La mélodie inachevée

Chapitre 1

10 ans plus tard 

« J’y vais !

- A ce soir ma chérie !»

La jeune fille soupira en regardant le hall de sa demeure, adressant un regard blasé au vide, puis sorti après avoir négligemment claqué la porte d’entrée. Elle entendit un homme crier de l’intérieur on entendit quelque chose ressemblant vaguement à : « Cette porte ne vous a rien fait jeune fille alors ne passez pas vos nerf dessus…» Et autres paroles de remontrance amusées dont la jeune fille ne semblait avoir cure.

L’adolescente leva les yeux avec un petit sourire amusé avant de soupirer et de se diriger à contre cœur vers son lycée.

Elle était belle. Un visage fin, de longs cheveux châtain clair qui encadrait de grands yeux océan, formant de souples ondulations  jusqu’à sa taille et son teint halé tout au long de l’année attirait assurément les regards sur elle.

Elle semblait déconnectée du monde, regardant le ciel bleu dépourvu de nuage, de l’air un peu rêveur des personnes mal réveillées, et ne faisant pas attention aux rues qu’elle traversait. Elle marchait d’un pas d’automate que forme la routine, ignorant les beaux bâtiments du quartier bourgeois devant lesquels elle passait. 

Les passants qui la croisaient  pouvaient entendre eux aussi la musique rythmée qui sortait de ses écouteurs vert pomme.

Elle était habillée d’une robe bleu électrique dont le bas semblait être composé de plusieurs volants superposés. S’arrêtant juste au niveau du genou, elle laissait entrapercevoir un peu de ses cuisses lorsqu’elle marchait.

Afin de se protéger du léger froid matinal elle portait une veste légère d’une couleur un peu plus sombre. Pour compléter la tenue, elle portait à l’oreille un anneau ajouté aux trois clous qu’elle avait déjà. Enfin, un pendentif rond et un peu épais, où étaient gravées des initiales, se balançait joyeusement au bout d’une chaine pendue à son cou.

Elle arriva enfin à son lycée et ne put s’empêcher de faire une grimace. Le lycée était un bâtiment d’un gris sale, vieilli, qui avait dû connaitre des jours meilleurs. Entouré d’une grille piquetée de rouille, seule l’inscription « Lycée Beaulieu » quelque peu effacée  montrait qu’il ne s’agissait pas d’une prison, mais bel et bien du lieu où tous les jeunes "bourgeois" de la ville passaient leurs journées. Devant les grilles, de nombreux jeunes profitaient de leurs dernières minutes de liberté. Parmi eux on pouvait aussi apercevoir quelques professeurs aux traits fatigués venu fumer une dernière cigarette et profiter eux aussi de leur dernières minutes de liberté avant de devoir faire face à la bande d’ignares ingrats auxquels ils devaient transmettre leur savoir.

Elle haïssait vraiment cet endroit sans couleur, sombre et triste. Elle franchit lentement les grilles d’entrée à la peinture grise écaillée après avoir dépassé tous les fumeurs.

Sans prendre garde aux quelques personnes déjà dans la cour, elle se dirigea directement vers sa salle bien qu’elle ait, comme toujours, 10 minutes d’avance.

La journée s’écoula d’une lenteur infinie comme pour éprouver tester la patience de la jeune fille qui commençait à avoir de forte envie de meurtre vis à vis de ses camarades de classe, ne supportant plus les blagues vaseuses et les regards de convoitise peu discrets de ses soit disant camarades, se répétant tel un mantra que la violence n’était absolument pas une solution même si ses camarades commençaient à lui sortir par les yeux. Les regards jaloux des autres filles de sa classe l’exaspéraient. Qu’y pouvait-elle si une bande d’hormone sur pattes ne pouvaient pas se contrôler en sa présence ?