Le Quigley IV sortait à peine de la marina lorsqu'un jeune homme – il n'avait pas plus de vingt-cinq ans – se révélait être l'otage de Tina Aveterco et Ove Sven Rapp, atterrés. La chose la plus stupéfiante était que l'inconnu au fort accent américain et aux longs cheveux d'un blond paille ne semblait absolument pas contrarié de voir les deux pirates sur son splendide yacht. Il avait manifestement été surpris au saut du lit car il était vêtu d'un simple peignoir. Son visage juvénile et son sourire étaient désarmants.
— Vous êtes des genres de pirates ?
— Je réquisi...
— Mais t'inquiète pas ! Je trouve ça génial ! Vous demandez une rançon ? Papa va être furieux ! gloussa le blond en nouant ses cheveux en chignon sur le sommet de son crâne.
Tina laissa échapper un rire nerveux devant le visage surpris de Ove.
— Non, on... bafouilla le Suédois. Je suis flic, je...
— T'inquiète ! C'est marrant ! le coupa l'Américain.
— Tu as bu ? demanda Aveterco en masquant un sourire.
— Non.
La jeune femme haussa une épaule, mais le propriétaire du yacht leva l'index.
— J'ai un peu fumé, par contre. Mais ça fait déjà... oh, le soleil se couche ?! Maaaan, je pensais pas qu'il était si tard !
Un grognement terrible monta de la suite d'où le véritable capitaine du bateau avait émergé. Un « TU AS PRIS LA MER, QUIGLEY ?! » jaillit du sous-pont comme le rugissement d'un volcan prêt à faire éruption et un homme du même âge que le dénommé Quigley déboula en tenue d'Adam sur le pont. Il commença par se diriger vers l'Américain, mains tendues comme s'il souhaitait l'étrangler :
— JE T'AVAIS DIT QUE JE REPRENAIS LE SERVICE À... oh, kurwa...
Tina avait détourné le regard par pudeur, mais trop tard : il s'agissait du serveur du Tropicana, celui-là même qui avait servi leurs boissons à Ove et Aveterco quelques heures plus tôt. Et il était nu comme un ver. Il tourna les talons aussitôt et plongea dans la volée d'escaliers qui menait à la suite.
— Il est russe, fit Quigley sur le ton de quelqu'un qui révèle une affection vénérienne. On fait quoi, alors ?
— RENDS-MOI MON PEIGNOIR ET FAIS DEMI-TOUR, MON PATRON VA ME MASSACRER ! hurla le petit brun.
— Silence, moussaillon ! lança l'Américain, absolument ravi de rendre fou de rage son compagnon. Tu obéiras aux ordres du capitaine.
— Boyd. Je te jure que tu vas me le payer.
La voix était devenue parfaitement calme. Glaciale. Effrayante. Le propriétaire du yacht pâlit, balbutia quelques mots en anglais et rejoignit le serveur.
— Accélère ! enjoignit aussitôt Ove. Il faut qu'on sorte des eaux britanniques. Si c'est un coup monté, on se fera descendre dès qu'on se retrouvera en cellule.
— Mais qui peut nous en vouloir à ce point ?! grinça Tina en regardant la carte plastifiée qui était accrochée par un scoubidou vert pomme à la barre.
— Ben toi, ton ex qui s'est retrouvé chargé de crime de pédophilie. Moi, si t'as bien suivi, j'suis pas du genre à faire plaisir au politique moyen !
— Tu es du genre à ne faire plaisir à personne, souligna Tina.
— J'ai sans doute chatouillé un cartel, en arrêtant le mec qui... bon, ça te regarde pas, choisis, on va où : Jamaïque ou Mexique ?
— T'es cinglé ?! C'est à trois cents kilomètres de...
— Il fait super beau et ce yacht est sans doute bourré de diesel ! Arrête de faire chier ! Pour une fois que j'te d'mande de choisir, tu décides de faire la difficile !
— On va faire naufrage, ce yacht n'a pas la quille assez...
— C'est un catégorie A ! lança la voix joyeuse de Boyd Quigley. On peut faire ce qu'on veut.
— Non ! Quigley ! Arrête ! Ar...
Ove et Tina échangèrent un regard entendu : un gémissement de plaisir était monté du sous-pont.
— Bon, l'ex-capitaine a l'air de s'éclater avec un membre de l'équipage... Alors, älskling, on va où ?!
— Au Mexique. C'est le continent, on aura de la marge de manœuvre s'il faut disparaître. Mais pitié, dis-moi que tu pourras contacter ton boss. Je suis certaine qu'on n'a pas du tout besoin d'aller à Belize pour éviter de se retrouver dans une prison aux Îles Caïmans : on pourra parfaitement s'expliquer. C'est un territoire britannique, pas une république bana...
La radio du yacht crachota et un message en jaillit.
« Attention. Attention. Nous recherchons deux individus en fuite. Attention, attention. Deux individus très dangereux sont recherchés, ils sont fortement soupçonnés de meurtre au premier degré, transport de drogues, port d'arme illégal, participation à des réseaux de prostitution infantile et adulte et attaque sur personne dépositaire de l'autorité publique. Ces deux individus correspondent au signalement suivant : petite femme jeune, maigre, brune, latina. Grand homme, blond, blanc. Si vous êtes un civil, ne cherchez pas à les appréhender, je répète : ces individus sont d'une extrême dangerosité. Ils sont fortement soupçonnés de meurtre au premier degré, transport de drogues, port d'arme illégal, participation à... »
Le message se répéta. Ove coupa la radio et secoua la tête, masquant un demi-sourire et lançant le moteur à fond, plein ouest. Il ne put s'empêcher de rire en voyant la mine désespérée de Tina :
— Qu'est-ce que tu fais comme conneries, quand t'es bourrée, c'est pas croyable !
*
Merci pour votre lecture, votre enthousiasme et vos commentaires !!!!!
Je rappelle que tout ça est de l'ordre de l'onirique, hein ? Pour l'instant, dans la série officielle, aucun de ces couples n'est canon.
Tiens, d'ailleurs je devrais TROP l'inscrire sur fanfiction.net pour déconner.
Oh.
Trop bon troll.
Est-ce que vous me suivez (pas besoin de s'inscrire, si je me souviens bien), si je fais genre d'écrire une fanfic sur L'Escorte ?!
Oui, longue journée.
Loooooooooooooooongue journée........... surtout après la vieille, l'HORRIBLE critique une étoile super-argumentée que j'ai reçue sur Amazon sur le livre Vampire Consultant, je vous raconte PAS comment ça a fait descendre la note globale. Enfin, il y a pire, comme dirait ma mémé.
Bisous ;-)
Sea
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Le Suédois qui n'aimait pas l'été
ChickLitGet Away Tome 1 Ove Sven Rapp est flic. Ove Sven Rapp déteste l'été . Et cette petite idiote de Française qui vient de lui renverser de la glace à la fraise sur les pieds ne fait que confirmer cela. Ce qu'il ignore, à ce moment précis, c'est qu'un m...