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Ce matin là, Thomas fut le premier à s'éveiller. Tout d'abord ses paupières avaient papillonné un instant avant de finalement laisser apparaître les deux prunelles sombres. Devant elles, un visage se dessina rapidement et le brun en déduisit qu'il avait dû passer la nuit ainsi, lové dans les bras de son partenaire. Partenaire qui, au passage, dormait toujours à poings fermés, maintenant fermement le bouclé contre lui, à la manière d'une peluche. Attendri par cette vision, le visage du bouclé se fendit en un tendre sourire bienveillant.

Les minutes s'écoulèrent alors, interminables, comme si le temps s'était suspendu. Les prunelles se perdaient sur les traits détendus du châtain alors que le temps s'égrenait lentement. Et ce n'est que lorsque les pas de leur hôte résonnèrent au rez-de-chaussée que l'adolescent se décida à réveiller son comparse. Alors du mieux qu'il pu, il dégagea l'une de ses mains et d'un doigts mal assuré, vint bousculer la joue de l'endormi. Celui-ci grogna dans son sommeil mais sans pour autant se réveiller. À plusieurs reprises, les brun réitéra son mouvement et face à ce manque de réaction, décida de passer à la manière forte. Brusquement, Thomas avait glissé ses mains jusqu'aux côtes du châtain, l'assenant de multiples chatouilles.

- Réveille toi enfin ! Ria t-il à la vue de son camarade qui sous l'effet de surprise, avait bondit.

- Mais laisse moi dormir... Grommela l'autre à moitié endormi et cherchant à fuir les tendres supplices de son camarade.

- Faut te lever j'ai dis ! Ria le brun de plus belle.

- Arrête ou tu vas le regretter ! S'esclaffa le châtain.

À l'entente de cette phrase, une lueur de défi brûla dans la rétine du bouclé qui de plus belle, envoya une nouvelle salve de ses guilis.

- Je t'aurai prévenu ! S'exclama t-il d'un air bien plus éveillé.

Soudainement, Damien avait bondit et, à son tour, s'était attaqué aux côtes de son camarade, lui arrachant quelques éclats de rire. Tour à tour, les deux adolescents s'adonnaient de nouveau à cette douce torture, si bien que, pris par leur jeu, l'un d'eux fini par imposer sa supériorité. En effet, Thomas avait faiblit sous les attaques alors que le châtain lui, avait profité d'un manque d'attention de son partenaire pour l'immobiliser. Voilà comment Damien se retrouva à califourchon sur un Thomas au bord des larmes tant ils avaient ris. Mais voilà à présent le calme les gagnait à nouveau et peu à peu, ils s'aperçurent de la situation dans laquelle ils s'étaient fourrés. Le temps sembla se figer et vivement, leur regard s'encrèrent l'un dans l'autre. Les prunelles sombres s'étaient égarées dans l'océan tumultueux qu'était les orbes claires de son camarade. Ce n'est que lorsqu'au rez-de-chaussée, la voix de William s'éleva que le temps sembla reprendre son cours.

- Tu peux te pousser ? Balbutia Thomas dont les joues avaient rosie à vue d'œil.

- H-heu ouais excuse moi... Murmura le châtain en s'éloignant.

À la suite de ce petit incident, les deux amis regagnèrent le salon dans un silence pesant.

- Ah vous voilà tous les deux. Veillez à vous réveiller plus tôt que ça. On a du boulot. Affirma leur hôte d'un air sévère.

Vivement, les deux garçons acquiesçèrent avant d'avaler prestement leur petit déjeuner. Ce matin là, William les avait chargé de la coupe du bois un peu plus bas dans la forêt.

Il s'agissait là d'un travail de longue haleine. Si bien que la tâche leur demanderait probablement quelques semaines.

Et c'est ainsi que les deux amis s'aventurèrent dans les bois, armés d'une charrette à bras et de vieilles haches robustes qu'ils avaient jeté à la va-vite dans la première. La route qui les séparait du lieu indiqué par leur hôte se révélait semée d'embuches : le chemin était escarpé et les ronces proliféraient en nombre, tailladant leurs chevilles à chaque pas.

Camp - [ Terraink ] [En Cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant