21

86 14 15
                                    

On était le 7 janvier et voilà bien maintenant quelques heures que leur pas les guidaient à travers les bois enneigés. Très tôt ce matin là, ils avaient été prié de se rendre un peu plus bas dans la forêt afin de procéder à l'abattage des derniers sapins dont leur hôte n'avait eut le temps de s'occuper.

Mais voilà, leur périple touchait déjà à sa fin, si bien que les deux amis se retrouvaient déjà sur le chemin du retour. Leur marche était ponctuée de quelques discussions d'une banalité sans précédent, source d'une ambiance légère.

Bien vite, la maisonnette de leur hôte se découpa à l'horizon, signe qu'ils touchaient à leur but. La journée, bien qu'agréable, avait été épuisante pour les deux garçons qui avaient dû mettre les bouchées doubles afin de terminer le travail inachevé de William.

Lorsqu'ils poussèrent la porte, ce dernier les accueilli avec un sourire, satisfait du travail abattu par les deux adolescents.

- Vous m'arrangez bien, je vais pouvoir aller porter le bois dès ce soir ! S'exclama t-il en enfilant sa veste.

- Ce soir ? Mais la nuit commence déjà à tomber ! Et puis on peut s'en charger demain matin. Commença Thomas.

- Non, j'ai déjà pris suffisamment de retard comme ça. Vous m'avez bien sauvé la mise aujourd'hui. Reposez vous, je me charge de ce voyage. Répondit aussitôt leur hôte.

Sans plus de cérémonie, l'oncle de Damien leur adressa un rapide "bonne soirée" avant de disparaitre par l'embrasure de la porte.

Laissés coi, les deux amis échangèrent un regard avant de décider d'un commun accord de dîner.

Leur programme pour ce soir semblait assez simple : souper puis finir par se poser au coin du feu sur l'unique canapé de la maison.

Et c'est exactement ce qu'ils firent. Les voilà à présent avachis dans le canapé, une tasse de lait à la main et le regard perdu dans les flammes.

Érintés par leur travail du jour, les adolescents n'échangeaient que quelques mots, sans plus, profitant simplement du calme qui régnait.

Peu à peu, Thomas avait laissé choir son crâne sur l'épaule de son camarade qui ne releva pas ce contact pour le moins du monde. En effet, il était bien trop aspiré par la contemplation de l'horloge qui se tenait sur le mur non loin. Une main posée sur la poche de son pantalon, l'adolescent scrutait avec attention le tic tac régulier de la pendule alors que l'individu sur son épaule semblait sombrer peu à peu : en témoignent ses paupières qui ne cessaient de se clorent dans un papillonnement incessant.

Soudain, lorsque minuit sonna, Damien se redressa, réveillant au passage son ami qui lui jeta un regard interrogateur.

- Joyeux anniversaire ! S'exclama soudainement le plus grand dans un sourire.

D'abord perdu, le visage du brun s'illumina.

- Tu t'en es souvenu... Souffla t-il dans un sourire.

- Bah oui, qu'est-ce que tu crois ? C'est quand même un jour important.

Plus les secondes s'écoulaient, plus les yeux chocolats s'embuèrent. Finalement, Thomas fondit sur Damien dans une étreinte chargée en émotion.

- Et attend, c'est pas fini ! Ria le châtain.

Tout en maintenant le corps de son acolyte contre lui, Damien extirpa une petite boite de la poche de son bas. Lentement, Thomas s'était détaché avant de saisir le présent que lui offrait le châtain.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda t-il d'un air curieux.

- Pas grand chose. À vrai dire, c'est un peu pourri. Mais c'est plutôt symbolique on va dire.

Piquant la curiosité du brun, ce dernier fronça les sourcils dans un sourire, l'air mi-amusé, mi-interrogateur, avant de procéder à l'ouverture de la petite boite.

À l'intérieur, une clef reposait sur un simple bout de tissu plié avec minutie. Lentement, les doigts du bouclé vinrent saisir le petit objet, le scutant d'un air légèrement surpris.

- Je t'avais prévenu que c'est pas fou. Mais tu vois à présent tu es majeur. Ce qui signifie que tu es officiellement libre. Et je pense qu'une clef ne peut pas mieux représenter la liberté. Expliqua le châtain. Il y a une chaine dans le chiffon dessous si tu veux. Ajouta t-il en désignant le bout de tissu.

Brusquement, le brun se laissa de nouveau aller aux bras de son ami.

- C'est le meilleur cadeau, merci. Murmura t-il simplement.

Et ils restèrent là, dans les bras l'un de l'autre pendant de longues minutes avant que la voix de Thomas ne brise à nouveau le silence dans un murmure :

- Mais tu sais, la clef qui a réussi à briser mes chaines, c'est toi. Murmura le brun.

Disant cela, ce dernier avait resserré son étreinte, cherchant à dissimuler les quelques rougeurs qui s'emparaient à vitesse grand V de ses pommettes.

Et finalement, ce fut Damien qui brisa le silence installé précédemment alors qu'il tentait, en vain de réprimer un rire.

- Tu dis n'importe quoi... Ria t-il. Mais bon anniversaire quand même. Ajouta t-il avec un sourire en relachant son ami.

Quelques instants durant, les deux adolescents restèrent ainsi, assis face à face, profitant de la tranquillité qui s'était emparée des lieux.

Et finalement, ce n'est que bien plus tard que les deux amis décidèrent d'un commun accord de regagner leur lit. Il se faisait tard et leurs paupières ne cessaient de papilloner tant leur poids devenait pesant. Ainsi, la soirée toucha à sa fin alors que dehors, la lune avait déjà bien entamé sa course dans le ciel.

Quoi qu'il en soit, ce soir là, Thomas s'endormit le cœur léger, enfin débarrassé des entraves qui le reliaient depuis bien trop longtemps à ce pensionnat de l'enfer.

=====

Bonjour à tous et à toutes. J'espère que vous allez bien.

Avant dernier chapitre aujourd'hui. J'espère qu'il vous aura plu. On se rapproche tout doucement du dénouement. Dimanche marquera la fin de cette fiction. J'espère que la fin ne vous décevra pas.

Passez une agréable journée.

Et encore une fois, aujourd'hui plus que jamais, prenez soin de vous et de vos proches (n'oubliez pas de leur dire que vous les aimez).

Des bisous

🦀

Camp - [ Terraink ] [En Cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant