Prologue

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« Il est difficile d'attraper un chat noir dans une pièce sombre, surtout lorsqu'il n'y est pas »
Proverbe chinois

La foule hurlait si fort sur la place de la bastille. Une véritable torture pour les oreilles de Shireen qui ne cessait de pleurer ses sœurs mortes pour avoir soutenu le roi. Et ces sales mercenaires, œuvrant eux aussi dans l'ombre, ces tueurs de sorcières, ces maudits chiens galeux, ils fêtent ce massacre sans vergogne.
S'en est trop pour elle.
Des mains si fines et blanches, tremblants devant ce spectacle morbide, des mains pleines de sang rouge. Celui de ses sœurs, celui de celles qui voulaient juste vivre en paix dans un monde envahi par l'homme.
Debout contre un mur sale, à l'écart de la vue, la belle relève ses longs cheveux bruns et les noues en une tresse solide, dégageant parfaitement son visage aux pommettes relevées, aux yeux si foncé que l'iris en paraît presque noire et à la peau pâle sur laquelle se détache des lèvres presque rouges. Elle prononce des mots sans un mouvement de la bouche. Des phrases interdites, réservées à celles qui ont le droit de les utiliser. De la magie, qui peux offrir une vie sans maladie et sans jamais manquer de rien, mais a contrario, qui peut également ôter celle-ci.
Depuis son repaire, près d'une fenêtre donnant droit sur Amaury, le chef des mercenaires -tueurs de sorcières-, elle observe sa proie intensément. Lorsque le dernier mot de son incantation sort de ses lèvres, l'homme se retrouve piégé par les ronces. Des bras remplis d'épines mortelles sortent de la terre et s'accrochent à lui. Il crie, s'agite avec véhémence, tente de se libérer du sortilège macabre, aidé de ses hommes et de son fils unique: Amaï. Mais impossible, les pointes crochues s'enfoncent dans sa peau et le sang se met à couler lentement, mais sûrement.
Lorsque le roncier à totalement recouvert Amaury, il retourne à la terre, disparaissant pour toujours, sans un signe de son passage. Le corps de l'homme gît sur le sol poussiéreux, baignant dans son propre sang, mort.
À ce moment, accablé par le chagrin, Amaï se jette sur son paternel en le prenant dans ses bras, hurlant de souffrance. Le cou tendu vers le ciel, il aperçoit la « créature », cette femme à la beauté sans nom, mais oh combien mortelle.
Il fixe la sorcière de son regard aussi sombre que le sien et se promet qu'il la traquera jusqu'à la fin des temps pour son acte en bredouillant entre ses dents, la mâchoire crispée:

- Tu es la dernière et c'est MOI qui aurait ta peau.

Cœur de ronces Où les histoires vivent. Découvrez maintenant