LE DÉFUNT ONCLE DE RITY 3

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RITY n'y croyait pas une seconde. Mais elle évitait de l'irriter. En réalité, le quartier avait la renommée d'être l'un des plus dangereux de NKHÖGNI. Qu'il était inondé de sorciers.

Une fois à la maison, RITY fit le compte rendu à la mère de OUMAR.

Une semaine s'était écroulée. La santé de OUMAR s'était beaucoup améliorée. Il s'était enfin décidé à reprendre les cours et sa mère était plus que ravie du changement qu'elle apercevait. Elle faisait tous les jours des bénédictions pour RITY pour l'amie fidèle et dévouée qu'elle était.

Le talisman était fini. Ils devaient encore se rendre chez MARA le marabout. Cette fois ci, la mère de OUMAR voulait les accompagner afin qu'elle puisse remercier le marabout. Mais OUMAR insistait pour qu'elle reste. RITY proposa alors à sa mère de l'accompagner voir son oncle le lendemain ; ce qu'elle trouva bien.

Déjà dans la rue, OUMAR dévisageait les gens avec ses gros yeux qu'il posait bizarrement sur certaines personnes. Pour lui faire oublier son entourage, RITY lui sorti des blagues et des conneries afin qu'il se détende. Ce qui fonctionna à merveille.

Comme d'habitude, RITY patienta sur le pas de la porte d'entrée de la chambre pendant que son oncle consultait OUMAR. Il sorti encore avec une bouteille. Cette fois-ci, MARA demanda à ce que la mère de OUMAR fasse un sacrifice juste après l'utilisation du talisman.

Main dans la main, les deux jeunes adolescents sortaient de la cour quand tout à coup, OUMAR serra très fort la main de RITY. Par crainte de réveiller les soupçons, RITY se retourna instinctivement vers lui et lui caressa le bras afin qu'il puisse relâcher la pression sur sa main. Ce qui fut fait.

Il hâta ses pas tout en entrainant RITY hors de la cour. Cette dernière n'eut même pas le temps de dire au revoir à son oncle.
Très loin de la cour, OUMAR décidait de ne plus mettre pieds dans cette cour. Pendant que RITY essayait tant bien que mal de lui faire comprendre qu'il devait s'y rendre pour se soigner, il s'arrêta, l'empoigna par ses bras, la regarda droit dans les yeux et dit :

-C'était elle, ne l'as-tu pas remarqué ?

-Non, de qui parles tu ?

-Cette femme, cette grande femme de taille, noire, qui nous avait dépassé avant que je ne te serre très fort la main.

-Non, je n'ai pas fait attention à elle.

-Voilà. Elle habite là-bas. Dans la même cour que ton oncle. C'est la reine sorcière du quartier. Je le sais. Je le sais parce que je la vois souvent.

-Non, chéri. Je ne pense pas que cela soit possible. Tu constates toi-même qu'il y a un marabout dans cette concession. Donc, il serait difficile voire impossible qu'une sorcière y vive également.

-Crois moi RITY, je te le jure. Te rappelles-tu du cauchemar ou je n'sais plus trop...de la vision que j'avais eu ?

-Non, laquelle ?

-Celle où j'avais vu des sorciers dansant et chantant dans la nuit autour du feu.

-Oui, oui je m'en rappelle.
Elle y était. Et devine quoi ? c'était elle qui portait la couronne.

Sans discuter, elle répondit :

-D'accord OUMAR. Si tu veux à partir d'aujourd'hui, j'irai moi-même chercher les talismans à ta place. Comme ça, tu n'auras pas besoin de t'y rendre. Mais tu te soignera quand même.

-Ton oncle ne se doutera-t-il pas de quelque chose ? parce que je ne voudrais pas qu'il sache le pourquoi de mon absence. Encore moins ma mère.

-Ne t'inquiète pas. Je lui dirai que t'es malade s'il me le demandait.

-Merci beaucoup RITY

-Il n'y a pas de quoi me remercier

Le lendemain, RITY accompagna la mère de OUMAR rencontrer son oncle. Elle offrit une somme d'argent colossale au marabout suivie d'assez de remerciement et de bénédiction.

MARA le marabout rassura la pauvre femme en lui disant que son fils avait des dons de voyance. Mais qu'il n'arrive pas à le supporter. Les talismans qu'il l'avait prescrit permettait de refermer cet œil afin qu'il puisse vivre normalement. Sa mère rassurée et inquiète à la fois, se contenta de le remercia encore.

Avant de quitter, RITY remarquait trois femmes, toutes noirs, qui vaquaient à leur occupation dans la cour. Mais seulement deux d'entre elles étaient grandes. L'une était la femme de son oncle et l'autre celle d'un voisin à son oncle. Elle misait donc 99.99% sur la femme du voisin de son oncle. Car il lui était impossible de supposer que la femme d'un marabout puisse être sorcière.

Finalement, son ami finit par recouvrer sa santé grâce à son oncle.

Sorcellerie AfricaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant