3 - Où l'on profite d'un buffet à volonté

380 82 56
                                    

— Les ennuis continuent...

Ove, assis à une petite table, face à l'océan, se recula sur sa chaise en bambou. La folle était de retour. Elle portait une robe rouge fluide, un dos nu. Rapp se dit qu'il adorait les dos nus, puis il se dit que cette nana était une psychopathe. Il allait peser le pour et le contre de la situation lorsqu'elle abattit sur la table un objet en cuir.

— J'ai entendu ça. Et voilà ton portefeuille, Ragnar Lothbrok. Tiens, voilà ce que je venais te dire au moment où j'ai gâché de la glace sur tes pieds.

Elle tourna les talons. Elle était petite, mais cambrée, et sa peau délicieusement bronzée. Penaud, Rapp saisit son portefeuille et le glissa dans l'élastique de son bermuda hawaiien.

— Hé ! Attends !

La fille se retourna. Si elle avait pu cracher de la fumée par les naseaux, elle aurait pu.

— Quoi ?!

— J'voulais m'excuser pour tout à l'heure, mais comme t'as pas l'air d'humeur, va piquer une tête ça te fera du bien !

— Tes excuses ne m'intéressent pas. Va te faire cuire un œuf. Oh, excusez-moi, je suis vraiment désolée, je vais payer pour ça...

Ove éclata de rire : la fille, en reculant, avait percuté un serveur. Un brun à l'air taciturne devant lequel toutes les filles du Tropicana se pâmaient. Le plateau de ce dernier – des verres vides, heureusement – avait roulé sur le sol.

— Je vous en prie, rétorqua le serveur en levant les yeux au ciel. Ne touchez à rien, vous allez vous couper.

— J'insiste, je...

— Non, allez vous asseoir. Vous prendrez quelque chose ?

— Un virgin mojito, mais vous êtes sûr que...

— Certain.

Le jeune serveur, tiré à quatre épingles, alla chercher un balai pour réparer les dégâts. Sous l'œil narquois de Ove, Tina alla prendre place quelques tables plus loin.

— Ah... les femmes... soupira le Suédois.

— J'aimerais pouvoir passer une soirée paisible.

— Tu veux dire une soirée différente de celles du week-end dernier ?

— Je ne vois pas de quoi tu veux parler !

L'homme émit un rire qui n'avait rien de très flatteur.

— C'était quoi, d'ailleurs ? Un enterrement de vie de jeune fille solo ? C'était qui le type qui t'accompagnait, un chippendale ?

— Non. Je célébrais mon divorce. Et ce type était mon mari.

Ove ouvrit de grands yeux, il faillit s'étouffer avec la dernière gorgée de sa Balashi.

— Je sais... Merci beaucoup, fit Tina avec un sourire confus au serveur blasé. Votre patron ne vous a pas... ?

— Profitez de la soirée, ne vous préoccupez pas de moi. Monsieur, une autre ?

— Oui, merci.

Le groom prit la bouteille de bière vide et s'en fut.

— Vas-y, raconte ?

— Lune de miel, mari tout frais qui couche avec une pute mineure.

— Et il s'est fait extrader ? Aux Îles Caïmans ?!

— J'ai menacé son père de tout exposer aux médias. C'est une grosse légume, donc il a préféré mettre la pression à son fils pour qu'il se rende. Et petite nuance : j'ai fait annuler mon mariage, je n'ai pas tout à fait divorcé.

— Chaud. Bon, j'comprends mieux ce week-end, alors. Merci.

Le serveur était revenu avec la bière.

— Je ne me souviens de rien, à vrai dire, avoua Tina. Mais visiblement, j'ai confié mes cartes de crédit à ce serveur, au début. En lui disant que je ne voulais pas faire de folies. Il me les a rendues, donc je pense avoir eu de la chance.

Le buffet débordait de fruits de mer goûteux et de grillades. Ove se servit généreusement et se rapprocha de la table de la Française pour manger.

— Tu prends rien ?

— Je n'ai pas très faim. Je vais manger des fruits. Ils ont des caramboles.

— Tiens, mange des crevettes. T'as pas de seins, il faut que tu manges.

Tina fusilla le type du regard, mais le regard du blond pétillait. Et puis, il avait pris une assiette supplémentaire.

— Elles sont à mourir, j'ai pris de la sauce pimentée, tiens.

— Merci. Je peux te prendre du guacamole ?

— Tu peux aussi lever ton cul pour aller te servir au buffet ! Non, je rigole, c'est bon.

Ove avait posé la main sur le bras de la jeune femme. Il en profita pour mettre à l'œuvre une technique rudimentaire : en l'ôtant, il effleura des doigts la peau bronzée de Tina Aveterco. Malgré la lumière tamisée, issue de braseros, il vit que ce geste avait donné la chair de poule à Tina.

Le dîner se déroula calmement. Quelques piques furent échangées, mais la jeune femme, fatiguée, retourna rapidement dans son bungalow. Elle se déshabilla et se glissa sous la douche avec délices, mais fut interrompue par plusieurs coups donnés contre la porte. Elle s'enroula dans l'un des moelleux peignoirs et alla ouvrir. C'était Ove Sven Rapp. Il se tenait au linteau de la porte et du sang maculait son t-shirt blanc. Il entra en bousculant Tina et s'effondra sur le lit King Size. Avec un ricanement il éructa :

— J'avais oublié d'te demander ton numéro...

*


Bon, on continue dans le délire... XD

Je prendrai un petit peu de retard sur cette fiction : je participe à un autre concours sur Fyctia (Quoi ?! Laissez-moi kiffer !) avec Hidekkel, qui reprend un personnage principal que vous connaissez déjà ;-) !

N'hésitez pas à aller lire, quant à moi je me motive à écrire la suite de cette fic, qui m'amuse énormément !

Sea

    

Le Suédois qui n'aimait pas l'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant