Depuis la dernière visite de Rose, après que celle-ci ai torturée l'homme pour pouvoir discuter avec la bête, Amaï bout intérieurement.
De quelle droit, cette gamine se permet elle autant de familiarités avec lui, alors qu'il a au moins cent ans de plus qu'elle? Il se rappel l'époque où, au coin d'une rue, sa mère s'occupaient d'elle alors que la miséreuse mioche de quatre ans venait de voler une pomme sur un étal plein de denrées appétissantes. Son état crasseux, son analphabétismes et ses mauvaises manières avaient peu d'importances aux yeux de l'homme le jour où il l'a recueilli, mais il regrette profondément que Shireen l'est recueillie pour lui apprendre la sorcellerie. Quelle idée avait eu celle qu'il traque! Une enfant humaine, innocente et destinée à le servitude de son suzerain aurait été préférable plutôt que de la voir devenir folle.
Car oui, Amaï n'a jamais imaginé que cette gosse puisse devenir le seule personne à pouvoir tenir tête à la sorcière originelle, au Pilum Murialis. Cependant, bien que Rose soit très puissante et que son ambition soit parfaitement capable de lui faire faire tout et n'importe quoi, Amaï doute qu'elle puisse réellement battre son maître. Le jour où les deux femmes se sont battues, le jour ou les pires maladies, ravages naturels et morts étranges sont arrivés, il suppose que Shireen n'a pas montré toute l'étendue de son pouvoir. Pourquoi? Certainement par peur de détruire beaucoup plus que ce qui a déjà été.
Dans le fond, Amaï reconnaît à la sorcière qu'elle a un cœur malgré son insolence envers lui. Et puis, dans le fond, après toutes ces années de réflexion suite à la perte de son père, il reconnaît également que celui-ci n'aurait jamais dû éliminer les seules sorcières vivantes, celle que Shireen aimait plus que tout et qu'elle nommait sans cesse ses « sœurs ».
La scène de se jour libératoire pour les français lui revient à l'esprit, tout comme le visage plein de haine de Shireen envers son paternel. Les yeux fermés, allongé sur son lit, il pèse les raisons qui lui font détester cette femmes et celles qui le rendent admiratif.
La seule chose qu'il ai un jour promis à cette femme, c'est que personne ne la tuerai à part lui. Quand l'heure sonnera, c'est de sa main et uniquement de la sienne qu'elle perdra la vie. Mais pour l'heure, c'est d'abord être à ses côtés et sentir ses longs cheveux de soie noir glisser dans sa main qui l'obnubile.Quelqu'un frappe à la porte, puis l'ouvre pour déposer au mercenaire son plateaux-repas. Du pain frais, un bol de soupe fumante, un ragoût de bœuf aux petits légumes et riz, du fromage local et un pot de crème à la vanille y sont déposés et ouvrent l'appétit de l'homme, comme de la bête qui s'éveille lentement de son long sommeil.
Amaï remercie la servante d'un hochement de tête et observe attentivement les deux gardes qui bloquent le passage à sa chambre.
Cela fait maintenant une semaine qu'il est enfermé dans cette pièce, certes plus agréable que le cachot humide, mais tout de même représentative de sa captivité. L'envie de se dégourdir les jambes et de chercher la sorcière est si forte, qu'il commence même à élaborer des plans qu'il abandonne ensuite très vite.
Dans l'ennui, ne sachant que faire, Amaï se contente une fois de plus de s'asseoir à table et de se délecter des mets locaux qui lui sont offerts. Seulement cette fois, c'est Skäldrün qui se charge de lui remonter les bretelles. Une tension distend les entrailles du mercenaire en lui donnant d'affreux maux lui arrachant une grimace et même un gémissement.- Maudit Dragon, laisse-moi manger en paix, râle l'homme.
« Il est temps de retrouver ma maîtresse », grogne l'esprit du dragon en accentuant volontairement la douleur.
- Je le sais, foutu reptile! Mais comment fuir d'ici?
« Imbéciles! Tu me fais honte! », rugit Skäldrün.
- Peut-être, mais j'ai un peu de mal à me remettre du sortilège de cette chère créature piquante que tu adore tant.
« Trouve un moyen et vite, sinon c'est moi qui deviendrai ton plus grand cauchemar », menace le dragon en colère.
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Cœur de ronces
ParanormalDepuis des siècles, Amaï poursuit cette créatures jusqu'aux confins du monde. Depuis des lustres elle joue avec ses nerfs, s'amusant à le fuir et a le voir souffrir en la traquant. Comme le chat et la souris, ils jouent sans même se soucier du m...