La sonnerie de l'orphelinat annonce l'heure du déjeuner. Tous les enfants se précipitent à la cantine, c'est vendredi et aujourd'hui c'est poisson pané. Ils sont excités comme des puces. Manger bien à la cantine relevait du miracle il faut dire.
J'avance avec mon plateau, les dames de la cantine nous servent le strict minimum. Une louche d'épinards et un morceau de poisson pané dont la panure se décolle du poisson. Merci au revoir.
Je vais m'asseoir à ma place habituelle, toute seule. Je ne m'entend avec personne ici. Ou plutôt c'est eux qui ne s'entendent pas avec moi.
Cet après-midi comme tous les après-midi nous avons cours de poésie.
- Qui peut venir me réciter le poème que vous deviez apprendre pour aujourd'hui si vous avez fait vos devoirs ? Demande la professeur, Mme Clinton.
- Très bien puisse que personne se dévoue je vais choisir quelqu'un moi même... Mademoiselle Beauford !
Et voilà comme par hasard, c'est toujours sur moi que ça tombe. Je me lève et me dirige vers le tableau. Je récite la poésie et elle me renvoie à ma place. Je me prend le pied dans quelque chose en retournant à ma place et me retrouve à quatre pattes par terre, en regardant derrière moi je me rend compte que je n'ai pas trébuché sur les pieds de la table comme je l'avais pensé mais sur un pied humain qui avait été placé soigneusement là exprès. Les rires des autres élèves resonnèrent dans la classe. Je tente de ravaler les larmes qui menacent d'apparaître et rejoins ma place attitrée.
À la fin des cours je rejoins le dortoir des filles. Je prépare mon lit pour aller dormir quand une bande de filles entre...
Emilie est une grande blonde aux yeux bleus toujours suvi par ses deux copines l'une à la peau noire, Madeleine, et l'autre brune aux yeux marrons, Jane. Et ces filles là, elles ont décidé de faire de ma vie un enfer. La dernière fois elles avaient mis du poil à gratter dans mon lit.
Pendant que je suis entrain de changer les draps de mon lit je sens une odeur suspect... Après avoir reniflé mes couvertures et mes oreillers je constate que l'odeur vient d'un de mes oreillers. J'enlève la housse qui protège mon oreiller et constate avec effroi que quelqu'un y avait mis du fumier...
Je me tourne immédiatement vers Emilie et ses deux fervaloirs, ces poules de bascour sont entrain de glousser.
- Ça va fais pas cette tête on trouvait que ton oreiller était bien plat, on la rambourer un petit peu...
Je n'en peux plus. Je supporte cela depuis bien trop longtemps. Cinq mois en fait. Cela fait cinq mois que j'ai été placée à l'orphelinat et elles ne cessent de me martyriser non stop. Pas que elles bien sûr, tous les enfants de l'orphelinat en général me persécutent. Mais c'est sans doute les pires, les plus cruelles.
Je suis la plus petite, la plus jeune, celle avec des tâches de rousseur. Il est évident que c'est moi le pushing ball.
La directrice de l'établissement, madame Labour, vient comme chaque soir vérifier si tout le monde est au lit. Et elle éteint la lumière.
Le lendemain, c'est l'heure des douches. Je prépare mon savon et ma serviette et mes vêtements propres et me dirige vers ma cabine de douche, posant mes affaires sur les bancs dans les vestiaires des filles et me faufile sous l'eau chaude. Je m'autorise à pleurer un peu durant ce court laps de temps. Puis je sors et me sèche, et retourne dans les vestiaires... Mais mes vêtements ne sont plus là.
Oh non ils ont pas fait ça...
Bon, il ne me reste plus qu'une chose à faire, retourner dans le dortoir des filles pour récupérer mes vêtements.
Mais lorsque je sors des douches et empreinte le couloir qui mène aux dortoirs, tout le monde est là. Et quand je dis tout le monde, tout le monde. Emilie, Madeleine, Jane, Gaston, le garçon qui se moque en permanence de moi à cause de mes tâches de rousseur, et ses copains, une bande de crétins tous aussi débiles que lui. Ils rient de moi, je suis en serviette devant eux, et ça les fait marrer.
- Et bien Rose que fais-tu comme ça ? Tu as perdu quelque chose ? Me demande Emilie en agitant ma pile de vêtements. Je tend les mains pour les attraper mais elle les cachent derrière son dos.
- Tu les veux ?
- Rose rougis, commente Gaston.
- Donnez moi mes vêtements, s'il vous plaît.
- Rose est gênée ? Répond Gaston.
- J'ai froid, s'il vous plaît, dis-je.
- Allez Emilie rends lui ses fringues sois gentille, en plus c'est le jour des adoptions, un couple vient aujourd'hui pour adopter ce serait dommage qu'ils la voient comme ça la pauvre petite, dit Gaston en m'offrant un clin d'œil.
Et zut c'est vrai que c'est aujourd'hui le jour des adoptions.
Emilie s'avance vers moi en me tendant mes vêtements, je les pris et me retourne pour aller me rhabiller... Lorsque je tomba sur Mme Labour en pleine vif discution avec un couple.
- Dommage il est trop tard on dirait, dit Emilie.
Tout le monde s'étaient enfuit la minute qui suit, je me retrouve seule dans le couloir face au couple et à la directrice qui me regarde d'un air mauvais.
- Jeune fille je peux savoir ce que vous faites en serviette de bain dans le couloir ?
Je cours dans les vestiaires et m'y enferme. Je me dépêche de m'habiller et une fois m'être assurée que la voie était libre dans le couloir, je retourne dans le dortoir des filles et m'écroule sur mon lit. Les larmes dévalent sur mes joues.
Papa maman vous me manquez, affreusement.
Personne ne voudra jamais m'adopter. Personne ne voudra jamais de moi. Ils préféreront toujours une jolie petite fille comme Emilie plutôt que moi. Je vais rester bloquer ici.
À moins que...
Je vais pas mentir, ça fait un moment que j'y pense. Que je pense à m'évader. À partir de cet enfer. Et aujourd'hui c'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Je ne sais pas où j'irai, je sais juste que je ne peux pas rester ici.
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Happy Life.
FanfictionRose, 12 ans, vient de perdre ses parents et se retrouve placée dans un orphelinat. Très vite, la vie là-bas devient un véritable calvaire. À tel point qu'un soir elle réussi à s'y échapper. Livrée à elle même, elle aire dans les rues de Londres pen...