Chapitre 18 : sauver ses miches

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5 ans plus tard ou presque :

Tout juste sorti de sa voiture, Yann arriva à la maison sous les coups de 18 heures avec un sac de courses à la main qu'il posa immédiatement sur la table de la cuisine.

- Martin ?

En même temps qu'il rangeait le contenu du sac dans le frigo, le professeur des écoles ne put s'empêcher de vérifier si son mari était bien rentré lui aussi en haussant la voix vers la pièce adjacente.

- MARTIN ?

- DANS LE SALON !

Rassuré sur la présence de son beau brun chez eux, il termina de ranger les cinq, six articles à tout casser qu'il venait d'acheter puis il se rendit dans le salon et retrouva son époux assis devant la télé, totalement amorphe sur leur canapé.

- regarde, j'ai pensé à toi, je t'ai pris les petits pains d'épice en cœur que tu adores.

Le ton chaleureux, Yann vola un rapide baiser du bout des lèvres à son mari avant de déposer le sachet de pains d'épice en question juste en face de lui sur la table basse.

- merci mon petit mari adoré.

Touché par ce simple geste, le professeur d'anglais ne put réprimer un sourire attendri, décidément, son époux avait toujours une petite attention envers lui, même après toutes ces années de vie commune.

- tu regardes quoi ?

Yann venait de s'installer à côté de sa moitié sur le canapé, si près que leurs genoux se frôlaient à présent.

- je saurais même pas te dire...

Martin attrapa la télécommande sur la table basse devant lui et il éteignit la télévision dans la foulée, toujours avec cet air absent et songeur sur le visage. Attentif au bien être de l'homme de sa vie, Yann posa doucement sa main sur la sienne alors qu'un pli soucieux barrait son front.

- hey ça va pas ?

- je viens d'avoir ma mère au téléphone.

- elle va bien ?

- oui, elle, ça va, mon père par contre, c'est pas la grande forme.

- ah bon, qu'est-ce qu'il a ?

- on lui a trouvé une tumeur au foie.

- c'est pas vrai...

La voix de Yann était à peine audible, cette affreuse nouvelle le laissa pantois mais il voulait rester positif et s'efforçait ainsi de voir les choses du bon côté, coûte que coûte.

- bénigne ?

- non, malheureusement.

Martin parlait d'une voix blanche, tout cela lui semblait si irréel, il déglutit difficilement alors qu'il sentait la main de son mari se glisser en douceur dans la sienne en guise de soutien.

- je suis désolé mon cœur.

- il a besoin d'une greffe au plus vite et d'après les médecins, elle a beaucoup plus de chance de réussir si la partie du foie vient d'un parent proche. Bon, ma mère ne m'a rien demandé mais je sais qu'elle serait extrêmement soulagée si je voulais bien me proposer comme donneur.

- tu vas le faire alors ?

La voix de Yann était douce, compatissante, il se montrait à l'écoute, compréhensif et patient avec l'homme de sa vie.

- je sais pas, t'en penses quoi ? Tu crois que je devrais ?

Comme souvent quand il devait prendre une grande décision, Martin se tournait vers son très cher mari, il était pendu à ses lèvres, son avis comptait plus que tout pour lui, il avait besoin de ses précieux conseils pour avancer et faire les bons choix dans sa vie.

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