L'odeur de la fatalité [1]

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[OrelFeu, NekSan]

Avant propos : Avant de vous lancer, prenez bien en considération que cet écrit là est un test. C'est pas vraiment le genre de chose que j'écris d'habitude et comme il me tenait à coeur d'écrire à nouveau sur mon paring sous-côté favori.. Je vous propose un one shot en plusieurs petites parties en espérant qu'il vous plaira.

Contient sexe et violence.

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Le son sourd d'un corps qui s'écrase au sol, les gouttes de pluie froides venant laver la peau meurtrie en se mélangeant à son sang dans un étrange cocktail et son regard éteint qui le fixait. Tout avait été si vite. Pour la première fois de sa vie, il sentait son corps trembler d'effroi, de dégoût et certainement de culpabilité. Un envie irrépressible se déchaîna en lui, remontant le long de sa gorge à toute vitesse. Sans attendre, il s'écarte de cette vue effroyable et s'appuya au mur poisseux et humide pour laisser ses entrailles se déverser violemment sur le sol. Quelques larmes perlaient au coin de ses yeux alors que le jeune homme tentait de se reprendre. Qu'est-ce-qu'il venait de faire au juste ? Ce n'était pas le moment de penser. Tel un soldat, il n'avait fait qu'obéir aux ordres. Les paroles de sa mère résonnaient dans son esprit en boucle, elle avait raison, il laisserait des cadavres sur son passage. Celui-ci était le premier. Peut-être pas le dernier. En prenant conscience de son acte, le jeune homme sentit son corps entier trembler, une boule désagréable se formait dans son ventre. Son cœur s'emballait douloureusement alors qu'il sentait sa respiration se faire difficile. Il avait tué un homme. Soudainement, il sentit ses jambes se faire plus faibles. Craquer maintenant, c'était la pire chose qu'il pouvait faire. Mais son corps en avait décidé autrement et la panique s'y infiltrait sans crier gare.

─ Bien, on bouge maintenant. Nettoie moi ça, vite.

La voix grave qui venait de rompre le silence pesant le ramena immédiatement à la brutale réalité. Son propriétaire se tenait en retrait, à peine éclairé par les vieux néons jaunâtres de l'entrepôt désaffecté. Voyant que le jeune homme ne réagissait pas, il claqua des doigts avant d'avancer d'un pas lent. Laissant alors la lumière dévoiler sa carrure imposante et sa gueule cassée, l'étrange personnage s'avança vers lui. Il avait ce regard perçant des reptiles en chasse, dangereusement vif, qui se détachait du reste de son visage difforme. A chaque fois que ces yeux assassin se posait sur sa personne, le jeune homme sentait sa gorge se resserrer sous la pression. Comme si un serpent invisible se glissait autour de son cou lentement avant de tenter de l'étouffer sadiquement. Baissant alors le visage, il sentit une main épaisse se poser sur son épaule dans un geste étrangement délicat.

─ Écoutes moi bien, Nek. Dans ce bas monde, il existe deux types d'hommes. Les courageux et les pédales, à toi de voir dans quel camp tu veux être. Mais choisis vite gamin, le temps nous est compté.

La main quitta alors son épaule pour venir tapoter sa joue de manière bien moins délicate. L'homme tourna alors les talons avant de disparaître dans l'obscurité, le laissant là, seul avec son cadavre. Incapable de relever la tête, il sentit ses larmes brûlantes dévaler ses joues dans un sanglot silencieux. Les jambes tremblantes, il se retourna fébrilement vers le corps inerte, observant l'œuvre de sa lâcheté. Un odieux frisson de dégoût secoua son corps, l'achevant pour de bon. Le jeune homme se laissa lourdement tomber au sol, ses jambes ne pouvant plus supporter le poids de sa culpabilité. Recroquevillé dans l'immense salle humide, ses doigts se glissèrent jusqu'à sa chevelure décolorée dans un geste désespéré. Agrippant fermement quelques mèches entre ses doigts, il se laissa aller au désespoir, éclatant en sanglot sous les gouttes d'eau glacée s'infiltrant par le plafond criblé de trous. Nek ne s'était jamais senti aussi misérable. Il venait de prendre une vie pour une pitoyable liasse de billet. Maintenant qu'il s'était engagé dans ce merdier, il savait qu'il ne pourrait plus reculer. Le seul retour arrière possible le condamnerait à rejoindre celui qu'il venait de descendre. Le regard éteint le fixait, l'accusant silencieusement. Le décoloré devait se reprendre rapidement ou la mort finirait par le saisir à son tour avant même qu'il ne s'en rende compte.

One ShotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant