Camp - [ Terraink ] [En Cours]

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Voilà maintenant quelques longues heures que les deux jeunes hommes s'épuisaient à parcourir des distances infinies à la recherche de cet oncle reclus dans les bois.

À l'aube, la cloche de l'église les avait réveillée en fanfare. Toutes les heures, son carillon avait résonné dans le petit village, néanmoins, portés par une fatigue de plusieurs jours, seul le vacarme des coups de 6h avait eut raison de leur sommeil.

Damien fut le premier à ouvrir les yeux ce matin là. À sa grande surprise, le bouclé avait trouvé refuge au creux de ses bras durant la nuit. Le froid sans doute, l'avait poussé à venir se blottir contre le grand châtain qui à cette vue, esquissa un sourire. Quelques minutes plus tard, Thomas fut le second à s'éveiller, se confondant en excuse en vue de la situation.

Plus tard, les deux amis s'étaient remis en route, faisant halte auprès d'un vieil agriculteur, cherchant à glaner quelques informations à propos de leur localisation et de la route à suivre pour regagner la forêt du Vercors.

Les voilà maintenant, arrivant à la lisière d'une nouvelle petite bourgade. D'un commun accord, il décidèrent de s'accorder un moment de répit. À leur grande surprise, une petite fontaine leur offrit de quoi se désaltérer alors que leurs gorges n'avaient été que sécheresse depuis le début de leur périple. Et à présent, leurs estomacs réclamaient qu'on les substante. Mais ils avaient beau y réfléchir, aucun moyen de se procurer un peu d'argent ne leur vint à l'esprit.

- Tu crois qu'on peut tenir combien de temps sans rien avaler ? Commença Thomas.

- En théorie, il me semble que c'est trois semaines... Mais en prenant en compte le fait qu'on mangeait peu au pensionnat, ainsi que le fait que l'on risque de passer notre temps à marcher, je ne donne pas chère de notre peau. Répondit honnêtement le plus grand.

- Il faut qu'on trouve un moyen de faire des provisions pour continuer dans ce cas.

Damien acquiesça. La question restait cependant la même : comment faire pour trouver de quoi subvenir à ses besoins quand on est poursuivit ?

- On pourrait voler ? Proposa le châtain en se laissant tomber assis sur le rebord de la petite fontaine.

- C'est hors de question ! On ne s'abaissera pas à ça ! On a déjà les emmerdes au cul, on ne va pas se rajouter la police sur le dos.

- Alors quoi ? On se laisse mourir de faim ?! S'énerva le châtain.

- Moi vivant, on ne volera pas ! Je préfère crever que de m'abaisser à ça c'est bien compris ?! S'emporta le brun en plantant un regard assassin dans les orbes de son camarade.

Le plus grand souffla. Son visage rejoint alors la paume de ses mains. Aucune idée ne lui venait mais il devait l'admettre, le bouclé avait raison. Ils ne devaient et ne pouvaient pas s'attirer plus d'ennuis, au risque d'être ramenés de force au pensionnat.

- Excuse moi de m'être emporté. Souffla le brun en se laissant tomber aux côtés du châtain. Je veux juste pas qu'on soit obligé de tomber dans la délinquance et qu'on en arrive à ces extremités...

Ce n'est qu'après quelques secondes d'un silence pesant que Damien reprit la parole :

- Nan c'est moi qui m'excuse. J'me suis emporté également. J'veux juste pas qu'on y reste. Pas après tout ce chemin parcouru.

- Je comprend. Mais je suis sûr qu'on peut trouver une autre solution.

Les deux comparses échangèrent un regard avant de se relever.

- On est dans un petit village, et assez éloigné du pensionnat qui plus est. On peut peut-être trouver des petits services à rendre contre quelques pièces non ? Proposa le brun.