/24/ Parfum de violette

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Cinq ans plus tard:


-Attends je rajoute du savon, il n'y a presque plus de mousse.

Constance se redresse et attrape la bouteille de gel douche parfumé à la violette avant d'en verser une quantité importante dans l'eau brûlante qui se met aussitôt à mousser en dégageant une merveilleuse odeur parfumée dans toute la salle de bain.
Elle la repose et se recolle aussitôt contre le corps nu de Joyce qui est à moitié allongée dans la baignoire, immergée jusqu'à la gorge, les bras posés de chaque côté des rebords de la baignoire, hors de l'eau.

Constance embrasse doucement le menton humide de la jeune femme puis tend légèrement le cou pour venir renouveler la chose sur ses lèvres. Elle passe ses doigts dans les cheveux coupés à la garçonne de Joyce et dégage son unique longue mèche de son visage avec désir sans cesser de la regarder au plus profond de ses pupilles. Elle fait glisser sa deuxième main sur sa poitrine mouillée et presse le sein gauche de la jeune femme qui pousse un léger gémissement étouffé puis continue son chemin jusqu'à l'entre jambe de sa compagne et vient créer une pression sur son clitoris avec son pouce et fais de légers mouvements circulaires.

Joyce renverse la tête en arrière contre le rebord de la baignoire, ferme les yeux et cambre le dos presque malgré elle.
Elle pousse un grognement du plus profond de se gorge lorsque Constance augmente la vitesse de ses doigts experts en suçant la peau de son cou.

-Je t'aime Joyce...
-Je t'aime aussi Rose.

Elle se rend immédiatement compte de son erreur et aimerait se gifler pour avoir dit ça. Elle réouvre les yeux et redresse la tête, voulant aussitôt s'excuser mais Constance a disparu. Elle n'est plus là, avec elle dans le bain fumant.

Joyce retire ses bras des rebords, s'assoit et se retourne pour avoir une vue globale de la salle de bain.

-Constance?

Aucune réponse. Elle augmente le volume:

-Constance! Je suis désolée ok?! Reviens!

Ce n'est pas la première fois que cela lui arrive et c'est souvent la cause de disputes entre les deux femmes qui finissent généralement par des hurlements de Joyce et des larmes de Constance.

Comme elle se décide toujours à faire la gueule alors Joyce pousse un soupir de frustration et décide de continuer de profiter de l'eau parfumée sans elle.
Elle veut se réinstaller confortablement mais quand elle se trouve de nouveau vers la baignoire cette fois elle découvre avec horreur que l'eau est devenue rouge. Du sang.
Elle reste tétanisée, incapable de bouger d'un cil.
Et soudain quelque chose se met à émerger du liquide. Un visage. Le visage cadavérique aux lèvres bleues, à la peau verdâtre et aux yeux révulsés de Rose. La bouche de la morte s'entre ouvre alors et chuchote:

-Je croyais que tu m'aimais Joyce... Mais en réalité tu m'as si vite oubliée...

Joyce pousse un hurlement strident tout en battant des jambes dans l'eau et tentant de se traîner hors de la baignoire mais elle glisse et n'arrive à rien tant la panique la saisit.
Elle crit, encore et encore, à s'en décrocher la mâchoire et à s'en briser les cordes vocales...

-Joyce calme toi!... Joyce!

Elle se redresse en continuant de hurler jusqu'à ce que son esprit comprenne qu'elle n'est pas dans sa baignoire mais dans son lit, ne se battant en réalité que contre ses draps.
Elle respire à toute allure, le front trempé de sueur et son cœur martèle si fort dans sa poitrine qu'elle en a presque mal.

-Tu as fait un cauchemar c'est fini...

Constance pause doucement sa main sur l'épaule nue de Joyce mais cela n'a pour effet que de la faire sursauter. Elle tourne son visage vers elle, les yeux emplies de terreur, cessant de fixer le mur face au lit.

-Je suis là mon amour...

Constance s'approche, se met à genoux sur le lit et prend Joyce dans ses bras. Elle lui caresse doucement le dos puis cache son visage dans le creux de son cou et respire son odeur. Leur deux corps totalement nus a l'exception d'une culotte sont serrés l'un contre l'autre, leur chaleur les réconfortant mutuellement. Joyce finit par se décrisper au bout de quelques instants et rend son étreinte à Constance qui lui chuchote:

-Je t'aime. Je ne laisserais jamais personne te faire de mal.

Joyce ferme les yeux de toutes ses forces, voulant oublier ces images horrifiques qui apparaissent si souvent dans ses rêves et lui répond, la gorge nouée:

-Je t'aime aussi.

Mais elle ne peut s'empêcher d'imaginer Rose lui souffler alors encore au creux de l'oreille:

-Tu m'as si vite oubliée Joyce... Comment peux-tu te regarder dans un miroir?

JoyceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant