+Hold Me Tight+

+Chapitre 1+

Point de vue de Jimin:

- Mais tu crois aller où comme ça dis-moi ! Et puis qui t'as permis de sortir de ta prison ! Hurle mon agresseur qui est maintenant la seule personne dans ma vie, les poings serrés comme s'il s'apprête à me frapper et ses yeux me fusillant du regard.

Je me crispe dans mon avancée et me retourne lentement vers la voix qui fait figer mon sang, me faisant immédiatement regretter ma petite escapade. Je ne voulais pas être désobéissant, j'avais terriblement faim, mon ventre me tiraillait dans tous les sens me faisant sangloter de douleur. Pourtant à cet instant, cette envie s'est volatilisée pour laisser place à une profonde angoisse m'engloutissant tout entier. Je peine à trouver une respiration régulière alors que la sienne se rapproche, son souffle se percutant sur ma nuque dénudée alors qu'une violente odeur d'alcool me soulève le cœur. Non il a encore bu... Et je sais comment il est dans ces moment-là, dénué d'humanité propre comme la plupart du temps. Le seul jour de répit qu'il me laisse est le dimanche et la raison est bien simple: il sort avec ses soi-disant collègues jouer dans un fameux casino non loin d'ici parait-il et fait son petit trafic pour gagner un maximum de "blé" comme il le dit si bien. Il me laisse alors dans ma prison avec de quoi manger et boire et me laisse tranquille toute la soirée. Durant la journée, il ne veut pas me parler de ses petites affaires mais je suis certain que ce qu'il fait est illégal, comme d'habitude.

- Qu'est-ce que tu fiches encore ici !!! Et comment tu as fais pour briser tes chaines !? Ose-t-il me demander, le rouge lui montant au visage alors qu'il va bientôt exploser de rage.

- Je... Elles étaient rouillées et ont cassé, je ne voulais pas vous importuner alors... Alors je n'ai rien dit... Balbutiais-je, ne sachant décidemment plus où me mettre.

Le silence est la pire chose qu'il puisse arriver dans ce genre de situations et pourtant, il est bel et bien présent. Je ferme les yeux par automatisme et sens une violente douleur s'abat sur ma joue, me faisant perdre l'équilibre. Je touche ma joue brûlante et endoloris alors mon visage a fait volte face, mon corps tremblant encore du coup porté. Je me retourne lentement vers la seule personne ici avec moi et risque un regard sur sa personne. Je n'aurais clairement pas dû, j'aurais dû quitter cet enfer tant que je le pouvais encore mais impossible, cet endroit est un vrai labyrinthe et je me perdrai en trouvant la sortie. J'ignore où nous nous trouvons, je connais très peu de pièces et il me semble être dans un manoir abandonné de toute vie.

Il vient me tirer les cheveux, rapprochant dangereusement son visage du mien et me fixe durement, me trainant derrière lui alors que je hurle de douleur, les larmes dévalant encore une fois mes joues à présent souillées. D'un geste sec et brusque, il me lance dans une pièce et fais un pas en avant, refermant la porte aussitôt.

- Tu as de la chance, je suis de bonne humeur aujourd'hui alors je ne vais rien te faire mais je te préviens ! Le voilà maintenant qui hausse le ton alors que je suis effondré au sol, pleurant à chaudes larmes. La prochaine fois que tu essaies de sortir d'ici pour te faire la malle, tu ne pourras plus te relever de sitôt !

Je l'entends faire quelques pas dans cette pièce minuscule pour ramasser un objet quelconque qui git dans un coin pour me le balancer en pleine figure, me rappelant mon infériorité.

- Prends ça et dors maintenant, j'en ai marre de toi ! Me crache-t-il au visage sans une once de regret, ses yeux me transperçant en plein cœur.

- Alors laissez-moi sortir, je vous en prie ! Le suppliais-je pour que je puisse enfin être libre et vivre une vie ordinaire.

Il se met à rire alors que je sens mes forces m'abandonner, celui-ci retournant vers la porte sans aucune discrétion. Il vient tourner la poignée d'acier en me lançant un dernier regard empli de dégoût. J'arrive à me redresser, prenant la couverture qu'il vient de me lancer pour la serrer fortement contre moi. Je n'ai pas à me plaindre, il est assez gentil avec moi cette fois-ci, ça aurait été bien pire sinon et je ne veux même pas imaginer une seconde ce qu'il m'aurait infligé.