Trop bien, on va apprendre à faire des portails...

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Clémence regarde sa montre en argent, puis redresse la tête.

- Il faut que j'y aille, tu auras plus d'explications demain. À plus tard !

Elle se lève de "mon lit" et marche vers la porte.

- Attends ! Où est Kilian ? Je peux le voir ?

- Ne t'en fais pas pour lui.

Elle part et ferme la porte à clefs. Pourquoi ? 

Je me retourne et vais m'écraser dans le lit. Une question surgi dans mon esprit : Est ce que j'ai vraiment envie de les aider à transporter des armes ? Si les guerres sont comme sur Terre, ils vont tuer un maximum de personnes innocentes, appauvrir le pays, et ce, juste pour leur voler leurs ressources. Et ce n'est pas sûr qu'ils voudront utiliser le temps qu'ils peuvent consacrer au transport de munitions et d'armes, à l'évacuation des civils. Avec ce pouvoir, ils pourraient aussi aller discrètement pauser une bombe dans la chambre du général de guerre et tout serait fini. Dans un sens ça pourrait être bien, mais ils ne s'arrêteraient jamais là... Ils voudront toujours plus, nous forceront Kilian et moi à aller voler des richesses aux quatre coins de l'univers.. Ça ne peux pas bien se terminer. Après la grande guerre, ils vont être confrontés à la planète reine qui voudra nous éliminer afin de garder pour elle seule le pouvoir de créer des portes et les batailles recommenceront alors, avec nous deux en première ligne.. 

Mais il va se passer quoi si nous refusons de les aider ? 

Je me rapelle très clairement des mots qu'a employés Alex dans le fourgon : " tu n'es rien de plus qu'un objet ".

J'ai trop peur que si nous ne leur obéissons pas, ils nous torturent et nous cassent jusqu'à ce que l'on n'ose plus opposer de résistance. Que pourrait-il se passer d'autre ? Ils ne vont pas dire avec un sourire aux lèvres : " d'accord, vous ne voulez pas nous aider vous pouvez partir ". Compte tenu de la manière dont ils nous ont endormi en plein sprint, attaché dans une fourgonnette et pris soin de fermer à clef la porte de nos chambres, ils ne vont certenement pas nous relâcher. 

Je vais attendre de voir la suite des événements avant de tenter quoi que ce soit. Il faudrait que j'en parle avec Kilian. 

Pour l'instant, la meilleure chose à faire est de rester docile et coopératif.

Malgré la situation, je me surprends à rester calme, moi qui ai tendance à céder aux crises d'angoisse. Peut-être que c'est parce que je ne réalise pas encore très bien dans quel piège nous sommes prisonniers..

On se sortira bien d'ici, on est déjà parti d'un endroit pire que celui-ci.

Je divague dans mes pensées et en oubli le temps qui passe. C'est le bruit du loquet de la porte qui me ramène à l'instant présent. Je me redresse et dévisage Alex qui entre dans la pièce. Il est imposant, les cheveux bruns et les yeux bleus. J'espère qu'il ne va pas me faire de mal, il est s'énerve au quart de tour.

Un long silence se mur entre nous deux, jusqu'à ce qu'il se décide à ouvrir la bouche. Avec un peu d'hésitation, il commence : 

- Pff... Je suis désolé de m'être énervé hier..

Il n'a pas l'air convaincu de ce qu'il vient de dire, mais je suis agréablement surpris. J'ai aussi remarqué qu'il avait dit hier, j'ai dormis plus que ce que je ne pensais.

Je reste sans rien dire ne sachant pas trop quoi répondre. Je ne sais même pas si j'ai le droit.

- Suis-moi Jason.

Il fait demi-tour et je le talonne.

À l'extérieur de la pièce, il y a un couloir avec quelques portes tout au plus. Nous sortons du bâtiment dans une grande étendue d'herbe et mon regard s'arrête sur un homme jouant avec un pala de feu mâle. Ils sont énormes ! Au moins deux fois la taille d'une voiture. L'homme joue en lui tournant autour ou en courant tout en appelant l'oiseau comme pour le dresser. C'est d'ailleurs sûrement le cas, je vois mal une personne venir jouer avec son oiseau de compagnie dans le jardin du gouvernement. 

Les sans mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant