Chapitre 2

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 Rappel des personnages :

Sasuke Tanaka

Mai Ogawa

Fuyuki Mori

Yukio Tamori 

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Mon réveil se met à sonner bruyamment. Je grogne en ayant l'impression d'avoir à peine dormi, ce qui est d'ailleurs sûrement le cas. Pika n'est pas très loin de moi et comme moi, il a l'air d'avoir du mal à se réveiller. Je souris alors en remarquant que je me compare à un chat.

Bien réveillé maintenant, je me lève rapidement et attrape ma veste de mon gakuran. Bouton après bouton, je finis par ajuster mon col avant d'enfiler mon pantalon. En passant devant le miroir, je louche un peu en voyant mes cheveux en bataille. Je passe ma main dedans, les démêle un peu au passage et me dit que ça suffira. Puis c'est en voyant mes mains que je blêmis, elles sont vraiment dans un sale état. Que pourrai-je dire si on venait à me demander ce qui m'étais arrivé ? Après un court moment de réflexion je décide de les enrouler de bandages pour qu'on ne remarque pas exactement ce que j'ai.

Je finis rapidement mon bento en voyant que je n'ai plus vraiment de temps si je ne veux pas arriver en retard au lycée. Je mets rapidement mes chaussures, ferme la porte à clé et me mets à courir dans la rue. Je ris tout seul en voyant la tête abasourdie des passants en me voyant courir comme ça. Pourtant, moi, je me sens bien, je sens chaque muscle de mes jambes se contracté petit à petit. Des courbatures dues à l'exercice fourni la veille se fait ressentir mais je passe au-dessus en ayant justement besoin de ressentir cette douleur qui me ralentie légèrement. Mais alors que je ris encore, je suis soudain pris de vertiges. Je m'arrête, reprends mon souffle et réfléchis. Deux fois en même pas deux jours, ce n'est pas normal. Je finis donc le reste du trajet en marchant, ayant trop peur de tomber dans les pommes.

« Sasuke ! M'appelle une voix sur ma gauche. »

Je souris à l'entende de mon prénom et m'arrête, en me retournant vers la provenance de ce dernier. On me prends alors dans des bras et on me serre très fort contre lui. Après quelques instants, on me lâche enfin. Les joues de Fuyuki sont teintées de rose. Ses cheveux au carré cachent une partie de son visage mais ses yeux noisettes se voient malgré ça, plus pétillants que jamais. Je l'observe de haut en bas en me remémorant des tas de souvenirs.

Fuyuki et moi nous connaissons depuis la primaire. On a toujours été inséparable. Malheureusement, le temps et l'âge ont un peu modifié nos relations. Il y a un an, mon amie m'a avoué ses sentiments. Je n'ai pas su quoi répondre car je ne savais pas quoi dire pour ne pas lui faire de mal. Fuyuki, c'est comme ma sœur. Alors je lui avais expliqué la situation et elle avait beaucoup pleuré. Ensuite, pendant plusieurs mois, elle m'évitait, elle ne voulait plus me parler. J'en ai beaucoup souffert. C'est à cette période que j'ai commencé à vouloir me faire du mal physiquement. J'ai d'abord commencé à frapper mon oreiller, puis le mur et les bagarres ont suivies. J'ai eu beaucoup de problèmes à cette période. Je me sentais plus seul que jamais et j'avais besoin de me défouler. Fuyuki a remarqué mon mal être et elle n'a pas pu fermer les yeux dessus. Alors elle est revenue vers moi, elle s'est excusée. Je lui en voulais, vraiment, pour moi tout ce qui m'arrivait était de sa faute à elle mais elle à tout fait pour que j'oublie tout ça. Petit à petit elle a réussi à me calmer mais c'est pas pour autant que toute ma douleur et ma rage ont disparu.

C'est encore un peu difficile avec elle, un peu tendu mais on fait avec. Je ne pourrai pas vraiment vivre sans elle. Je serai totalement perdu en ce moment si je ne l'avais pas. Mais qu'elle m'ait prise dans ses bras si naturellement, comme avant, ça m'étonne vraiment. Je la regarde dans les yeux et remarque enfin. Ses yeux si pétillants sont en fait remplis de larmes. Elle baisse le regard et fixe mes mains plusieurs secondes avant de décider de les prendre dans les siennes. Je l'entends renifler et elle se mordille la lèvre inférieure pour empêcher un sanglot de s'échapper de sa gorge. Et c'est là, seulement là, que je prends conscience qu'elle lit en moi comme dans un livre ouvert.

Shimo no HanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant