-Tu vois... est ce que ça valait sincèrement la peine de faire tout un cinéma franchement?
Joyce lève les yeux au ciel comme devant un enfant capricieux, tout en tenant victorieusement l'oreille tranchée et ensanglantée de Sean entre ses doigts.
Ce dernier est dans un état proche de la transe à cause de la douleur et s'étouffe à moitié avec son bâillon. Ses yeux se révulsent soudainement. Joyce le gifle du revers de la main:
-Ce n'est pas le moment de tourner de l'œil! Je n'en ai pas fini avec toi chaton...
Elle sort de la pièce et va chercher un verre d'eau. Quand elle revient elle s'assoit de nouveau au bord du lit.
-Tu as soif?
Oui, il a besoin de boire, mais il se refuse à la supplier. Alors il se contente de la fusiller du regard, souhaitant du plus profond de son être de lui faire manger sa propre langue.
-Comme tu voudras.
Elle hausse les épaules et bois une gorgée, se délectant de ce liquide de vie. Puis elle le fixe dans les pupilles quelques secondes et lui jette le contenu du verre au visage. Il n'a quasi aucune réaction et tous deux ne cessent de se toiser mutuellement avec une intensité sans faille. Et finalement c'est Joyce qui brise ce lien visuel en se levant brusquement et en explosant le verre contre le côté droit du crâne de Sean. L'objet explose en milles morceaux et la main de la jeune femme se met à pisser le sang a cause des dizaines d'éclats qui se sont plantés dans sa peau. Lui perd connaissance sous le choc.
Elle regarde l'état de sa main avec nonchalance et se dirige dans la salle de bain. Elle allume la lumière et se regarde dans le miroir avec détachement.
Des éclaboussures de son sang et de celui de Sean sont présentes sur son visage et son décolleté. Sa lèvre inférieure fendue en deux s'est remise à saigner malgré qu'elle ai nettoyée la plaie après avoir attaché Sean sur la chaise. Le blanc de son œil gauche est encore complètement rouge à cause des vaisseaux que les coups de poings de Sean ont fait exploser et sa vision est largement troublée, comme si un voile sanguinolent s'était posé sur son regard. Et elle ne prête même pas attention à l'hématome gigantesque qui recouvre toute la moitié gauche de son visage.
Elle ouvre le robinet du lavabo et passe sa main sous l'eau qui devient trouble, en serrant les dents. Elle attrape une pince à épiler et retire un par un les éclats de verres sans sourciller puis attend patiemment que le sang cesse de couler avant d'envelopper sa main dans un bandage correctement serré.
Elle rince son visage des taches rouges et suce sa lèvre inférieure pour l'éviter de couler de nouveau.
Elle retire son soutien gorge en dentelle noire pour se retrouver totalement nue et prend la trousse à maquillage de Constance posée sur l'étagère.
-Tu ne m'en voudras pas mon amour, je te promets de ne rien abîmer... Tu sais que je n'aime pas me maquiller, mais aujourd'hui c'est une occasion spéciale.
Elle prend l'anti cerne et le fond de teint pour s'en tartiner le visage. Elle trace un épais trait d'eye liner autour de ses yeux, mets du mascara et un rouge vif sur ses lèvres.
Elle coiffe rapidement ses cheveux courts et remet sa mèche symbolique en place.
Elle se regarde, satisfaite du résultat, essayant de se souvenir quand à pu être la dernière fois qu'elle se soit trouvée aussi belle, mais ne trouve pas.
Elle sort de la salle de bain et retourne dans la chambre où « le Grand Méchant Loup » est toujours inconscient sur la chaise. Elle ouvre l'armoire dont l'une des portes est fracassée et en sort de nouveaux sous-vêtements encore plus sexy et sensuels que les précédents. Un ensemble constitué d'un string rouge en dentelle, un soutien-gorge assorti qui laisse tout entrevoir et des portes-jarretelles qui donnent l'illusion que ses jambes soient infiniment longues.
Elle se tourne vers le cadavre de Constance, les mains sur les hanches:
-Comment tu me trouves? Avec un peu de chance il va bander rien qu'en me voyant... À ton avis cela est plus douloureux de se faire trancher le penis au repos ou en érection? Je n'en ai aucune idée mais dans tous les cas je pense qu'il risque de perdre tout son sang avant qu'il ne comprenne vraiment ce qui lui arrive et se serait dommage de s'arrêter comme ça. Donc j'ai réfléchi et j'ai trouvé une idée assez amusante pour lui faire comprendre ce que nous avons vécu avant de l'achever en lui sectionnant ses attributs. J'espère que tu aimeras, tu as de la chance tu es aux premières loges. Profite du spectacle mon amour.
