Albert n’a jamais été un grand artiste. Quand il quitta le foyer familial, il tenta de vivre pendant des années comme peintre de rue mais devant la laideur de son travail les gens riaient ou pressaient le pas. Les mois passèrent et les sous commencèrent sérieusement à lui manquer. Il aurait pu demander à ses parents de l’aider mais il était bien trop fier pour assumer son échec face à eux. Un soir où il se tordait de faim, il ne voyait plus aucune solution pour remonter la pente. De colère, il jeta son verre contre un mur puis, après quelques instants d’hésitation, en saisit un morceau bien tranchant et commença à se taillader le bras. La douleur était intense mais elle lui faisait oublier la souffrance émotionnelle dans laquelle il était. C’est alors qu’il eut un éclair de génie : il plaça une toile blanche devant lui, puis saisit un pinceau et enfonça le bout dans l’une de ses plaies. Il le fit tournoyer un moment à l’intérieur de sa chair et se mit à peindre avec son sang sur la toile. Après plusieurs heures de travail, il s’écroula sur le sol tellement la douleur était devenue insupportable. Lorsqu’il ouvrit les yeux à son réveil le lendemain matin, il fut surpris de voir à quel point l’œuvre était merveilleuse. D’un bond, il se leva et partit toquer à la porte d’une galerie qui l’avait refusé le mois précédent. La propriétaire, bien que réticente au début, fut elle aussi estomaquée par la puissance et l’émotion qui ressortait du tableau qu’il lui présentait. Elle accepta de lui acheter son œuvre pour une très belle somme d’argent et lui demanda s’il pouvait en faire d’autres dans le même genre. Les poches remplies de billets, Albert rentra chez lui la tête haute. Les semaines suivantes, il dépensa sans compter cette somme durement gagnée en alcool et soirée, si bien qu’il fut bien vite de nouveau à court d’argent. Il se dit alors qu’il devait refaire une nouvelle création pour renflouer son compte et continuer à vivre comme un prince. Il se retrouva donc de nouveau face à une toile blanche. Il découpa la peau de sa hanche droite et y inséra trois pinceaux. Il hurla de douleur et se mit à peindre de cette façon pendant de nombreuses heures en pensant à tout l’argent qu’il allait gagner. Lorsqu’il apporta cette nouvelle œuvre à la galerie, la propriétaire lui dit qu’elle n’était pas convaincue. Elle voulait quelque chose de plus extrême, de plus violent et qu’elle était prête à lui payer le double s’il y arrivait. Albert, vexé et inquiet vis-à-vis de sa situation financière redevenue catastrophique, accepta et repartit avec sa toile sanglante sous le bras. Un fois dans son salon, il se posa face à elle et se demanda comment il pouvait faire pour « améliorer » ce tableau. Une nouvelle idée le frappa : il saisit un scalpel et commença à se découper un morceau de gencive. Il eut si mal qu’il manqua de s’évanouir à plusieurs reprises. Une fois le morceau de muqueuse détaché, il le colla sur la toile avec de la glue et ajouta de la peinture par-dessus afin de mieux révéler la matière. Il sourit un instant, la bouche remplie de sang et se dit qu’il fallait qu’il aille encore plus loin. Il prit une tenaille et la plaça autour d’une de ses dents et tira un grand coup. La sensation était si intense qu’il ne pouvait s’empêcher de pleurer de douleur. Il broya ensuite sa dent arrachée jusqu’à en faire de la poudre y ajouta de la peinture et étala le tout sur sa toile. Malgré tous ces efforts, la propriétaire refusa de nouveau l’œuvre en lui demanda d’aller encore plus loin et qu’elle récompenserait financièrement son audace. Assoiffé de reconnaissance et avide d’argent, Albert rentra chez lui et sans l’ombre d’une hésitation se découpa deux doigts avec ses vieux sécateurs. Il les attacha ensuite à la toile par une ficelle de cuisine. Poussé par un élan de folie et avec l’idée de vouloir gagner encore plus, il fit de même avec deux de ses orteils. Puis, pour la touche finale, il se mit nu et découpa d’un coup de couteau son prépuce. Il se mit à rire nerveusement en regardant son corps dépecé et en pensant à la grosse somme d’argent qu’il allait toucher. Tout à coup, il s’écroula sur le sol et toutes ses plaies se mirent à saigner abondamment. Son cadavre fut retrouvé seulement un mois plus tard par le propriétaire de l’appartement venu chercher son loyer. Plus tard, sa dernière œuvre fut vendue aux enchères pour une bouchée de pain.
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Histoire d'Horreur
HorrorIl est préférable pour votre sommeil d'allumer la lumière , pour les âmes sensible faite demi-tour. Si vous aimez les sensations forte vous êtes au bonne endroit. Alors pour les plus courageux, éteignez votre lumière et commencer votre lecture au se...