma capuche.
- Moi aussi j'en ai une, tu sais?
- Oui mais y'a moins de risque que tu rentre trempé comme ça.
- C'est sûr...

Et le calme revint, seulement troublé par le bruit des gouttes s'écrasant contre le goudron. Ils n'avaient pas besoin de communiquer, ils se connaissaient bien trop. Certains ignorants auraient pût affirmer en voyants cette scène que ces deux garçons étaient en froid ou bien qu'ils avaient l'air trop différents l'un de l'autre mais eux savaient que, malgré toutes leurs différences, ils se comprenaient et surtout se complétaient mieux que n'importe qui.

11/11/18

wanderings of a paper planeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant