Mon amie me téléphona. Je venais de finir un mauvais livre ; j'avais envie de pleurer, « Viens ce soir chez moi, on sort ».
J'acceptai, mais avant, je sortis sur mon balcon pour prendre l'air.
Je posai mes coudes sur la rambarde en métal pour contempler le ciel.
Il était rose pâle, comme si l'on avait effacé la couleur avec le bout du doigt ; cela me faisait penser à des joues, presque à des lèvres. Mes pensées dérivèrent et je songeais à cet homme qui m'avait adressé la parole, la dernière fois.
Il avait fini mon paquet de cigarettes.
Cela me fit doucement sourire.
Il était trois heures du matin.
Je sautai.
Ma tête bougeait en se secouant à un rythme régulier. Mes hanches oscillaient de manière exagérée. J'avais bu. Ma tête tournait, une sensation de joie irriguait mon corps. Mon cœur battait la cadence de ma vie.
À cet instant, je vivais, je dansais.
La lumière changeait de couleur, le sang frappait mes tempes avec une force presque anormale. La musique me faisait tourner, puis valser entre les ombres qui bougeaient. Je voulais serrer contre moi cette personne.
L'envie était illusoire mais n'en demeurait pas moins puissante : au contraire, je virevoltais entre les sentiments de mon corps ; j'étais heureux. Je désirais la vie en regardant les bulles de champagnes éclater dans mes veines.
Comme le sirop bleu.
Il s'immisçait en moi ; un Démon mangeait le sang qui coulait dans ma chair. Le paradoxe du désir et de la peur, de la répulsion et de l'envie.
Je le voulais tellement que mon cœur me faisait mal. Je sautais à m'en déchirer les pieds.
Le sirop bleu était dans mon sang. Il irriguait mes veines de passion et de colère.
La musique me faisait mal à la tête. Les bourdonnements devenaient de plus en plus forts. J'étais un peu perdu.
Il était à côté de moi, m'enlaçant telle une seconde enveloppe charnelle. Je sentais son souffle chaud contre ma nuque trempée de sueur. La chaleur de mon corps ne faisait qu'augmenter au fur et à mesure que je m'imaginais avec lui.
Mes bras se levèrent.
Je hurlais.
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Sirop bleu [taekook]
RandomUn inconnu croisé dans le métro qui fait des beaux sourires. Un mot de plus et je m'enfuis. Est-ce réel ? Je ne sais pas. Reste toujours le sirop bleu.