Espoir perdu

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La terreur et mon désespoir se muent en une immense colère, incontrôlable.

Mes larmes cessent immédiatement de couler. Je ne gigote plus, pas même un de mes cheveux ne bouge. Le meurtrier dessert un peu son emprise, surpris par ce changement de comportement si soudain. Sans réfléchir, je jette ma tête en arrière, heurtant la sienne dans une voyance inouï. Il me lâche et recule en se tenant le menton. Je le retourne, la haine coulant dans mes veines. Ce n'est plus moi qui contrôle mon corps, c'est un diable qui n'a qu'un seul but : se venger. Le feu dévore mon âme, ma force est décuplé. 

- Voilà, c'est ça !! Ressens cette puissance ! Concentre-toi et créé un putain de portail ! On y est Jason, tu vas y arriver ! 

- Ta gueule !!! 

Je fonce et lui rentre dedans. Nous sommes projeté en arrière, mais nous ne retombons pas sur le même sol. De l'herbe. Et en face de nous : la maison de Daddy. Pas de peur, pas d'angoisse, uniquement la rage m'anime. L'habitation est vide. Pas de fumée à la cheminée, pas de lumière aux fenêtres et le détail le plus choquant, c'est la porte d'entrée ouverte. 

Alex essaye de quitter mon étreinte, ce qui m'énerve encore plus que je ne le suis déjà. Je fabrique une porte en dessous de nous et nous nous retrouvons debout sur le toit de la maison, à plus ou moins 4 mètre de hauteur. Je regarde Alex droit dans les yeux et le pousse. Il tombe en poussant un cri de surprise qui s'arrête net en touchant le sol. Je l'entends gémir de douleur. Après être revenu à sa hauteur, je prends un malin plaisir à m'appuyer sur son plexus ce qui le fait hurler de douleur. Il a sûrement le dos et quelques côtes brisés. 

- Jason, il est en vie. Je l'ai pas tué ! C'était pour te faire craquer. On pouvait pas se permettre de l'abîmer alors qu'on a besoin de lui aussi. 

Les mots n'atteignent pas mes oreilles. Tout ce qu'il veut, c'est que je l'épargne. 

- La torture aurait été trop longue pour vous deux et nous n'avions pas beaucoup de temps. Il n'y avait pas de balle dans le fusil, juste une douille pour faire plus réel, et un sachet de faux sang sur Kilian. Du matériel pour les effets spéciaux des films ! Et même le sang duquel il est couvert, c'est du faux. Du moins, en grande partie. 

Je laisse tout mon poids lui massacrer la cage thoracique. Comment ose-t-il dire ça ? Une pourriture qui veut survivre, rien de plus.

- Va vérifier par toi-même ! 

Je pourrais. Mais comment être certain qu'il ne me tende pas un piège ? Quand j'arriverai là-bas, un petit groupe de soldats d'élites m'attendront et je n'aurais pas le temps de me téléporter avant qu'il ne m'attrape. 

Plus les secondes passe et plus je me dis que l'histoire d'Alex est sensée. Un détail qui me pousse à croire qu'il dit la vérité, c'est que quand je me suis précipité pour rejoindre Kilian après qu'il a reçu une balle, je me suis fait retentir. L'homme ne voulais donc pas que j'aille voir l'étendue des dégâts, car il n'y en avait pas ! Mon sang ne fait qu'un tour. Maintenant, j'y crois et je vais retourner là-bas. Tanpis si je me fais capturer, je ne vais pas laisser mon ami seul !

Je dégage mon pied du souffrant et réfléchi. Je peux le prendre en otage pour empêcher les promiens de m'attraper. Mais si je fais ça, ils vont appliquer la même stratégie, avec Kilian comme détenu. Sauf si j'arrive à m'emparer de lui avant le camp adverse. Dans ce cas de figure, nous pourrions nous enfuir tous les deux. 

J'ouvre un portail en dessous de nous et nous tombons sur le sol de béton de la grande salle, non sans un gémissement de douleur de la part de l'homme à terre. Je suis sur les gardes, jette un coup d'œil circulaire dans la pièce, mais il n'y a personne. 

Les sans mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant