Sumimasen

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Alors comme vous avez pu constater lors de la notification de cette nouvelle partie de l'histoire, ce n'est pas un chapitre ! Et je m'en excuse sincèrement. Je n'ai juste plus de chapitre d'avance et je n'ai pas eu l'occasion de finir d'écrire le chapitre. Mais pour que vous ayez un peu de lecture, je vous partage aujourd'hui une nouvelle assez courte mais plutôt intéressante à mon avis.

Sur ce je m'excuse encore et vous souhaite une bonne lecture !

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Ses yeux étaient captivés par ces deux enfants jouant ensemble dans l'herbe verte et fraîchement coupée du parc publique. Son regard était comme hypnotisé devant ces deux êtres si purs qui dégageaient une joie aussi belle que le soleil. Ils riaient encore et encore avec leurs petites voix cristallines et elle ne put s'empêcher de sourire devant eux. Elle était assise sur ce banc, ce banc qui était devenu sien depuis plusieurs mois déjà où, chaque matin, elle venait s'y asseoir.

Le vent aujourd'hui était léger, doux, il semblait caresser son doux visage de ses longs doigts fins et soulevait les pans de sa tenue blanche. Il faisait beau et dans le ciel bleu comme le saphir, galopaient de petits moutons duveteux illuminés par les rayons du roi des cieux. Les feuilles orangées dansaient dans les hautes branches qui s'élevaient vers le monde divin. Il était encore tôt et sur les fines tiges d'herbe mousse, brillaient des petits cristaux sous le soleil, c'était les nombreuses gouttelettes d'eau de la rosée.

Sa tunique blanche semblait plus grande tandis que son corps s'affinait petit à petit, de jour en jour, jusqu'à ce que sa peau touche ses os. Elle aussi exécutait une danse légère dans le vent alors que sa propriétaire avait d'épaisses poches sous ses yeux claires et que sa peau devenait plus pâle encore. Ses pommettes qui avaient été si roses autre fois avaient perdu à présent toute trace de couleur même infime. Et son regard, son beau regard qui fixait les enfants, semblait perdu, éteint à jamais, mort.

Dans le calme environnant, seulement dérangé par ces petits rires angéliques, elle toussa comme si souvent maintenant. Et à chaque fois qu'elle toussait, elle avait comme la sensation que ses poumons se décrochaient de ce frêle corps. Une douleur la fit se tordre légèrement et elle posa sa main sur son cœur, pour s'assurer qu'il battait toujours. Alors elle ferma les yeux et une larme jaillit de son œil, roula sur sa joue jusqu'à atteindre son menton et atterrir sur sa simple tunique d'hôpital.

Derrière elle, derrière son banc, derrière le parc, se dressait un immense bâtiment blanc au très nombreuses fenêtres. Une sirène retentit alors et finit par ce taire quand le véhicule d'où elle provenait se gara devant cette bâtisse. Un brancard jaillit du camion et dans une course effrénée, il fut amener jusqu'à l'entrée où les grandes portes battantes s'ouvrirent et où il s'engouffra avant de disparaître. Alors l'ouverture du bâtiment laissa une odeur âcre s'échapper et se répandre dans le parc. L'odeur de propre et de désinfectant ; l'odeur de l'hôpital. Ses narines se dilatèrent quand elle pénétra à l'intérieur et de nouveau la patiente se mit à tousser. Elle était malade et même si les docteurs lui répétaient que le temps qui lui restait à vivre était indéfini, elle elle savait ; elle savait qu'il ne lui en restait plus beaucoup. Mais, malgré qu'aucune personne ne souffrirait de sa mort, elle avait peur de quitter ce monde. Elle ne se sentait pas prête. Pour se changer les idées, chaque matin elle venait s'asseoir sur le banc et attendait que le temps passe.

Aujourd'hui cependant, quelque chose d'inhabituelle se produisit. En effet, alors qu'elle était perdue dans le passé, elle sentit quelqu'un s'approchait d'elle la recouvrant tout entière d'une ombre monstrueuse. La femme qui se dressait devant elle était très grande et son visage était couvert d'un voile noir comme le reste de sa longue robe lui arrivant plus bas encore que ses chevilles. Malgré son air étrange, elle dégageait une certaine générosité qui semblait se propager dans l'air. Il lui sembla qu'elle lui sourit mais elle ne pouvait en être certaine car son visage était caché. Dans le silence, la grande dame se laissa choir sur le banc au côté de la malade dans un soupir de bien être.

« Il fait beau aujourd'hui n'est-ce pas ? Finit-elle par lui demander.

- Oui ... Souffla l'autre.

- Il va être l'heure maintenant. Reprit l'étrange femme.

- Je sais. Répondit simplement la patiente.

- Tu as peur ? Lui demanda t-elle.

- Un peu. Avoue l'autre.

- C'est normal. Confirma la dame voilée. Maintenant, ferme les yeux et raconte moi ce qui te vient à l'esprit. »

C'est alors ce qu'elle fit un peu perdue par cette arrivante si anormale. Tendue, elle respira pour se calmer et finit par se concentrer. Ce fut le cri des goélands qu'elle entendit alors.

« Les vagues se cognent contre les roches et viennent lécher le sable clair. Il règne ici une chaleur étouffante et seul un crabe ose s'aventurer sur la plage déserte.

- Que fais tu toi ?

- Je suis à la fenêtre, loin de mes cousins qui jouent aux voitures, j'observe la mer qui s'étend jusqu'à l'horizon. C'est beau, cette immense flaque turquoise.

- Oui c'est beau ... Confirma la femme. Et que vois tu maintenant ?

- J'entends la voix de mon grand-père et les pleurs de ma mère. Papa s'en va de la maison en claquant la porte alors que papy ne cesse de cracher des insultes. Je suis cachée dans les escaliers et je pleure, mes joues sont striées de larmes.

- Et maintenant ?

- Je porte une robe noire comme toutes les personnes qui m'entourent. Le ciel est gris et il fait froid. Autour de moi, tout le monde pleure. Pas moi. Je fais un pas et laisse tomber la rose que je tenais contre moi jusqu'à présent. Sur la tombe est inscrit le nom de ma mère. »

Elle ouvrit les yeux alors qu'elle sentait de l'eau salée mouillait son visage. Elle renifla en essuyant ses larmes. Étrangement, elle n'avait plus peur, elle se sentait bien.

« Je n'ai plus peur. Se confia t-elle en se tournant vers la femme toujours voilée de noire.

- C'est normal mon enfant. Lui répondit alors l'autre.

- Est-ce la fin ? Demanda t-elle sans crainte.

- Je serai la pour t'accompagner. »

Elle leva la tête vers le ciel qui commençait à pleurer sa fin. Elle sourit en sentant l'eau de pluie se déposait sur son visage si maigre. Elle toussa de nouveau en fermant les yeux. Elle se sentait en paix.

Le ciel était dégagé bien que l'atmosphère soit lourde. Il n'y avait aucun vent qui pouvait rafraîchir l'air ni même une quelconque goutte d'eau. Dans ce lieu où poussaient d'étranges fleurs, une venait de naître et profilait sa beauté autour de son entourage. À son pied avaient été déposé des tiges blanches et roses. Un petit oiseau au cou rouge se posa sur cette fleur étrange et se mit à chanter dans le silence du lieu. Il chantait la gloire de la patiente qui avait si durement combattu et qui était enfin délivrée de toute douleur. Un peu plus loin, à l'ombre d'un immense arbre, s'abritait une femme qui se tenait droite dans ce lieu où il n'y avait pas d'âme qui vive. Elle portait un voile noire. C'était la Mort.

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Voilà voilà, j'espère évidemment que ça vous a plu et que vous ne m'en voulez pas trop

Surtout, n'hésitez pas à donner votre avis sur cette petite nouvelle pour que je puisse savoir comment m'améliorer

Merci !


Shimo no HanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant