Chapitre 7

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Je me frotte le front en essayant de me rappeler ce qui s'est passé. Et puis ça me revient. Le ravin, Ogawa-san puis la chute. Et ensuite moi, ne sachant que faire, réfléchissant à la meilleure solution à prendre. Et enfin moi, décidant de descendre. L'herbe était glissante, j'avançais par petits pas tout en appelant la fille qui ne me répondait pas. À un moment, j'ai dérapé avant de glisser le long de la paroi qui est devenue rocheuse. Je sentais la pierre brûlait mon ventre qui s'y frottait. Je me suis vu tomber dans le vide et j'ai eu l'impression que mon cœur s'arrêtait. Mais je ne voulais pas mourir alors suite à la peur vint la détermination. Je me suis accroché à la première branche venue, mes pieds se balançant dans le vide. Un bras tenait ma prise alors qu'avec l'autre j'essayais d'en trouver une autre. Finalement je réussis à caler mes doigts dans une brèche mais la force dans mes bras commençait à disparaître. J'ai essayé de poser mes pieds sur quelque chose, essayé de trouver un appui pour. En vain. J'avais mal, ça me tirait et mon corps entier tremblait. Je n'allais pas pouvoir tenir bien longtemps.

Alors j'ai fermé les yeux, me disant que c'était la fin pour moi. Puis on m'avait appelé mais comme si c'était dans un rêve, je croyais halluciner mais on a répété mon nom. Alors j'ai rouvert les yeux et, un peu plus bas, j'ai aperçu Ogawa-san dans une corniche. Elle s'est mise le plus au bords possible et m'a tendu sa main en me criant de l'attraper. J'ai respiré très fort avant de lâcher une main et de la tendre le plus loin possible pour pouvoir attraper la sienne. J'ai eu beau tendre mon bras le plus possible, je ne l'atteignais pas, loin de là d'ailleurs. Je n'allais pas y parvenir. Les larmes me sont montées aux yeux et je me suis dit que j'allais mourir ici, comme ça, en ayant voulu sauver une fille que je connaissais à peine. C'est bête quand même ...

Et puis Ogawa-san m'a rappelé et m'a dit qu'elle avait une idée. Je l'ai regardé avec un espoir immense et elle m'a dit de sauter. Juste ça. « Saute ». Je lui ai hurlé dessus qu'elle n'allait pas bien. Alors elle a rit et elle m'a dit d'accrocher la corde qu'elle me jetait autour de ma taille, de son côté elle la tiendrait. Je pourrai ainsi sauter et elle me ramènerait à elle avec sa force qui me faisait un peu douter. Mais je n'avais plus trop le choix et pas le temps de continuer à réfléchir donc j'ai suivi ses instructions. J'ai sauté. Quand la corde s'est tendue, ça a fait balancier et je me suis assommé. J'ai vu tout flou, comme lors de mes vertiges, et je ne me sentais vraiment pas bien. Je l'ai dit à Ogawa-san et elle m'a supplié de rester encore un peu conscient, le temps qu'elle me remonte pour essayer de trouver quelques prises, l'aidant à me ramener à elle. Alors c'est ce que je fis. J'ai trouvé quelques brèches dans la roche et j'ai réussi à me hisser avec le peu de force qu'il me restait. Enfin sur la corniche, on était tous les deux à bout de force. Je n'ai pas pu m'empêcher de la prendre dans mes bras et de la serrer contre moi. On était en vie ! Puis je ne me souviens plus de rien, je me suis évanoui.

Je me lève et trouve Ogawa-san au bord de la corniche, les jambes battant dans le vide, elle pèle une clémentine en fredonnant une chanson. Je regarde le ciel puis le soleil et me rends compte qu'on est déjà en milieu d'après-midi. Je m'assois après ce constat, mes jambes frôlant celles de ma camarade. L'odeur de son agrume me fait froncer les sourcils, je n'aime pas ce fruit.

« Tu es folle ! On a failli y passer à cause de toi ! Je m'écrie soudain, ne pouvant pas me contenir plus longtemps. Elle hausse les épaules et fourre un quartier de clémentine dans sa bouche. Comment on fait nous maintenant ? Je lui hurle en me relevant, j'observe ce qui nous entoure d'un œil mauvais. On est bloqué ! Regarde ! De la pierre, de la pierre et encore de la pierre ! Je donne un coup de pied dans un caillou au sol en jurant.

- Il va pleuvoir. Murmure t-elle.

- Oh génial ! La pierre va être glissante en plus, merci le soutien. Je crie toujours. Non mais t'es cinglée ou quoi ? Pourquoi es tu si calme ? Tu ne te rends pas compte ou quoi ?! Je m'emporte.

Shimo no HanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant