Quelques mois s'étaient écoulés depuis leur première conversation téléphonique. Depuis, les deux jeunes hommes avaient ritualisé ce moment chaque soir. Entendre la voix de l'autre avant de s'endormir était devenue une réelle habitude. Au fil du temps et des conversations, ils avaient ensemble tissé un lien particulier. Le parisien ne cessait de penser à ce garçon qui prenait de plus en plus de place dans son esprit. Pas une journée ne passait sans qu'il ne lui accorde une pensée quoi qu'il fasse. Le jeune homme virtuel avait donné naissance à de nouvelles sensations, de nouveaux sentiments. Sans pouvoir comprendre, Ken se sentait incroyablement léger. Sa vie bien que précaire et incertaine à cause de ses activités illégales lui semblait désormais bien plus acceptable. Ce contact l'avait entraîner dans une bulle de bien-être dont il ne désirait plus sortir à présent. Pour rien au monde il n'aurait abandonné celui qui lui avait tant donné sans jamais qu'il ne puisse le toucher.
Mais aujourd'hui, quelque chose clochait. Le garçon lui avait indiqué que ses parents viendraient lui rendre visite dans la journée. En discutant avec lui, le parisien savait désormais que les relations entre son interlocuteur favori et ses géniteurs étaient plus que tendues depuis de longues années. Ces-derniers essayaient pourtant à chaque fois de revenir vers lui et pour une raison qu'il ignorait, visiblement Aurélien dépendait énormément d'eux. En fait, il en dépendait complètement. Financièrement surtout. Ken trouvait ça assez absurde et il lui avait plusieurs fois demandé pourquoi il ne tentait pas de trouver un petit boulot pour pouvoir subvenir lui-même à ses besoin. Cependant, à chaque fois seul le silence lui répondait. Même si cela l'intrigué, le parisien préférait ne pas s'en formaliser, peut-être qu'il ne voulait pas travailler. Ce serait compréhensible, lui-même n'avait pas vraiment un emploi puisqu'il se contentait de revendre de l'herbe à des gamins dans les rues de la capitale. On faisait mieux comme job.
La nuit était tombée depuis maintenant deux bonnes heures et toujours aucune nouvelle du garçon. Le parisien commençait sérieusement à s'inquiéter. Jamais il n'était resté plus de deux heures sans un signe de vie de sa part et cela faisait bientôt plus de cinq heures qu'il attendait patiemment. Enfin, patiemment n'était pas vraiment le mot puisqu'il guettait frénétiquement son téléphone à chaque nouvelle minute en se mordant nerveusement la lèvre inférieure. Le stresse commençait déjà à dévorer ses entrailles. Quelque chose ne tournait pas rond. Pourquoi n'envoyait-il aucun messages ? Le brun ne cessait de faire des tours dans son appartement pour essayer de se calmer, n'osant pas envoyer de message. Mais à chaque nouveau pas, il sentait son corps se tendre un peu plus. Jamais il n'avait été sans nouvelles de lui aussi longtemps. Cette pensée suffisait à faire vriller son cœur. Ken ne pouvait plus supporter cette attente qui lui tordait violemment les boyaux. Dans un élan de colère, il se saisit de son téléphone. Il fixa l'écran quelques secondes en se demandant s'il était vraiment légitime de l'appeler maintenant ? Il devait certainement être occupé. C'était sans doute ça. Peut-être que ça allait mieux avec ses parents et qu'ils étaient restés plus longtemps chez lui. C'était possible. Dans la vie tout est possible. Cette tentative pour se rassurer finit par l'énerver encore plus. Non, ce n'était pas possible. Il le connaissait à présent et il avait suffisamment d'informations sur ses parents pour savoir que ça ne se finirait jamais par s'arranger. Alors, pourquoi il ne lui avait toujours pas envoyé un seul putain de messages ? Pas un seul.
Tel un fauve en cage, le parisien bouillonnait, ne cessant de marcher dans son petit appartement à s'en donner le tournis. La rage augmentait considérablement au fil des minutes. Il finirait par casser quelque chose, c'était certain. Cette lampe ignoble venait trop souvent le narguer dans son champ de vision pour qu'il ne lui veuille pas du mal. Essayant de garder un minimum de calme, le brun se mordait furieusement les lèvres. Bordel, mais où était-il ? Cette question tournait en boucle dans son esprit et plus rien ne pouvait espérer le rassurer. Il se sentait tellement impuissant, tellement dépassé, si ça durait encore trop longtemps, il deviendrait certainement fou et quitterait son appartement pour déboîter quelques mâchoires.
VOUS LISEZ
One Shot
FanfictionLa description est en cours de chargement.. Je vais certainement regrouper ici des one shots OrelFeu, OrelGringe ou autre. Le seul point commun, leur qualité discutable. D'où la création d'un nouveau support au lieu de tout balancer dans La Mélanco...