Chapitre 33

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PDV Léa :

Kenza venait de me déposer devant chez moi avant de repartir pour ramener Lou et Sandy. J'observe un instant la maison quand un mouvement à la périphérie de mon regard me fait me retourner le cœur battant à tout rompre. Je reconnais aussitôt les cheveux aubergine de Bobby et le regarde s'avancer vers moi avec un air espiègle. Il fait les deux derniers pas d'un bond, me sautant dessus pour me soulever dans ses bras, me faisant tourner ce qui aggrave mon état déjà nauséeux. Je ris avant de le repousser gentiment pour qu'il me repose à terre, où je manque de m'écrouler, atterrissant de nouveau dans ses bras.

« Toi tu es bourrée ! Rigole-t-il en voyant ma pâleur

- Nan tu crois ? rétorqué-je en grognant, assénant un coup de poing sur son épaule

- Tapette, tu ne devrais pas picoler si tu ne tiens pas l'alcool, esquive-t-il en fourrageant dans mes cheveux

- Argh ! arrête ça lapin crétin ! je vais te... »

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il pose ses lèvres sur les miennes, m'emportant dans un baiser presque sauvage, avant de marmonner :

« Cette nuit tu restes avec moi beauté »

Je tente de répondre mais ne réussit qu'à sortir un gémissement qui le fait se raidir contre moi. Un sourire se forme sur mes lèvres et, prise d'une impulsion subite, je passe le bout de ma langue le long de sa mâchoire.

« Okay tu n'as vraiment plus le choix tu viens avec moi ! grogne-t-il en me soulevant de terre pour m'emmener vers sa voiture »

Je rigole dans son cou et me laisse aller dans ses bras en souriant pendant qu'il m'emmène chez lui.

Un rayon de soleil me fait plisser les yeux et je me réveille à moitié affalée sur le torse nu de Bobby. Je grimace un instant à cause de la luminosité et me redresse doucement, les mains sur mes tempes. Un gémissement sort de ma bouche malgré moi et Bobby bouge doucement, enroulant ses bras autour de ma taille avant de déposer un baiser sur ma nuque.

« Bonjour beauté susurre-t-il à mon oreille, déclenchant une série de frissons sur ma peau

- Bonjour lapin crétin ! répondis-je gaiement malgré mon mal de tête

- Il y a de l'ibuprofène et un verre de jus de pomme sur la table de chevet si tu as besoin sourit-il en embrassant mon épaule nue cette fois »

- Mon sauveur !! m'écrié-je avant de gémir sous le coup de la douleur »

Il s'esclaffe tandis que je me jette sur le côté du lit pour engloutir les comprimés et le verre avant de revenir vers lui, de lui grimper dessus, de l'embrasser et de m'enfuir en courant vers la salle de bain en rigolant. Il grogne et me maudit en rigolant et je plonge sous une douche bouillante pour terminer de remettre mon cerveau à l'endroit. Quand je ressors une quinzaine de minutes plus tard je suis attirée par l'odeur de capuccino et de croissant chaud qui émane de la cuisine. En entrant dans la pièce je vois Bobby, dos tourné vers moi, qui sort des croissants tout chauds du four avant de les mettre sur une petite assiette.

« Capuccino et croissant ? demande-t-il sans se retourner

- Avec grand plaisir ! comment as-tu su que j'étais rentrée dans la pièce ? réponds-je en haussant un sourcil

- Je suis devin !

- T'es con rie-je en m'asseyant

- Bon d'accord j'ai vu ton reflet dans la porte du four petite maligne rigole-t-il à son tour en déposant l'assiette de croissant sur la table »

Il se retourne et attrape deux tasses fumantes qu'il pose devant nous et nous mangeons tranquillement, discutant de tout et de rien avant de partir pour l'université.

Arrivés sur le parking nous retrouvons nos amis et je me rends compte que les filles ont toutes une tête de déterrées elles aussi. Je réalise alors que Calia et Junhoe ne sont pas là et j'interroge Sandy du regard qui me répond d'un haussement d'épaule. On discute un peu avant de tous partir en cours. A la sortie du dernier cours de la matinée je file vers la cafet' plongée dans mes pensées quand je percute quelqu'un. Je m'excuse machinalement en relavant la tête avant de me figer et de serrer les poings. Julia. Elle me jette un regard méchant avant de se reprendre et de me faire un immense sourire aussi faux que le cul de Kim Kardashian.

« Léa ! Ça faisait longtemps ! S'exclame-t-elle d'un ton détaché

- Pas assez à mon goût mais passons... tu veux quoi ? grogné-je presque en serrant le poing sur la lanière de mon sac

- Je te cherchais justement ! je voulais te demander un truc...

- Accouche j'ai pas toute la journée !

- L'enterrement est prévu pour quand ? demande-elle innocemment

- Hein ? quel enterrement ? répond-je, confuse

- Bah celui de ton père ! attend il est toujours vivant ?! flûte alors quelle tristesse ! s'exclame-t-elle alors en portant la main à sa bouche dans une pose dramatique »

Les larmes me montent aux yeux et je m'apprête à lui en décoller une dans les dents quand une voix, que je reconnaîtrais entre mille, se met à tonner derrière moi :

« TU VIENS SERIEUSEMENT D'OSER DIRE CA A MA COPINE JULIA ?!?! »

Je vois Julia se ratatiner sur elle-même tandis que le bras de Bobby s'abat sur mes épaules avant de me tirer contre son torse. Je rougis violemment à cause du geste ultra protecteur et Bobby embrasse le haut de mon crâne, me montrant qu'il est là pour moi. Je relève les yeux sur Julia qui n'en mène plus très large quand Bobby reprend la parole, grognant entre ses dents :

« Si je te revois à moins de 500 mètres de Léa tu regrettera de m'avoir rencontré Julia. Je veux que tu fasses demi-tour et que tu te tires de nos vies à tous !

- Mais je... bégaye-t-elle avant de reprendre contenance et de lâcher, je ne lâcherais rien tant que je n'aurais pas récupérer mon mec Bob' cette petite pute de Calia a bien tendu le cul mais il finira par comprendre qu'elle n'est rien et à ce moment je le reprendrais... mais pas avant qu'il ait supplié sourit-elle sarcastiquement

- Oh bordel... souffle Bobby »

Il enserre brutalement ma taille quand je me précipite sur Julia en crachant :

« Comment oses-tu parler de mon amie comme ça espèce de putain de grosse pouffiasse !!! Viens ici si tu oses !! Approche-toi sale connasse de merde !!! Hurlé-je en me débattant comme une diablesse pour atteindre la pétasse

- Léa s'il te plait calme toi ! me réprimande Bobby en resserrant sa prise sur ma taille, et toi tire-toi et que je ne te revois pas putain !! gueule-t-il en direction de Julia qui s'enfuit sans demander son reste. »

Bobby me serre dans ses bras tant bien que mal pendant que je continue de me débattre, murmurant des mots doux à mon oreille pour m'apaiser. Au bout d'un moment la fatigue me gagne et mes gestes ralentissent tandis que les larmes coulent sur mes joues. Bobby, légèrement paniqué, me relâche aussitôt pensant sans doute m'avoir fait mal. Je glisse au sol, mon sac s'étalant à côté de moi, et je sanglote la tête baissée, mes cheveux formant un rideau rouge vif devant mon visage. Bobby s'assied derrière moi et je me tourne pour m'appuyer contre son torse tandis qu'il passe ses bras autour de mes épaules, serrant mon corps contre lui aussi fort qu'il peut. On reste comme çapendant un temps incertain quand soudain une petite voix appelle mon prénom d'un air inquiet. Je relève les yeux et avise Calia avec un immense cocard presque noir à l'œil droit.

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