Alter ego

15. Géants de roches

PDV Nolwenn

Je regarde derrière moi, vérifiant que tout le monde suit. Tout est parfait. Sirthaal rit au fond avec Dwalin et Balin. Ce sont ceux qui ont eu le plus de mal à nous accepter dans la compagnie, en tant que femmes elfes, et aujourd'hui, ils sont très proches de mon amie. Je suis heureuse de la voir ainsi. 

D'après ce que je sais, elle n'a pas dû être heureuse souvent depuis son arrivée ici. Les forces du mal n'apportent pas la joie. Je soupire. Elle n'a vraiment pas eu de chance. je trouve cela injuste. 

   -Quelque chose ne va pas ? Demande Fili.

Je lui souris. Mon pendentif chauffe. Drôle d'objet. 

   -Ce n'est rien, ne t'en fait pas. Heureux de reprendre la route ?

   -Oui, c'est certain. Désolé, je sais que tu as des amis là-bas, mais la haine envers les elfes est si profondément encrée dans mon esprit que j'ai du mal avec eux.

   -Et pas avec moi ?

Il rougit. Je souris.

   -Tu es différente. Tu laisses transparaitre tes sentiments, tu exprimes à voix haute ce que tu penses. Les elfes sont froids, et indifférents.

   -Je ne pense pas que tu aies raison. J'y ai déjà réfléchi tu sais. J'en suis venue à la conclusion que tout le monde à une carapace qui la protège des autres, plus ou moins importante. Les elfes sont éduqués pour se protéger des évènements que leur apporteront leur longues vies, à rester insensibles aux petits malheurs. Les autres espèces partent avec une fine carapace, qui évolue en fonction de ce qu'ils vivent. Aussi, cela varie en fonction des individus. 

   -C'est vrai, ce que tu dis. Il n'empêche qu'ils pourraient faire des efforts.

   -Vous n'en avez fait aucun. Ris-je.

   -Pas faux.

Il rit avec moi. Je le regarde. Il est vraiment beau. Je rougis et détourne le regard.

   -Nol', tu penses à voix haute ! S'écrie Sirthaal du fond, avec un sourire malicieux.

Je me retourne et lui tire la langue. Elle me fait un clin d'oeil. 

   -Elle a entendu ce que tu as pensé ? Demande Kili, perplexe.

   -Apparemment. je ne l'ai même pas sentie dans mon esprit. Elle a de l'expérience. 

   -Tu veux dire que si ça se trouve, elle entend toutes nos pensées.

   -Peut-être, mais cela m'étonnerait qu'elle laisse tous ces parasites entrer dans sa tête. Dis-je en souriant.

Kili se détend, soulagé. Je me moque gentiment de lui. La discussion reprend. Le paysage change sous nos yeux. La verdure disparait peu à peu. La forêt laisse place à la roche. Elle est grise, presque noir, faites de pics et très glissante.

Nous empruntons la route des montagnes. Elles ne sont faites que de cela, et l'orage, qui s'est déclaré quelques temps auparavant, rend le chemin encore plus dangereux. Je ne suis pas très rassurée, je sais que des géants de roche existent en ces lieux. Je continue tout de même la route, essayant de chasser cette pensée. 

Nous marchons à la file indienne, le sentier étant très étroit. Kili et Thorin, et Sirthaal sont devant moi avec d'autres tandis que Fili et moi sommes derrière avec le reste de la compagnie. 

J'entends soudain quelqu'un glisser. Inquiète, je me retourne vivement et vois Bilbon manquer de tomber dans le précipice bordant la route, puis être plaqué à la paroi par Bofur. Thorin dit quelque chose sur la stupidité du hobbit et continue d'avancer. Soudain, au travers de la pluie, nous distinguons du mouvement. Balin dit: