Nous courons tout droit sans regarder en arrière. Daddy est forcément à notre recherche. Il n'est pas vieux, très fort et très endurant. Il doit nous poursuivre à coup sûr. Même si Kilian et moi sommes poussés par l'instinct de survie et boostés par l'adrénaline, je suis convaincu que si nous ne trouvons pas quelqu'un pour nous aider il nous rattrapera. J'ose espérer qu'il ne sache pas de quel côté nous avons détaler si non je ne lui donne pas deux jours avant de nous ramener dans la cave...
Il faut trouver une solution et vite ! Une route, une maison, n'importe quoi !
Après plus d'une heure de course effrénée il est devenu impossible pour nous de continuer. L'adrénaline est retombée. Kilian et moi tombons sur le sol froid de la forêt et restons l'un en face de l'autre, adossés à un arbre.
Mes sentiments sont confus. Je suis partagé entre l'envie de crier, de sauter et de pleurer, tellement ma joie est grande, et la peur. La peur que daddy nous tombe dessus, que nous passions nos dernières heures dans cette forêt, que personne ne nous retrouve jamais,... Et malheureusement la peur prend le dessus sur tout le reste et m'empêche de garder les pensées concentrées sur le moment. Je me demande pourtant quoi faire, car même si je sais que nous ne pouvons faire guère plus qu'aller tout droit, je me triture l'esprit pour trouver une solution. Mais une solution à quel problème ?
Je ne peux m'arrêter de penser chaque secondes à ce qu'il se passerait si daddy nous retrouvait. Peut être qu'il nous tuerait comme il en avait l'intention il y a une heure et demi, où peut être qu'il voudrait nous punir pour nous être échapper... Étant donné que pour lui notre vie n'a plus d'importance, il nous torturerait sûrement jusqu'à la mort... Elle sera probablement la pire des tortures... Et elle durera longtemps...
La solution ne serait t-elle pas le suicide ? Plus de douleur, plus de peur, plus de tristesse. Plus rien ! Cet enfer se terminerait ! Mais pourquoi penser à une chose pareille maintenant ? On est enfin libre et la seule chose qui me vient à l'esprit est le suicide ?! Depuis tant d'années que Kilian et moi résistons à la tentation. Une fois la cape franchie il n'y a plus de retour possible.
Mais si jamais le tortionnaire nous torturait à mort, autant en finir vite et par soi même. Je n'hésiterai plus dans de telles circonstances. Si la mort est la seule ligne d'arrivée et que le parcours n'est que souffrance alors autant tricher et passer sur le côté.
Kilian me fixe... Il me regarde avec des yeux qui veulent dire : calme-toi
Je me rends alors compte que les larmes coulaient sur mes joues. Toute cette pression à l'intérieur de mon corps ne peut s'empêcher de sortir, que ce soit dans les larmes ou dans mes crises d'angoisse...
Et là je me reprends. On est sorti, on est plus dans cette cave !!
Je regarde Kilian droit dans les yeux et tout en continuant de pleurer, je lui souris. L'eau qui coule de mon visage s'est transformée en larme de joie. On est dehors ! Il ne faut pas se morfondre, il faut avancer ! Avancer et s'arrêter seulement quand nous serons hors de portée de Daddy.
Après encore une minute je le regarde et me relève tant bien que mal. Je fais un pas, me retourne et Kilian se lève à son tour. Et on se met à marcher. Plus le temps passe et plus nos jambes on du mal à nous porter. À chaque pas il faut se concentrer pour ne pas tomber.
Une heure de marche et aucun de nous n'a prononcé un mot. Trop essoufflé.
On veut se reposer mais il faut continuer. Dans notre tête c'est comme un jeu . Le but est d'aller jusqu'à l'arbre devant nous. Puis une fois réussi on s'appuie contre le tronc et on passe l'arbre pour aller jusqu'au prochain. Comme un jeu sans fin qui nous pousse à aller plus loin. Petit à petit. Un pas , un autre , un arbre , puis un autre.
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Les sans mondes
AventuraDeux adolescents sont enfermés chez un dangereux psychopathe sans aucun souvenir de leur vie d'avant. Jusqu'au jour où par miracle ils arrivent à s'échapper et découvre que leur histoire est en réalité bien plus grande que ce qu'il s'imaginaient. Q...