Chapitre 38

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J'observe patiemment JB, attendant qu'il explique l'objet de cette entrevue et croise les bras avant de me rencogner au fond de la chaise très inconfortable. Il imite mes gestes à la perfection, ajoutant un sourire en coin et reluquant tout ce qu'il peut regarder de moi. Je renifle en le regardant faire et détourne le regard, détaillant la pièce où je me trouve quand il se décide enfin à prendre la parole.
" tu as fait exprès de t'habiller comme un sac à patate?
- tu es sérieux ? C'est le premier truc que tu trouve à dire?
- oui je sais j'ai déjà fait mieux rigole-t-il
- pourquoi tu as voulu que je vienne?
- je voulais te voir une dernière fois... je vais apparemment passer un petit bout de temps en prison alors je ne pourrais plus voir ton visage, ni ton corps si bandant...
- je me casse, je ne veux pas entendre ça Jaebum! M'exclamé-je en me levant
- reste petit oiseau..."
Il souffle le dernier mot d'une petite voix, ce qui me force à me retourner pour le regarder. Je vois ses yeux pleins de larmes et je fronce les sourcils.
" tu joue à quoi là ? Demandé-je en croisant les bras"
Il ne répond pas, ses yeux trop attirés par ma poitrine qui est remontée à cause de mes bras. Je rêve! Je frappe sur la table brusquement, le faisant sursauter, ce qui me provoque un soupçon de satisfaction.
" concentre toi ou je me tire!
- d'accord !
-tu veux bien répondre honnêtement et sincèrement à une question?
- dit toujours petit oiseau sourit-il en penchant la tête sur le côté
- pourquoi? Demandé-je simplement, sachant qu'il comprendrait
-..."
Il m'observe par dessous ses cils et je vois les rouages de son cerveau s'activer et turbiner à plein régime.
Au bout d'un moment je me dit qu'il ne répondra pas ou qu'il cherche un mensonge débile quand il prend soudainement la parole.
" je ne savais pas quoi faire d'autre...
- hein?! Tu... je... bégayé-je en le regardant avec des yeux ronds
- je ne savais pas quoi faire d'autre ! Répète-il, je n'ai jamais eu de petite amie, je n'ai jamais eu a patienter pour avoir un cul, et mon éducation laisse à désirer.
- tu te fous de ma gueule?
- non Calia. Ferme ta jolie bouche et écoute moi jusqu'au bout s'il te plait"
Je suis soufflée qu'il me demande presque poliment de me taire et de l'écouter et il à même rajouter un "s'il te plait"! Je ferme la bouche ravalant ce que j'avais à lui balancer dans les dents et pose les coudes sur la table, plongeant mon visage dans mes mains en le fixant, attendant qu'il parle. Il rougit légèrement, oui il rougit, et s'éclaircit la voix avant de commencer.
" mon père était un connard de première, il frappait, abusait, et violait ma mère, il lui faisait subir les pires merdes et cette pute en redemandait. Un jour elle s'est barrée sans rien dire et surtout sans moi... et les "passe-temps" de mon père me sont retombés dessus... il m'a montré comment s'occuper d'une femme, comment les contrôler, comment les faire obéir... j'ai bien sur servi de cobaye à ses leçons. Et même si je savais que c'était dégueulasse j'ai continuer. Mais quand tu es arrivée à cette soirée avec ton visage d'ange, ton corps de déesse et ta personnalité tu as foutu le bordel dans le contrôle que j'avais de moi. Tu me plaisait énormément, tu me plait toujours autant voir plus d'ailleurs, mais je ne savais pas comment réagir face à toi, comment ne pas être un connard. C'est la que Gats est entré en jeu, il m'a provoqué parce qu'il voulait aussi poser les mains sur toi, et j'ai enfermé tout ces beaux sentiments dans une boite hermétique avant de te prendre de la seule manière que je connaissait."
Je ne trouve pas les mots et mes larmes roulent de leur propre chef sur mes joues. Je le vois esquisser un geste vers moi quand il voit mes larmes mais les menottes le bloquent avant qu'il ne puisse me toucher. J'essuie mes joues et je me lève avant de contourner la table et de m'arrêter à côté de lui. Il lève les yeux vers moi et je peux lire en eux toute sa tristesse, tout son regret, et toute sa colère envers lui et son père. Mon coeur se brise un peu plus quand ses larmes passent la barrière de ses paupières et il se détourne de moi tentant d'essuyer ses joues sur son épaule. Avant que je comprenne, ma main est posée sur sa joue et tire son visage vers le mien. Ses yeux rencontrent les miens, ses lèvres tremblent imperceptiblement et je passe doucement mes pouces sur ses joues pour chasser ses larmes. Il penche légèrement la tête, appuyant sa joue contre mes doigts et fermant les yeux. On reste dans cette position un moment pendant que je détaille son visage, ses cheveux, son passé,... mes pensées fusent dans tous les sens et je tente de les rassembler quand il rouvre les yeux pour les plonger dans les miens. Il passe beaucoup plus d'émotions et de sentiments dans ce regard qu'avec n'importe quels mots qu'il pourrait prononcer. Un fracas soudain dans la pièce d'à côté nous fait sursauter et je m'écarte précipitamment de Jaebum en entendant la voix de Junhoe qui vocifère dans le micro de communication.
"Calia tu va sortir d'ici tout de suite. Et rapidement ou ça va mal aller."
Je ne le vois pas mais j'imagine très bien la tête qu'il fait. Je lève les yeux au ciel et m'approche du miroir sans tain pour poser la main a plat dessus. Je sais que sa main a rejoint la mienne aussitôt et je dit alors calmement:
" je sortirais quand j'aurais finis. J'en ai besoin Junhoe.
-TU VAS SORTIR DE LÀ TOUT DE SUITE OU JE VIENS TE CHERCHER PAR LA PEAU DU CUL PUTAIN!! hurle-t-il soudain faisant grésiller les hauts-parleurs et me faisant sursauter violemment.
- tu n'as aucun ordres à me donner Goo Junhoe. Je suis une femme libre, dans un pays libre. Alors tu vas prendre ton mal en patience, la fermer et arrêter de vouloir me controler où ça va très mal se passer pour ton matricule!! Tu me comprend bien là ?! Lancé-je calmement en frappant la vitre de ma main, contredisant mon ton posé"
Les grésillements s'arrêtent et je demande à Julie de faire sortir Junhoe, sachant qu'elle le sortira à coup de pieds au cul s'il le faut. Je me retourne vers Jaebum qui m'observe silencieusement depuis tout à l'heure et me rapproche de lui pour dire :
" je suis incapable de te pardonner pour l'instant, plus tard peut-être mais pour l'instant je ne peux tout simplement pas, tu es réapparu dans ma vie alors que je me remettais enfin de ce que tu m'as fait et tu m'a fait replonger plus bas encore, tu as bien failli me détruire et détruire tout ce que tu semble apprécier chez moi. Je vais partir maintenant mais je te promet que, le jour où je serais prête à te pardonner, je te trouverais et je te le dirais."
Je le regarde un instant tandis que ses yeux de nouveau remplis de larmes se baissent et, saisie d'une impulsion subite, je prend son visage en coupe pour déposer un léger baiser sur ses lèvres. Il sursaute au contact de mes lèvres sur les siennes avant de m'embrasser en retour avec une douceur qui me fait frissonner. Je me détache enfin de lui et sans un regard je sors de la pièce pour me retrouver nez à nez avec Léa qui sort de la salle voisine. On se regarde un instant toutes les deux avant de se précipiter l'une sur l'autre pour finir dans les bras l'une de l'autre. Je pleure de soulagement, de tristesse, de joie, de déception sur son épaules et elle ne dit rien, se contentant de me serrer contre elle. Je la remercie d'un regard et Julie nous renvoie chez nous avec une bonne nuit de sommeil comme prescription ce qui nous fait sourire toutes les trois. On arrive dans la salle d'attente et tous se précipite sur nous avant de tous grogner devant mes larmes qui ne tarissent pas. Léa leur demande d'attendre avant de m'interroger et Junhoe m'arrache littéralement de ses bras pour m'étouffer contre lui. Je sanglote à nouveau contre lui et il m'emmène dehors, me portant comme un enfant endormi. Les autres suivent le mouvements et chacun décide de rentrer chez lui ou elle avant de revenir le lendemain chez moi pour parler des événements. À moitié dans les vapes je ne loupe pourtant pas Bobby qui prend tendrement Léa dans ses bras avant de lui demander pas très discrètement:
" on rentre à la maison beauté ?"
Je la vois acquiescer et je me redresse dans les bras de Junhoe avant de siffler vers Bobby et Léa.
"À la maison? VOTRE maison? Parlez et magnez vous!
- eh bien en fait pour tout te dire, on venait de finir d'ammener les dernières affaires de Léa dans mon appartement quand tu m'as envoyé ton SMS à propos de ton père... répond Bobby d'un air penaud, dansant d'un pied sur l'autre"
Je pousse un petit cri de joie à cette nouvelle et m'étire vers Bobby assez pour lui pincer le bras.
" tu as intérêt à pas faire le con BB sinon je t'émascule purement et simplement!
- hey non! Cri soudain Léa en frappant sur ma main, j'en ai besoin t'es folle?!"
On éclate tous de rire aux propos de notre amie et Bobby se presse contre elle en lançant des "mon héroïne", faisant semblant de se pamer devant elle jusqu'à ce qu'elle le frappe et qu'il se mette à bouder. C'est sur ces instants plus légers que l'on se sépare tous pour une nuit de sommeil bien méritée.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 17, 2019 ⏰

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