Camp - [ Terraink ] [En Cours]

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De grands fracas résonnèrent dans tous la petite maisonnée. Ce sont d'ailleurs ces grands bruits, qui réveillèrent Thomas, Damien et Cyril. Le châtain n'eut d'ailleurs à peine le temps de constater que le bouclé s'était éveillé, blotti dans ses bras, que des cris résonnèrent en bas. Rapidement, les garçons dévalèrent les marches, faisant grincer sous leurs pas les vieilles marches de bois.

En cet instant, personne n'aurait pu décrire les différentes lueurs et émotions qui traversaient à tous, leur regard. Cette image, cette crainte, cette peur... Tous les sentiments dont les jeunes homme espéraient ne plus avoir à faire, refirent leur apparition de manière beaucoup trop brutale à leur goût. En effet se tenaient sur le pas de la porte, en face du vieux couple, les deux hommes qui durant des mois et des mois, ont fait chuter ces êtres dans le profonds ravins du désespoir.

Ils étaient tétanisés. Là, devant cet immonde tableau, les garçons ne bougèrent pas. Comment auraient-ils pu après tout ? Cette liberté, à laquelle ils avaient tant rêvé, à laquelle il avaient pu goûter, ne serait-ce que ce faible échantillon, venait, devant leurs yeux, de s'évaporer. Comment pourraient-ils à présent mouvoir ne serait-ce qu'un orteil ? Ainsi, ce fut les pas lents de Julien qui firent sortir les garçons de leur transe. Lorsque celui-ci apparut en haut des marches, un faible sourire sembla étirer la commissure de ses lèvres.

Pourquoi ? Pourquoi ce sourire était-il né sur les lèvres de ce gamin ? Se demanda Thomas intérieurement.

Julien salua d'un respectueux signe de la tête les hommes présents sur le pas de la porte, qui forçaient à présent le passage auprès des vieillards qui maintenaient tant bien que mal leur position. Puis ils cédèrent. La pression était trop forte et les supérieurs avaient finit par montrer une certaine forme de violence qui ne pouvait qu'empirer au fur et à mesure de leur entêtement. Instinctivement, le bouclé s'agrippa d'une mains tremblante, au vêtement du châtain, cherchant en ce contact, un signe de la part de celui-ci. Un signe qui lui indiquerait que, tout comme à son habitude, Damien aurait un moyen de sortir la petite bande de ce mauvais pas. Mais ce signe ne vint jamais. En effet le grand était toujours pétrifié. Ses membres tout entier semblaient pris dans du béton. Alors les sureveillants s'approchèrent finalement à grands pas. Prit d'une vive pulsion, Cyril tenta dans un mouvement déséspéré, d'échapper à ses assaillants, courant dans le sens opposé à leur arrivée. Malheureusement, il fut rapidement rattrapé par l'un des gardiens qui n'eut pas grand mal à l'immobiliser et à le ramener vers ses compagnons qui eut n'avaient toujours pas bougé. C'est lorsque le second personnage s'approcha de Thomas et Damien, en vue de les attraper et de les emmener, que dans un dernier élan de rage, mélangé à un éclair de lucidité, que le bouclé cria ces dernières paroles :

- Pourquoi ?! Pourquoi tu nous a balancé ?! Cria t-il, les larmes lui montant rapidement aux yeux. Qu'est ce qu'on a bien pu te faire merde ?!

Un bref silence s'installa durant lequel le surveillant s'était encore rapproché et durant lequel, Damien et le vieux couple s'étaient retrourné vers Thomas, comme si celui-ci était devenu fou, comme si ses propos n'étaient que bêtises et que ceux-ci n'avaient aucun sens.

- Comment ça Thomas ? Ça ne doit pas être Julien qui a pu vo- Commença Constance avant d'être brusquement coupée par la voix du jeune homme.

- Pourquoi ? Tout simplement parce que depuis que vous êtes là, et ça ne fait pas bien longtemps alors imaginez le résultat dans le futur, vous n'arrêtez pas de vous approprier tout le mérite ! Toutes les éloges vous reviennent alors que vous n'êtes là que depuis quelques jours ! Et moi dans tout ça ? Ça fait des années que j'essaie de m'améliorer et ça fait des années que tout le monde s'en contrefout ! Alors à quoi bon ?! Quand j'ai appris que vous étiez en fuite, je n'ai pas hésité. Lorsqu'une hémorragie débute, il faut l'arrêter sur le champs après tout...