CHAPITRE 9

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Tout était fin prêt! Pourtant, Marjorie ne cessait de faire d'infinis allers et retours dans l'appartement afin de vérifier que tout était bien à sa place. À la fois excitée et stressée, elle passait et repassait tout au peigne fin afin de ne rien laisser en reste. L'appartement était déjà bondé de monde, amis et collègues de Sebastiano pour la plupart. Tout avait été totalement décoré dans un thème festif à la fois excentrique et chic. La musique avait été tamisée pour ne pas gâcher la surprise et pourtant certains remuaient déjà des reins par ci et là. Yaëlle quant à elle s'était cachée dans un coin afin de converser tranquillement au téléphone avec Julien, à l'abri des oreilles indiscrètes. Élégante dans un ensemble pantalon moulant et un haut cache cœur noir, elle avait joliment relâché ses cheveux en arrière et brillait de beauté malgré son maquillage léger. Marjorie quant à elle n'avait rien fait dans la dentelle, enfin si. Sa longue robe rouge de la matière précédemment citée était marquée d'une longue fente dévoilant sa jambe jusqu'au 3/4 de sa cuisse. Son dos était à découvert et mettait en valeur son chignon hautement attaché. Son décolleté très plongeant faisait déjà saliver bien des hommes dans la pièce sachant pourtant qu'elle était déjà prise. On aurait dit une star de musique tant son allure était apprêtée.

- IL ARRIVE! ILS SONT DEVANT LE PORTAIL!

Comme si l'on venait d'annoncer la lancée d'une bombe lacrymogène, tout le monde se dispersa dans la maison cherchant où se cacher tandis que rapidement Marjorie éteignit la lumière ainsi que la musique. Yaëlle qui comme les autres avait été prise de court ne sut trop où se planquer vu que toutes les cachettes évidentes venaient d'être prises d'assaut. C'est avec résignation qu'elle alla donc se caler derrière le grand canapé du salon espérant que l'endroit était encore libre. Ses espoirs tombèrent vite en lambeaux lorsqu'en s'accroupissant elle buta un autre des invités qui y avait déjà élu refuge. Pire encore, elle gagna en rage au moment même où leurs regards se croisèrent. Elle l'avait fui toute la soirée et le destin avait fait en sorte qu'ils se retrouvent là tous les deux derrière ce canapé. Son regard à elle était noir et plein de colère, on aurait dit que des envies de meurtre l'habitaient à ce moment-là. D'ailleurs, c'était probablement le cas. Lui par contre semblait si désolé et honteux, comme si le simple fait d'exister à cet instant lui était regrettable.

Au moment même où Carl voulut entamer la conversation, on entendit le bruit d'une clé s'introduire puis tournoyer dans la serrure. Lorsqu'enfin Sébastiano suivit de Ulrich entrèrent dans l'appartement qui était plongé dans le noir, tout le monde sortit de sa cachette dans une coordination parfaite avant de crier d'un même cœur « JOYEUX ANNIVERSAIRE SEBASTIANO ».

L'intéressé faillit faire un arrêt cardiaque tant la surprise avait eu l'effet escompté. Comment ne pas?

Quelques heures plus tôt c'est-à-dire la veille de l'anniversaire, Marjorie s'était comportée de façon désagréable toute la journée. Elle avait décidé d'agir de sorte à ce que l'idée même d'un anniversaire surprise ne puisse aucunement lui traverser l'esprit. Pour ce faire, elle l'avait engueulé pour le plus bénin des incidents et n'avait cessé d'afficher un visage menaçant. Le soir dans le lit, il avait attendu de voir si à minuit sa regina lui aurait enfin montré l'attention dont il se languissait tant mais rien. Aucun signe de vie! Marjorie s'était confortablement installée sous la couette et s'était endormie avec un large pyjama à fleurs couvrant la totalité de son corps.

Oui, ceci est un élément important à préciser dans la mesure où Marjorie Davis prônait constamment qu'il fallait toujours être belle et séductrice aux côtés d'un homme et ce, même en plein sommeil. C'est pour cela que sa penderie était remplie d'impressionnants dessous aussi révélateurs que variés.
Et pourtant ce soir-là, c'est telle une enfant de douze ans qu'elle s'était endormie dans son vêtement lourd et douillet. Sebastiano très attristé par cette attitude avait navigué seul dans ses pensées se demandant quelle bêtise il avait bien pu commettre avant de finalement s'endormir non pas sans s'être souhaité lui-même un solitaire joyeux anniversaire.

L'arrangement (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant