FUNÉRAILLES 1

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Une matinée vraiment pourrie. Une atmosphère bien trop saturée. Des auras insupportables. Des cris biens trop forts. Des hypocrites, des sorcières, des lâches, c'est tout ce dont RITY avait besoin pour piquer une crise. Elle supportait mal les mises en scène qui s'offraient à elle. Des femmes qui criaient à tue-tête, sans que l'on retrouve une goutte de larme sur leur visage. Aucune pitié, aucune tristesse. On aurait dit qu'elles avaient été payées pour venir jouer de la comédie. Elles n'ouvraient leur bouche que lorsqu'elles apercevaient une personne bien habillée ou fortunée. Elles la refermaient aussi tôt que cette la personne en question après les avoir consolé tournait le dos. Où va le monde ? après tout, n'est-ce pas la bande de la sorcière ? se disait RITY. Elle pensait duper le monde. Mais elle est indexée à présent. Pas encore humiliée. Mais indexée. Ainsi, elle était observée de près. Et tous ceux qui l'approchaient également.

De retour à NKHÖNGNI, MODOU s'était occupé des funérailles de son frère. Maria était assise loin de MAKAMBO qui sortait des larmes de crocodiles. Même avec l'intervention de MODOU, elle décida de passer ses jours de veuvages chez elle. Loin de la concession. RITY assise près d'elle, aussi vénère qu'impatiente se demandait ce que les autres attendaient pour démonter MAKAMBO devant tout le monde. Juste avec l'aveu de son oncle, tout le monde la cracherait dessus.

Le bruit courait à même les funérailles terminées. Le bruit sur la mésentente sévère qu'il y avait entre les femmes du défunt. Cette discorde qui les poussaient à préférer ignorer la tradition. La tradition voulant que les veuves s'asseyent sur la même natte pendant quarante jours (jours de veuvage).

C'est ce dont MODOU craignait. Mais MARIA s'en contrefichait royalement des conséquences. Elle s'était promis de ne pas faire cet honneur à MAKAMBO. Devenu plus qu'un bruit, un groupe de femmes se réunissait avant de se diviser en deux pour aller sensibiliser les veuves.

MARIA resta muette à l'intervention de ces dernières. MAKAMBO pour faire taire les rumeurs, prit sa natte, se dirigeait vers MARIA. De loin, MODOU vit le danger et s'empressa de rejoindre MARIA. Voilà que MAKAMBO posa sa natte près de celle de MARIA. Enragée, MARIA se leva brusquement de sa natte, retira son foulard qu'elle rattacha aussi tôt sur ses hanches et cria en s'adressant à MAKAMBO avec assez de gestes incarnant la colère de la femme soussou:

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