Chapitre 2: Pilule chimerique écarlate

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La pilule que Ling Bai tenait en main, se nommait la pilule chimérique écarlate.

Des faibles fragrences qu'elle dégageait, Ling Bai semblait pouvoir en deviner quelques composants comme du litchi et peut être un peu de menthe.

Cependant, le savoir d'un alchimiste était en général jalousement gardé et il était quasiment impossible de saisir la composition exacte d'une pilule au vu du nombre d'ingrédients, surtout en ne se fiant qu'à son odorat.

Pour une ville modeste comme Everly, cette pilule était assez rare et précieuse.

Le clan Hang lui, pouvait se permettre d'acquérir quelques exemplaires de ces pilules chaques années, mais au prix fort.

En effet, lors de l'achat d'une pilule, on ne paie pas pour des ingrédients spécialement rares ou coûteux, mais pour la compétence d'un alchimiste très recherchée en ces temps modernes qui ont vu le déclin de cette profession autrefois prisée.

Cette pilule très populaire, était généralement surnommée "seconde vie" par une large frange de la population.

La raison en était son utilisation fréquente par les nombreux mercenaires qui pullulaient sur le continent et qui s'appuyaient sur ses effets médicinaux pour survivre à de dangereuses situations.

On disait également que la riche énergie contenue dans la pilule permettrait aux pratiquants de faibles niveaux d'améliorer leurs cultivations.

Ling Bai lui n'aurait jamais espéré mettre la main sur de simples herbes médicinales, sans parler d'un tel trésor.

Il était alors considéré comme un déchet du fait de son niveau de cultivation.

En effet, bien que moins capital qu'au sein des grandes sectes martiales, le niveau de cultivation restait très important pour tout habitant de ce continent.

Quiconque souhaitait mener une bonne vie, recherchait la force... l'armée par exemple était un exceptionnel vecteur de réussite au sein du continent.
Cependant, pour la rejoindre, un niveau de cultivation minimum était requis.

Dire que l'ancien possésseur de ce corps était faible serait un doux euphémisme, il était encore un disciple de grade 1, ce qui à son âge de quinze ans, était pire qu'une honte.

On apprenait généralement aux enfants la cultivation dès leur cinquième anniversaire et ce, d'abord sous la forme d'exercices de respiration permettant à l'enfant de se familiariser avec l'énergie naturelle.

Le talent générait des écarts considérables entre les niveaux que chaque bambin pouvait atteindre, mais l'on estimait tout de même qu'à dix ans, le strict minimum à atteindre, était le rang de disciple de niveau cinq.

Les rangs de cultivation dans le continent des septs tours étaient les suivants :

Disciple : De rang 1 à 10
Guerrier : De rang 1 à 10
Expert : De rang 1 à 10
Aîné : De rang 1 à 10
Maître : De rang 1 à 10
Grand maître : de rang 1 à 10
Roi : de rang 1 à 10
Empereur : de rang 1 à 10
Saint : de rang 1 à 10

Et enfin, les légendes disaient qu'au dessus du grade saint, qui lui même n'existait que dans les mythes, un pouvoir encore supérieur, bien plus grand, existait. Mais, ce n'était pas quelque chose, dont l'actuel Ling Bai pouvait se soucier.

En effet, le corps dont il avait pris possession, avait le pire profil possible pour la cultivation.

Sans force, il pouvait oublier de se venger, survivre serait déja un défi !

S'il avait survécu jusqu'ici, malgré l'absence de toute force, de tout talent pour une quelconque activité, cela n'était dû qu'à son joli visage qui avait plu à la jeune maîtresse Hang.

Or, celle-ci était un véritable génie !

Elle avait à peine 16 ans, mais avait déjà atteint le grade de guerrier de niveau 6, ce qui dans cette ville, était un exploit encore inaccompli.

Ceci couplé à sa beauté éblouissante, elle apparaissait aux yeux des cultivateurs de la région, comme un vrai joyaux, la femme idéale que chacun voudrait épouser.

Ling Bai, avec sa culture, pâlissait vraiment en comparaison de l'éclat de cette jeune fille.

Mais il avait quelque chose qu'elle ne pourrait jamais posséder : la magie !

En effet, lorsqu'il se réveilla, ce fut la première chose qu'il remarqua.

L'énergie naturelle de ce continent, était bien plus rcihe et tangible que sur terre. Il pouvait alors la ressentir tout autour de lui, comme si un fleuve avait remplacé un petit ruisseau.

Ici les gens cultivaient cette énergie au sein de leurs corps, la faisaient circuler dans leurs méridiens et la stockaient dans leurs dantians expliquant ainsi la classification de leurs niveaux de cultivation.

Au contraire, sur terre l'énergie était bien trop faible pour être cultivée. Ainsi, les magiciens utilisaient directement l'énergie ambiante en se servant de leurs corps comme intermédiaire.

Il était intéressant de noter que sur terre, il n'existait pas de niveau de cultivation pour mesurer la puissance comme cela semblait être le cas pour les cultivateurs d'ici.

La puissance que l'on pouvait tirer de la magie, était directement liée à la compréhension que l'on en possédait.

La seule limitation à ce pouvoir, était l'adaptation du corps à cette puissance, car le corps était un vaisseau permettant que l'énergie puisse se rassembler et se modifer à la volonté du magicien.

Cela sous entendait, que le corps soit capable de supporter cette énergie le parcourant.

Ainsi sur terre, le pouvoir de la magie pouvait être assez vite limité, comme le prouvait son sacrifice au château.

Dans ce nouveau monde il possédait un moyen sûr de renforcer son corps grâce à la cultivation, afin de mettre en oeuvre des pratiques magiques dont il ne pouvait précedemment que rêver, bien que tout ceci ne soit encore que théorique.

- " Il ne me reste donc plus qu'à essayer de cultiver.... mais avec le talent latent que m'a légué l'ancien propriétaire de ce corps, je ne pense pas pouvoir aller bien loin..." soupira-t-il.

Chroniques d'un magicien égaréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant