Chapitre 3

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La jeune fille courut dans les rues de sa ville jusqu’aux quartiers bourgeois, elle entendit la grande horloge sonner 17h30 elle était une fois de plus en retard. Après avoir franchi un dernier virage en dérapant à moitié sur des gravillons elle arriva dans sa rue. Devant elle s’étalaient d’immenses villas, aux jardins tout aussi grands et impeccablement entretenus, cachées derrière de grandes grilles toutes différentes. Mais elle n’y prêta pas la moindre attention et se dirigea vers l’une de ces villas. Elle arriva enfin devant de grandes grilles de fer forgé qui s’ouvrirent quand elle sonna. Devant elle s’étendait un magnifique jardin qui avait été créé par un paysagiste renommé pour ses jardins  sobres mais magnifiques. Les bassins d’eau claire reflétaient le ciel et l’herbe toujours verte, tel un grand miroir mouvant aux grés du vent créant un univers complexe de formes et de couleurs en perpétuelle modification. Aux points stratégiques de la pelouse quelques arbres étendaient paresseusement leurs ombres sous le soleil hivernal. Un saule pleureur laissait tremper ses branches souples dans un bassin. Cette vision l’avait toujours éblouie. Elle s’engagea  dans le sentier gravillonné et franchi enfin la porte de la villa où elle habitait.

Comme de bien entendu, son père adoptif l’attendait au milieu du hall droit comme un I regardant la pendule qui indiquait 17h45. Pierre Dupont était un homme qui avait un bon travail et qui gagnait relativement bien sa vie. C’était un homme dans la quarantaine, s’habillant toujours de costume bien coupé, ses cheveux châtains parsemés de fil d’argent étaient coiffés de façon impeccable dans une coupe un peu veillotte. Il se tenait toujours droit et il émanait de sa personne une sorte de froideur implacable qui inspirait le respect.

«  Tu es en retard jeune fille. Avec ton comportement de ce matin cela commence à faire beaucoup. Il y a peu de règles à respecter, tu dois te comporter correctement et ne pas être en retard. Tu sais que ta mère s’inquiète énormément quand tu ne la préviens pas.

- Bien monsieur, répondit la jeune fille avec un air un peu coupable, désolée pour le retard.

- Certes, mais que cela ne se reproduise plus conclut-il d’un air plus doux. Nous mangerons vers 19h30 ne soit pas en retard, et la prochaine fois, envoie un message. »

Sur ces mots l’homme tourna les talons et partit en direction du salon.

L’adolescente monta calmement les marches menant au premier étage où se trouvait sa chambre. Elle entra dans la pièce posa son sac à côté de la porte et se dirigea vers sa chaine hifi afin de mettre de la musique. Un morceau de rock entrainant commença et bientôt la jeune fille chanta en même temps que le chanteur. Tout en chantant la jeune fille sortit de sous son lit une boite en carton, de la taille d’une boite à chaussure elle était peinte en blanc et avait dû voir de meilleur jour, ses bords étaient assez abimés et le couvercle semblait           avoir été enfoncé. Elle la posa avec douceur sur son lit et l’ouvrit délicatement. La boite ne contenait pas grand-chose : une photo, une peluche, une petite boite en mauvais état, un cahier et une clé en argent. Elle se saisit de la photo. Dessus on pouvait voir un jeune homme très beau et une petite fille qui devait avoir 4 ou 5 ans, les deux souriaient. La jeune fille eu un sourire mélancolique, elle rangea la boite et soudain un petit garçon surgit dans sa chambre comme une fusée.

«  Annya !!

-Hey Thomas ! Ca va bonhomme ?

- Oui ! Je viens de rentrer maman est venue me chercher ! Elle est en train de discuter avec papa!

- Je vois… bon, aller déguerpit je dois faire mes devoirs, je ne peux pas jouer avec toi aujourd’hui.

- D’accord… Tu es sure ? demanda-t-il avec espoir.

La mélodie inachevéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant