-46-Une taffe de réconfort✔

586 41 2
                                    


PDV Erina

Mon coeur battit la chamade. Je le regarde, pantoie, alors qu'il expulse une bouffée grisâtre dans la nuit pâle. Son dos est vouté, ses courdes sont appuyés sur la rambarde et ses yeux semblent vides de sens fixés sur ce point invisible qui m'a l'air si passionnant. On dirait qu'il ne sent même pas ma présence tellement son esprit est ailleurs. Son visage est assombrit et on pouvait très clairement distinguer la tristesse dans ses traits. Immédiatement, je pense aux remords qu'il doit déjà ressentir et la douleur qui le ronge à l'intérieure. C'est à cause de moi. C'est de ma faute. Il a fait ça à cause de moi. Si je n'avais pas été là rien de tout cela ne serait arriver.

Pourquoi est-ce que j'ai si mal en le voyant dans cet état là ? Je me sens mourir petit à petit rien que de savoir qu'il est comme ça à cause de moi. Je me suis promis de ne jamais lui faire de mal parce que j'en avais fait déjà trop -bien que lui m'en ait fait bien plus- mais voilà qu'indirectement je lui ai imposé un ultimatum si grand qu'il a souffert à la minute où il a pris sa décision. Je suis tellement désolée.

J'ai tellement mal en ce moment qu'il m'est impossible de déctecter l'endroit exacte d'où provient cette douleur incommensurable. La poitrine ? Le ventre ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est qu'un sanglot m'empêche de respirer normalement, que mes yeux sont humides et que ma lèvre inférieure tremble. Je sais aussi que s'il en est arrivé au point de fumer c'est qu'il ne va vraiment pas bien.

Je repense à tout ce qu'il m'a dit à propos de cette fameuse addiction à la nicotine. À ce que le fait de fumer représentait pour lui. La fois où je l'ai surpris entrain de regarder une cigarette qu'il faisait tournoyer entre ses doigts sans jamais y gouter. Cette fois là, il m'a dit que ce tout petit bâton représentait ses interdictions. Une tentation qu'il devait refuser en mémoire de sa mère. Un plaisir qu'il se refusait depuis 3 ans et qui l'aidait à surmonter ses problèmes. D'ailleurs je me souvient mot pour mot de ce qu'il a dit ce soir là : Cette cigarette represente ma faiblesse. Si j'arrive à ne pas la consommer, alors je serai capable de surmonter n'importe quel obstacle." Parce que comme qui dirait, c'était une addiction maladive. Mais voilà à present qu'il abandonne tout et s'adonne à ses démons. C'est signe que la situation est bien pire que je ne le pensait.

Pourtant, bien que cela fasse strier mes entrailles, je me souvient des mots qu'il a sorti juste après ça. Je crois que se fut sa première vrai déclaration, et bien sûre, j'ai fondue comme de la glace au soleil en l'entendant parler : "....Mais tu sais, dans toute cet univers de noirceur et de torpeur, les seules choses qui me paraissent clairs et limpides......il avait relever son regard vers moi et souriait... sont mes sentiments pour toi Erina...."

Mon coeur se réchauffa à cette pensée mais se serra à la seconde même où je me souviens que c'est à cause de cet amour là qu'il m'a choisi à la place de sa mère.

Jusqu'à present c'est un peu flou concernant l'homme qui l'a fait chanter mais la conversation que j'ai surprise entre Tracee et lui ce midi m'a donné asser d'informations.

-Tu comptes rester là et me regarder sans rien dire encore longtemps ?

Je sursautai lorsque sa voix retentie dans la nuit silencieuse. Je fronce les sourcils en captant ce qu'il venait de dire et frissonna quand je vis le ton sur lequel il m'avait parler, son regard toujours fixer vers la ville en périphérie non loin.

Son ton n'avait rien d'agaçant ou de coléreux, ce n'était encore moins la façon dont il s'exprimait avec moi avant, lorsqu'on n'était pas aussi proche. Non. Son ton était juste neutre, sans ce filtre d'amoureux transi ni ce ton doucoureux qu'il employait à chaque fois qu'il m'adressait la parole depuis quelques semaines déjà. Et c'est ça qui fit resserrer l'étau qui comprimait ma poitrine. Ce que je craignais est sur le point d'arriver. Il va me prendre pour responsable et me haïr jusqu'à la fin de ses jours. Cette pensée fit naître en moi une peur si grande que je déglutis.

Je T'a(b)ime (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant