Chapitre 5.

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Je me réveille, et l'espace d'une seconde j'ignore totalement où je suis... Jusqu'à ce qu'une main de petit garçon vient rencontrer mon visage.

Ah ça y est je me souviens.

Je suis allongée sur le dos, Thomas est allongé à côté de moi sur le dos également et le dos de sa main est sur mon visage. Je repousse sa main, obtenant comme seule réponse un long ronflement. Soudain il se retourne se mettant sur le côté, et sa jambe vient s'écraser sur moi, en travers de ma taille. Je soupire.

- Thomas ? Tu m'écrase.

Rien. Il ne se réveille pas. Je pousse sa jambe et me retourne, me mettant dos à lui, sur le côté. Je tente de me rendormir une heure ou deux lorsqu'il passe son bras autour de ma taille, me faisant comme un câlin par derrière.

Je lui donne un coup de coude dans les reins et finalement il se réveille.

- Beurk quelle horreur ! S'exclame-t-il en reculant de au moins trois mètres.

Maintenant qu'il était réveillé aussi c'était foutu je n'allais pas pouvoir me rendormir. Je décide donc de me lever.

- Impossible de savoir quelle heure est-il ? Demandai-je.

Il se lève, étirant tout ses membres, il se dirige vers la sortie de la grotte, pousse le buisson qui cache l'entrée et les rayons de soleil pénètrent à l'intérieur.

- Environ neuf heure du matin, indique-t-il.

- Comment tu le sais ?

- Le soleil, le soleil est mon horloge personnel, dit-il.

Ouahou.

- Je vais t'appeler Indiana Jones.

Il rit, et se recoiffe vite fait avec ses mains avant de sortir.

- Tu viens ? On va en ville essayer de trouver quelque chose à becter.

Je me lève à mon tour et me recoiffe avec mes doigts.

Pourquoi il n'y a pas de peigne ici...

- De quoi j'ai l'air ? Demandai-je une fois que nous étions à l'extérieur.

Il me regarde et inspecte mes cheveux.

- On dirait juste que tu as mis tes doigts dans une prise, dit-il.

Zut.

- On s'en fout on va pas faire un défiler, allez ramène toi.

Je le suis donc et nous marchons pendant deux minutes dans la forêt, jusqu'à ce que nous débauchons sur une petite route, nous commençons à longer la route. Nous passons devant un charmant village et nous passons pas loin d'une fontaine. Thomas me fait signe de le suivre et nous nous approchons de la fontaine en question, il pris alors de l'eau dans ses mains et se mouilla le visage, je fis de même. Ça fait un bien fou, l'eau froide sur le visage il n'y a rien de tel.

Les rayons de soleil se reflétant dans les cheveux blonds-roux de Thomas les faisaient briller au soleil d'une nuance dorée/cuivrée.

- Quoi ?

Zut il a remarqué que je le fixe.

- Rien...

- Allez c'est bon, on s'est assez débarbouillés on peut continuer la route.

Nous continuons donc de marcher.

Au bout de longues minutes de marches, nous apercevons Londres et son district de Borough. Je tente de suivre Thomas comme je peux mais il marche très vite. Au bout d'une petite demie heure de marche nous commençons à apercevoir la grande ville de Londres.

J'essayais de suivre Thomas mais il marche si vite. Au bout de cinq minutes il s'arrête devant une petite boulangerie, il y avait une longue queue. Nous restons là à l'arrière de la queue, attendant notre tour.

- Qu'est-ce que tu compte faire ? Demandai-je.

- Regarde et apprends, répond-il.

Se fut notre tour et Thomas, de sa petite charmante voix fluette demande :

- Deux pains au chocolat s'il vous plaît, monsieur.

- Mais bien sûr mon garçon ! S'exclame l'homme.

L'homme met deux pains au chocolat dans un sac.

- Prends le et sauve toi avec, me souffle Thomas dans l'oreille.

Mon ventre se noue. Il me demande de voler le sac ? Je ne sais pas si j'en suis capable.

- Et voilà, ça fera cinq Livres Sterling s'il vous plaît, dit le boulanger en posant le sac sur le comptoir. Je vois Thomas me lancer un regard qui veut dire "vas-y qu'est-ce que t'attends ?"

Mais je ne peux pas. Je ne peux pas voler. Ce n'est pas moi.

Finalement c'est Thomas qui le prend, et il s'enfuit en courant avec le sac dans les bras.

- Hey ! Espèce de voleur ! Il faut payer ! Crit le pauvre boulanger. Je sors de là en courant à mon tour.

Cela prit pas longtemps avant que j'entende la sirène de la police.

Il a vraiment appelé la police pour deux pains au chocolat ?

Je fini par rattraper Thomas et je cours derrière lui, le suivant comme son ombre.

Lorsqu'il tourne à gauche pour monter les marches d'un escalier de secours d'un immeuble, je tourne également... Et loupe une marche. Je fini à terre, le genou écorché. Je m'apprêtait à me relever pour tenter de rattraper Thomas lorsque je sens qu'on m'empoigne le col. Quand je tourne la tête, je vois un policier au sourire carnassier et moustachu me tenir fermement.

- Une sur deux, quelle bonne prise aujourd'hui !

- Je te conseille de la lâcher toute suite agent Fietz, entendis-je Thomas dire.

Je regardais autour de moi, mais je ne le voyais pas.

C'est le début de la démence, j'entend déjà des voix.

C'est lorsque je lève les yeux en l'air que je le vis. Il était assit sur le toit de l'immeuble, entrain de manger un pain au chocolat.

- Toi, tonna le policier.

- Non pas que ça ne m'amuse plus de jouer au chat et à la souris, ça reste mon jeu préféré, mais aujourd'hui je suis trop balonné alors si tu pouvais la relâcher, cela m'éviterai de t'humilier une fois de plus, lâche-t-il, toujours perché là-haut.

- Si je t'attrape, je me ferai un plaisir de te battre à coup de matraque sale petit voleur ! Ta place est même pas à l'orphelinat mais dans une maison de correction !

- Et blablabla, tu me sers le même discours à chaque fois, oh au fait j'y pense ! Tu diras à ta femme que la tarte aux fraises de l'autre jour était délicieuse, j'espère qu'elle me pardonnera mais elle était sur le rebord de la fenêtre j'ai pas résisté...

- Espèce de voleur !

- Navré, j'aurais bien demandé la permission avant de la prendre, mais ta femme était occupée... Avec le jardinier.

Le policier se tend.

- Oops, tu ne le savais pas ? Ta femme et ton jardinier jouent au docteur quand t'es pas là, tout enfant de treize ans comme moi serait traumatisé à vie en voyant ce que j'ai vu, j'en fais encore des cauchemars. Et ces cris... Oh oui Joseph, comme ça, vas-y t'y es, han ! Ah ! Oui ! Tape dans le fond je suis pas ta mère ! Criait-il en imitant la voix d'une femme. Je me mordait la lèvre pour ne pas rire.

Le policier, rouge de rage, finit par me lâcher et monta les marches en vitesse, montant l'escalier en colimaçon pour rejoindre Thomas sur le toit. Thomas me lança le sac de pains au chocolat et je le rattrape en plein vol. Il s'essuie les mains sur son short et essuie sa bouche sur sa manche de sa veste avant de se lever, se mettant debout.

- Attention il arrive ! Dis-je.

- Viens par là Fietz ! Je suis là ! Criait Thomas.

Mais il est fou ?

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