Sirop bleu [taekook]

Dans le métro

Lorsque je prenais le risque de plonger mes yeux dans les siens, mon cœur frappait ma poitrine d'un rythme soutenu, mes joues s'empourpraient. J'observais ses longues jambes qui lui conféraient une démarche gracieuse. Ses hanches basculaient à chacun de ses pas à la manière du mouvement onduleux des vagues déchaînées.

Des cheveux noirs s'abattait sur ses joues. Quand une mèche venait le déranger, il balayait sa tignasse d'un geste de la main puis suivait son chemin contre le mouvement de l'air.

À la fin de chacun de ses doigts se dessinait un parfait ongle revêtant une couche de vernis nacré. Une odeur sucrée émanait de lui, laissant une trace de son passage.

Il marchait devant moi pour venir s'asseoir sur son siège. Parfois, je l'observais m'observer.

Ce jour-là, le cours d'histoire que je révisais devint flou. Ma carte de bus, sur laquelle on pouvait à peine lire Jeon Jungkook tant elle était salie par le quotidien, tomba sur le sol. Je me baissai pour la ramasser puis me concentrai en prenant une grande inspiration, essayant vainement de relire mon écriture qui tremblait.

Il entra dans le wagon pour aller à sa place.

Je n'avais pas envie de lever les yeux sur lui. Des vibrations résonnèrent dans le haut de mes cuisses.

Le métro s'arrêta. Je détournai le regard vers la fenêtre rayée à ma gauche. Il fit de même. Nos pupilles s'évitèrent.

Il soupira. Je me levai de mon siège, adoptai une démarche gracieuse pour sortir du wagon.