COMBAT MYSTIQUE 1

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Après le quarantième jour de la mort de MARA, MARIA décida de se rendre dans son village natal. Elle s'y rendait pour venger la mort de son mari. Cette fois ci, elle vaincrait le mal par le mal.

Assise toute la journée durant le trajet, la voilà de retour dans son village. N'ayant pas pris la peine d'aller dans sa maison familiale, elle se dirigeait tout droit chez le sorcier du village. Le sac de voyage posé sur la tête, toute recouverte de poussière, c'est de justesse qu'une connaissance à elle la reconnu.

- MARIA ? disait un vieil homme venant de la mosquée, habillé en boubou beige, tenant un chapelet en main.

- Oui, répondait-elle en s'arrêtant nette.

- C'est bien toi MARIA, la fille de BOULAYE ?

- Oui, exactement ! répliquait-elle en essayant de paraître le plus neutre possible.

- C'est moi BRAMA, l'ami de ton père. Ne me reconnais tu plus ?

- Ah, si ! si si. Répondait-elle vaguement. Elle ne l'avait pas reconnu mais son nom lui disait bien quelque chose.

- Comment vas-tu ? Et que viens-tu donc faire là à cette heure-ci? As-tu oublié que la forêt maudite était dangereuse ?

- Non, non tonton. Mais c'est que... c'est là-bas que je m'en vais.

- Ah, ... Quelle génération perdue ? De nos jours, dès qu'une personne a des maux tête, elle cherche la solution la plus facile : aller voir les sorciers!!

- Mais tonton, mon cas est délicat.

- Toutes les personnes qui vont consulter ces sorciers se persuadent de bien faire. Il n'y pas pas de demi-mesure avec le diable. Ne te laisse pas attiré par lui. Résiste. Résiste ma fille. Tout à une solution légale. Rentre chez toi et demain on en parlera.

- Mais, ...

- Il n'y a pas de mais qui tienne ! si tu me considère comme ton père alors écoute moi.

- D'accord tonton. Répondait-elle désespérément.

Déjà 09h du matin ? Sauta-t-elle du lit en se dirigeant vers les toilettes. Elle qui ne voulait même pas se coucher à cause de la colère qu'elle ressentait, voilà que le soleil s'était levée avant elle. Elle n'avait même pas entendu les coqs chantés. Après avoir fait sa toilette, elle se dirigea chez l'ami de son père. Elle le trouva assis sur sa natte de prière sous le manguier en train de prendre son petit déjeuné. Il l'invita à prendre avec lui de la Bouillie à base de mil mélangé avec du lait caillé.

- Quel est ton souci ? Lui demanda-t-il d'un air désintéressé.

- Tonton, mon mari s'est fait bouffé par ma coépouse. S'expliquait-elle avec une émotion qui lui resserra la gorge.

- Alors ? Disait-il dépourvu d'émotion.

- Je suis venue pour me venger. Lança-t-elle en se ressaisissant.

- Ah ..., je comprends. Tu es donc venu pour t'initier à la sorcellerie ?

- Mais, ...non ! Elle se calma un instant et répond : je veux juste que justice soit faite.

- D'accord, là on peut parler le même langage. Il y a plusieurs façons de se venger. Vas-y donc par tes propres moyens.

- Comment ça ?

- J'en viens donc. Tu n'es pas une personne banale MARIA. Tu as un génie protecteur. Celui de tes ancêtres. Combien de fois as-tu eu de vision ? Combien de fois as-tu rêvé de choses avant qu'elles n'arrivent ? Quand est-ce que tu as vraiment eu envie d'une chose sans l'avoir ? t'es-tu demandé pourquoi ta coépouse ne t'a-t-elle pas mangé en premier ? C'est parce que ce génie te protège. Et toi et lui ne faites qu'un.

- Pourtant j'ai toujours voulu que MAKAMBO paie pour ses actes mais ...

- Rien? La devança dit-il. C'est parce tu manques de confiance en toi et n'as pas encore accepté la réalité. Raison pour laquelle j'en déduis que tu t'étais décidé à aller voir le sorcier. Ça ne te servirai à rien d'aller le consulter. Car il ne pourra rien pour toi.

Quand t'étais petite, te rappelles tu de ce que ton grand père te disait ?

- Oui mais, ...

- Ce n'est pas faux ! si je me rappelle bien, il te disait que rien, ni personne ne peut t'atteindre mystiquement. Et ça, je crois que tu dois l'avoir compris. Je peux mettre ma main à couper qu'aucun voyant jusque-là n'a pu te prédire ton destin pile poil. Ou bien je mens ?

- Non ! répondait-elle en baissant les yeux. Elle venait de comprendre pourquoi est-ce qu'elle traitait ces derniers de menteurs même si par opposition à son avis, ils étaient irréprochables par tous.

- De même, comprend que c'est un couteau à double tranchant. Personne ne peut t'atteindre, mais certes, personne ne peut également t'aider. Ça doit venir de toi. Ce n'est pas pour rien que ton grand père t'a enseigné. Suis son exemple. Applique ses conseils. Crois-en toi et fais confiance en ton génie. Tu verras la lumière. Le choix te revient à présent. Tu peux t'en aller.

Noyée dans ses pensées, elle se leva avec un air perdu. Elle porta ses chaussures, remercia le vieux et quitta la demeure de celui-ci.

Marchant sans avoir de destination précise, elle analysait tous les dits du vieux et les mettait en rapport avec toutes les choses bizarres qui lui étaient arrivées et qu'elle mettait sur le compte de la coïncidence.
Ne sachant pas où elle était, avec les milliers d'informations qui lui traversaient l'esprit, elle s'était retrouvée au pied de la montagne sacrée. Le lieu où son grand-père l'amenait souvent pour faire des prières nocturnes. Levant la tête, elle restait figer devant cette merveille qui faisait 300 mètres de haut. Elle avait oublié combien de fois elle était magnifique. Elle se mit à grimper jusqu'au sommet. Assise, elle faisait des prières. Pleurant toutes les larmes de son corps, elle se rappela la parole de son grand père qui lui disait : « quand le jour viendra, n'ait pas peur de lui. Demande lui ce que tu voudras en te servant de trois choses : ton esprit, pour te focaliser ; ton cœur, preuve de ta volonté ferme, et ta langue pour matérialiser le résultat de la conception de ton esprit et de ton cœur. Une fois ces trois choses réunies, tu obtiendras tout ce que tu voudras de lui. Ça sera ton seul ami fidèle.

Elle ferma les yeux et exécuta étape par étape les enseignements de son grand père.

- Oh, génie protecteur de mes ancêtres ! mon, génie protecteur ! je suis prête. Prête à te voir et à t'écouter. Prête à ce qu'on ne fasse qu'un et un seul. Viens. Viens. Je t'appelle.

Son imagination dessinait un homme clair, beau, vêtu d'un long boubou vert, derrière lequel se propageait une source de lumière très puissante.

- Ouvre les yeux, lui dit-il.

Tout doucement, elle les ouvrit et vit le même homme illuminé devant elle. Elle resta le bec cloué à l'intervalle d'une minute.

- Je ne te ferai aucun mal. Je suis ton ami. T'as souvent l'habitude de me voir dans tes rêves. Mais tu n'étais pas prête.

- Est-ce pourquoi je les oubliais ? demandait-elle en gardant la bouche ouverte.

- Oui ! que veux-tu à présent ? l'interrogeait-il en s'asseyant sur la roche sacrée.

- Je, ..., je, ... je veux que MAKAMBO paie pour ce qu'elle a fait. S'exprimait-elle après s'être ressaisi.

- Alors retourne d'où tu viens. Car je n'ai pas le pouvoir de l'attaquer sans qu'elle ne te provoque. Mais je sens qu'elle ne tardera pas à tomber dans notre piège. N'oubli seulement pas que...

- Nous ne faisons qu'un ! anticipait-elle sur lui.

- Bien !

La lumière disparu en même temps que le génie protecteur.

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J'espère que vous adoreriez ce chapitre. Moi en tout cas je l'adore.

##MERCI à toi qui me lis!

Gros bisous😘😘😘!!!

Sorcellerie AfricaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant