12- La fatalité des choses

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La belle traine ses pieds sur le sol de sa tour-cellule, en y laissant craintes et peines se déverser, l'espoir étant faible, très faible cette fois-ci.
Elle sait parfaitement se qui va arriver, Shireen ne peux empêcher Rose de gagner la première bataille, mais peut-être pourra-t-elle gagner la seconde manche.
Pas le choix, de toute façon, le sort qui lui bloque ses pouvoirs est bien trop fort et ce, malgré sa propre puissance. Rose c'est bien améliorée depuis tous ses siècles qu'elle a passée à s'entraîner afin de devenir la meilleure.
Mais quel mauvais choix, cette fille si fluette et fragile enfant, comment a-t-elle pu devenir aussi imbue d'elle même? Comment une femme peut-elle changer autant et passer d'altruiste à égoïste?
Le goût du pouvoir, de la maîtrise, de la puissance absolue a dévoré en elle tout ce qui était encore humain pour la transformer en un monstre fait de désirs sombres.
La mort, la torture, le droit d'être le maître absolu régnant sur ses esclaves, voilà ce qu'elle souhaite désormais.
Le visage de la femme aux yeux azur ne mentent pas à celle qui fut autrefois son maître de magie. Cette jeune fille faible et qui n'avais aucun avenir, pourtant si prometteuse une fois formée à l'art céleste, n'aurait jamais laissé prédire à qui que ce soit un tel avenir.
Hélas, depuis la mort des siennes, la sorcière se doutait bien qu'un changement majeur aurait lieu dans le monde. Et si les sorcières étaient les médiatrices entre le monde des humains et celui des être merveilleux, les mages en étaient les protecteurs. Aussi, sans ces femmes aux dons innés, le dialogue entre les deux peuples disparu en laissant place aux massacres ou les humains finirent vainqueurs, forts de leur nombre et de leur capacité à se reproduire et évoluer rapidement. Fées, Dragons, elfes, licornes, et bien d'autre disparurent après la chute des sorcières, les hommes aidés des mages, puis se passant de leur services une fois que le monde leur fut acquis.
Des ingrats, voilà ce qu'est la race humaine.
Mais dans la bataille pour la suprématie de la terre, Shireen sait qu'elle ne peux en vouloir à cette espèce d'apparence faible. Ils ont été plus fort, plus intelligent et plus rapide que les autres et ont réussi à devenir l'unique espèce dominante.

Elle sourit avec tristesse, qu'elle fin triste pour ses amis. Elle qui voulait tant que la paix perdure pour des siècles et des siècles.
Finalement, le peux de survivants dans la patrie des merveilleux disparurent dans un autre monde, une sorte de dimension parallèle fondée grâce à leur magie mise en commun et dans laquelle chacun y vivrait en paix. Un monde sans homme, sans sorcière et sans mages.

« Un monde ou Skäldrün aurait été en paix », pense la belle qui se remémore son passé.
Le temps est assassin et rester seule dans cette chambre ne l'aide en rien à l'effacer.

Quelqu'un frappe à la porte, la sonorité est mon vive que lorsque Rose vient lui rendre visite et moins forte que lorsque ce sont les gardes qui lui apportent son déjeuner. Shireen s'étonne d'ailleurs, à neuf heures, il est rare qu'une personne lui rende visite puisque son seule repas de la journée n'est qu'à treize heures.
Cette même main frappe à nouveau, ce qui étonne encore plus la sorcière. D'habitude on frappe puis on ouvre sans même demander la permission d'entrer.
Shireen reste muette, curieuse.

- Dame Shireen, puis-je entrer, prononce une voix faible et fluette, celle d'une femme qui ne souhaite pas être repérée.

La sorcière jurerait l'avoir déjà entendue. Qui est-ce? Rose est trop impolie, les gardes trop braques, ce n'est ni Amaï, ni Félix ou Monique, alors...
La porte grince et s'entrouvre. Un visage féminin apparaît, scrutant la chambre, l'air inquiet. Lorsque les yeux de la timide blonde plongent dans les iris presque noir de la sorcière, c'est un sursaut qui accompagne le corps de la servante devenue fraîchement mage.

- Toi, prononce Shireen d'une voix suave et potentiellement mortelle.

Vêtue des habits blancs distinctifs des humains élevés au rang de magiciens, elle s'empresse d'entrer dans la pièce et de refermer la porte de la chambre.
Shireen a prit le temps de s'asseoir sur son lit et observe l'empotée un sourire moqueur au coin des lèvres.

Cœur de ronces Où les histoires vivent. Découvrez maintenant