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Chapitre 10. « T'es qu'une pute. »
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ADRIANA DESTER

« J'dors plus j'ai plus b'soin de rêve... »

(À lire avec le son en multimédia).

Mercredi 18 octobre, 19h00.
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Ça faisait bien au moins 40 minutes que j'étais dans le même état.
Le voir en face de moi ça me tue, je les supplie d'appeler Kris mais personne ne voit qui c'est.
Maman était partie coucher les gosses et Allan a stoppé de frapper Jayden quand il a vu que son frère et sa sœur pleuraient.
Il s'est isolé.

Maman est revenue et en soulevant sa longue robe, s'est assise près de moi.
Ma tête était plongée dans mes mains mais j'entendais ses pleurs, c'était insupportable.

Maman - Écoutes-moi, tu veux appeler quelqu'un ?

C'est en reniflant que j'arrive enfin à lui répondre.

- K-Kri-is...

Elle a pris mon téléphone.

Maman - Ton code ?

- Ma-ma d-d-date d'anniversaire...

Mmh, elle avait intérêt à la connaître.
Elle a cherché dans mes contacts et l'a trouvé.

Je bouchais mes oreilles et me balançait doucement.
En rampant, je me suis hissée vers la salle de bain où s'était réfugié Jayden.
J'ai pas ouvert, j'ai laissé mon cœur parler, pas ma tête.
Je me suis assise les bras croisés qui soutenaient ma tête qui commençait à tourner.
C'est là que j'ai déballé les sentiments les plus profonds.

- Tu-tu m'écoutes ? Dis-je en tapotant du doigt la porte.
Je sais que tu m'entends...
Pourquoi tu me fais ça ?
Tu comprendras peut-être pas, personne peut comprendre ce que je ressens, je le cache au fond de mon cœur et crois-moi j'ai mal...
J'arrive pas, comment tu me fais ça et pourquoi, je t'ai offert tout, dans ma plus grande intimité, tu m'as rendue folle de toi...
Je suis sensée te craindre parce-que tu détiens ma vie ?
Oui tu détiens ma vie et comme personne d'autre...
Je préfère ne plus m'attacher aux gens plutôt que les blesser en m'attachant car...j'ai trop peur de souffrir autant le jour où ils m'abandonneront...
Je préfère qu'ils me détestent et qu'ils ne s'intéressent pas à moi plutôt qu'on se détruise les deux.
J'en deviens égoïste et folle, y'a des soirs où je pète des câbles parce-que j'ai joué ma comédie toute la journée.
Je ressens que ce que j'ai envie de ressentir, j'ai peut de souffrir et de cette peur j'en souffre...
Je me tue à petits feux et ça personne ne le saura jamais !
J'ai une de ces douleurs et je le montrerais pas !
Et tout ça c'est de ta faute !
J'ai tapé le poing au sol.
Ça te plaît ? Je suis folle et le jour où...où tout ce que j'accumule sur le dos, je vais craquer, aucun de vous saura de quoi je suis capable de faire...
Je me suis jamais sentie aussi faible et intérieure et t'en joues !
J'ai frappé la porte.
Tu comprends pas que je t'aime bordel ?!
Que je t'aime à m'en torturer, je sais pas pourquoi je te dis ça...
Tu sais encore une fois les secrets que je cache...
Si t'avais jamais existé toit serait plus simple.
J'ai peur...
Mais je t'aime...

[1]  «À lui.»  EN RÉÉCRITURE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant